Le parti Sadi (Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance) fait face à des actions en justice initiées par les autorités de transition au Mali. Ces poursuites découlent des déclarations du président du parti, Oumar Mariko, faites sur les réseaux sociaux en novembre dernier. Mariko, une figure politique majeure actuellement en exil, a critiqué la guerre menée par les autorités contre les rebelles du CSP (cadre stratégique permanent) et a adressé une lettre au Président de la Turquie pour demander l’arrêt des ventes de drones au Mali.
Le gouvernement malien estime que ces déclarations portent atteinte à la crédibilité des institutions et poursuit donc une action en justice visant à dissoudre le parti Sadi. Oumar Mariko, contacté par David Baché, exprime son inquiétude quant à une tentative de le faire taire, affirmant qu’il a le droit de promouvoir la paix et la justice pour son pays.
En exil depuis 2022, Mariko insiste sur le fait que ses déclarations n’engagent que lui-même et ne représentent pas l’ensemble de son parti, qui est actuellement dirigé par d’autres responsables restés au Mali. Figure importante de la politique malienne, Mariko était déjà impliqué dans le mouvement ayant mis fin au régime militaire du général Moussa Traoré en 1991 et a fondé le Sadi en 1996.
Menacé de dissolution, le parti Sadi revendique plusieurs municipalités, des conseillers municipaux ainsi que des députés à l’Assemblée nationale malienne depuis 2002, hormis durant la période actuelle de transition où l’Assemblée a été remplacée par un Conseil national de transition.
Après la dissolution du PSDA en juin dernier (actuellement faisant l’objet d’un recours), le Sadi devient le second parti visé par des actions judiciaires de la part du gouvernement de transition. Le mois précédent, une organisation de la société civile, l’Observatoire pour les élections et la bonne gouvernance au Mali, a également été dissoute en Conseil des ministres.