Alors que la présidentielle ivoirienne d’octobre 2025 approche, la tension monte dangereusement. En réponse à des inquiétudes grandissantes, l’ONU s’apprête à dépêcher un émissaire spécial à Abidjan dans les prochains jours. L’objectif : évaluer la situation politique et tenter de désamorcer une potentielle crise électorale.
Cette démarche fait suite à une rencontre stratégique entre Dr Koné Katinan, président du Conseil stratégique et politique du PPA-CI (Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire), et Nathalie Ndongo-Seh Kane, directrice de la division Afrique de l’Ouest au sein du Département des Affaires politiques de l’ONU.
Le cœur de l’entretien : l’exclusion de Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé et Guillaume Soro de la liste électorale, en raison de décisions judiciaires controversées. Pour le PPA-CI, cette situation est non seulement injuste, mais potentiellement explosive à l’approche d’un scrutin aussi crucial.
« Le PPA-CI ne souhaite pas que la Côte d’Ivoire replonge dans la violence. Nous voulons que justice soit rendue », a déclaré Koné Katinan, rappelant que Laurent Gbagbo, bien qu’acquitté par la CPI, demeure privé d’amnistie présidentielle.
Face à lui, Mme Ndongo-Seh a réaffirmé la neutralité de l’ONU, tout en appelant les autorités ivoiriennes à renforcer les mécanismes de paix et de réconciliation. Elle a annoncé l’arrivée prochaine d’un représentant spécial, M. Chimao, chargé d’évaluer les enjeux électoraux et de promouvoir une solution conforme à l’ordre constitutionnel.
L’ONU invite également le PPA-CI à user de toutes les voies légales pour défendre ses droits, tout en appelant à la non-violence. Ce climat de tension a également attiré l’attention du Congrès américain, puisque Koné Katinan a été reçu récemment par le sénateur Cory Booker, vice-président des Affaires africaines.
La présidentielle de 2025 s’annonce donc décisive. Et à mesure que les jours passent, tous les regards se tournent vers Abidjan.