L’enseignant en Sciences PO à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (nord), Ibrahima Sylla, a déclaré dimanche à Dakar, sa candidature à la présidentielle du 24 février 2019, et promis, une fois élu à la magistrature suprême, à changer la donne politique au Sénégal, a appris APA dimanche de source médiatique.
« J’ai observé qu’il y avait une maldonne, une certaine manière de faire de la politique qui ne me satisfaisait pas. Mon engagement part d’une insatisfaction à l’égard des modes de gouvernementalité, de la manière dont le pays est gouverné. Il y a une responsabilité de l’intellectuel, qui ne se limite pas seulement à dispenser des connaissances », a dit le Pr Sylla, invité de l’émission Grand Jury de la Radio futurs médias (privée).
Né après les indépendances, le docteur en Sciences politiques a emmagasiné un quart de siècle d’expérience en la matière, dont 15 ans en tant qu’enseignant à l’UGB de la région septentrionale de Saint-Louis.
« J’ai souvent été interpellé par les gens et par les étudiants : ‘’Mais pourquoi vous ne faites pas de la politique ? Pourquoi vous ne vous engagez pas ? Servir son pays ne se limite pas à vouloir étaler des propositions ou à écrire des ouvrages. Aussi pertinentes soient-elles, les idées ne suffisent pas à développer un pays’’ », a poursuivi Ibrahima Sylla, pour qui le « déclic » a surtout sonné durant ses années d’enseignant dans « une université française ».
Au Sénégal, il est plus connu comme éclaireur sur les sujets politiques, mais a eu le « sentiment d’avoir été blacklisté par les médias » après avoir déclaré sa candidature, sans savoir « pourquoi ».
Il n’a toutefois « pas peur » du système de parrainage qui réclame aux candidats plus de 60.000 signatures de personnes inscrites sur le fichier électoral, bien qu’il trouve « quelque chose d’antidémocratique dans ce projet ».
« Il y a tellement de paradoxes et de contradictions dans cette loi », critique-t-il, rappelant au passage que la démocratie « n’est pas la dictature de la majorité ».
Pour finir, il a dépeint un tableau sombre de la gouvernance du président Macky Sall, considérant que « le Sénégal va mal et très mal ». Seulement « le désespoir des gens à trouver un emploi » et « le désespoir des femmes obligées d’être conduites par des charrettes pour aller accoucher » sont illustratifs pour le nouveau politicien.