Une victoire écrasante et des contestations silencieuses. Ce lundi 14 avril 2025, Alain-Claude Bilie-By-Nze a reconnu la victoire de Brice Clotaire Oligui Nguema à la présidentielle gabonaise, tenue la veille. Pourtant, l’ancien Premier ministre dénonce une élection « opaque », refusant néanmoins de déposer un quelconque recours.
Une élection à sens unique
Selon les résultats provisoires, Brice Oligui Nguema remporte 90,35 % des suffrages. En deuxième position, Bilie-By-Nze obtient seulement 3,02 %. Les six autres candidats ne franchissent pas la barre des 1 %. Le taux de participation s’élève à 70,4 %.
Cette large victoire intervient 19 mois après le coup d’État d’août 2023 contre le président Ali Bongo. À l’époque, le général Oligui, ex-chef de la garde républicaine, promettait une transition vers un régime civil. Finalement, il a annoncé sa candidature en mars dernier, après avoir quitté l’armée. Il entame désormais un mandat de sept ans, renouvelable une fois.
Un adversaire amer, mais résigné
Bilie-By-Nze, principal opposant dans la course, rejette la transparence du scrutin. Il accuse un processus « discrédité », des scores « à la tête du client » et un système de fraude réactivé.
S’il souhaite simplement « bonne chance » à Oligui Nguema, il insiste : « Il ne s’agit pas de félicitations ». Il refuse également de saisir la Cour constitutionnelle, expliquant : « Je ne perdrai pas mon temps à saisir une institution dirigée par un frère du président. »
Une Ve République en marche
Brice Oligui Nguema entend marquer le début de son mandat par l’adoption de plus de 1 000 textes réglementaires, nécessaires à la mise en œuvre de la nouvelle Constitution. Ce retour à l’ordre constitutionnel est censé tourner la page de la transition militaire, mais le climat politique reste tendu.