Conakry 6 janvier 2025-, la capitale guinéenne, est sous tension ce lundi matin alors que des manifestants, organisés par l’opposition pour exiger le départ de la junte militaire au pouvoir, ont été violemment dispersés par les forces de sécurité. L’assemblée a été interdite par les autorités qui ont justifié la décision par l’absence de déclaration préalable.
Violences et répression à Conakry
À bord de blindés et de véhicules blindés de la police et de la gendarmerie, les forces de l’ordre ont dispersé les attroupements à l’aide de gaz lacrymogènes, ordonnant aux civils de rentrer chez eux. Les manifestations, qui sont récurrentes en Guinée, sont systématiquement interdites par la junte et sont souvent marquées par des violences, entraînant des pertes humaines. Dimanche soir, des affrontements ont éclaté dans plusieurs quartiers de la capitale, notamment à Koloma, où plusieurs arrestations ont eu lieu, dont celle d’un leader de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG).
L’opposition et la demande de départ de la junte
Le collectif Forces Vives de Guinée (FVG), regroupant des partis d’opposition et des organisations de la société civile, exige depuis 2021 le départ de la junte, qui a renversé le président Alpha Condé. Bien que la junte ait promis une transition civile, aucun calendrier électoral n’a été fixé, et la perspective de rendre le pouvoir aux civils semble de plus en plus incertaine. Le général Mamadi Doumbouya, chef de la junte, a parlé d’une « année électorale cruciale » lors de ses vœux de fin d’année, mais la situation reste tendue.
Répression et accusations contre la junte
La junte est accusée par ses détracteurs de museler la presse, de violer les droits de l’homme, et de réprimer brutalement toute opposition. Plus de 60 manifestants auraient été tués selon le FVG, et plusieurs figures de la société civile sont portées disparues, tandis que d’autres opposants politiques sont emprisonnés.