Une vive polémique secoue actuellement le paysage politique sénégalais à l’approche des échéances électorales, suscitée par les contestations émanant de 28 signataires, parmi lesquels des figures de premier plan telles que l’opposant notoire Ousmane Sonko et l’ancienne Première ministre Aminata Touré. Leur principale critique cible l’invalidation des parrains inscrits dans leurs dossiers de candidature, étiquetés comme « non identifiés » par le Conseil des sages, malgré leur présence effective sur le fichier électoral du pays.
Aly Ngouille Ndiaye, ancien ministre et candidat, a exprimé avec véhémence ses préoccupations, soulignant un problème crucial : « J’ai été ministre de l’Intérieur du Sénégal, c’est moi qui ai organisé les élections de 2019, donc je sais bien de quoi je parle. C’est normal qu’on se pose des questions parce que quand quelqu’un a sa carte d’électeur, régulièrement inscrit, il n’a jamais changé de bureau de vote, rien ne peut justifier qu’il ne soit pas dans le fichier électoral. »
Quant à Aminata Touré, elle pointe du doigt les milliers de disparitions inexplicables du fichier électoral, évoquant près de 10 000 cas qui remettent en question la fiabilité du système de contrôle des parrainages et du fichier utilisé par le Conseil constitutionnel : « C’est une première dans l’histoire du Sénégal. En termes de volume, la question qu’on se pose, c’est à quel fichier faut-il se vouer, quel est le fichier qu’utilise le Conseil constitutionnel pour contrôler le parrainage ? »
Les 28 signataires appellent ainsi fermement le Conseil constitutionnel à rectifier ces erreurs manifestes et à offrir une transparence accrue concernant le fichier électoral ou le logiciel employé pour la vérification des parrainages, afin que chaque acteur politique puisse avoir une connaissance claire et précise des règles du jeu.
Dans un communiqué diffusé ce jour, le Conseil constitutionnel s’est borné à publier la liste des 23 candidats autorisés à régulariser leurs parrainages invalidés dans un délai imparti de 48 heures, sans répondre directement aux préoccupations soulevées par les contestataires.
Cette controverse enflamme le débat politique sénégalais, soulevant des interrogations fondamentales quant à l’intégrité et à la transparence du processus électoral, et rappelle l’urgence d’une clarification afin d’assurer l’équité et la crédibilité des prochaines élections.