À la veille du Grand Magal, les fidèles mourides affluent par centaines de milliers vers Touba, la ville sainte du Sénégal, pour célébrer la 130e édition de cet événement religieux majeur. Ce vendredi 23 août, des millions de disciples commémoreront l’exil forcé de Cheikh Ahmadou Bamba au Gabon par les autorités coloniales françaises, un événement fondateur de la confrérie mouride.

Cette année, le Magal se déroule dans un contexte politique marqué par l’arrivée de nouvelles autorités au pouvoir depuis mars. Le président Bassirou Diomaye Faye a récemment rencontré le khalife général des mourides, Serigne Mountakha Mbacké, promettant de résoudre les problèmes d’eau et d’assainissement de la ville. Cette visite symbolique s’inscrit dans la continuité d’une tradition républicaine, mais elle intervient également dans un climat tendu, avec l’opposition politique jouant un rôle crucial.

Le Premier ministre Ousmane Sonko, figure de proue de l’opposition, s’est également rendu à Touba, évoquant avec émotion le soutien qu’il avait reçu du khalife lors de sa grève de la faim l’an dernier. Ce geste symbolique est resté gravé dans les mémoires et rappelle les tensions politiques qui ont secoué le pays ces dernières années.

Face à la foule immense, les forces de l’ordre ont déployé un dispositif impressionnant pour assurer la sécurité des fidèles. Près de 4 331 agents et 144 véhicules ont été mobilisés, tandis que les autorités sanitaires se préparent à prévenir tout risque d’épidémie, notamment de variole du singe, bien qu’aucun cas n’ait été signalé.

Les préparatifs pour le Magal se poursuivent malgré les défis logistiques et les conditions météorologiques incertaines. Les fidèles, déterminés à honorer la mémoire de Serigne Touba, affluent en masse, défiant les embouteillages et les prix élevés du transport. Le gouvernement a réagi en mobilisant des bus publics et des chauffeurs militaires pour faciliter le déplacement des pèlerins.