« Une nouvelle alliance entre l’Afrique et l’Europe », voilà ce que propose Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, ce mercredi 12 septembre. Un projet qui, selon lui, permettrait de créer jusqu’à dix millions d’emplois, en cinq ans. Pour cela il plaide pour un accord de libre-échange de continent à continent. Il faut, selon lui, faire évoluer les nombreux accords commerciaux entre les pays africains et l’Union européenne. Mais ce sont justement ces accords de libre-échange qui posent problème.
Jean-Claude Juncker annonce une ambition : créer dix millions d’emplois en Afrique en cinq ans. Il propose pour cela une politique d’investissements, mais il ne donne pas beaucoup de détails. Qui va investir ? Est-ce la Commission elle même ? Va-t-elle plutôt se reposer sur les politiques de ses pays membres ? C’est encore très flou. Mais il donne cependant une idée de sa philosophie.
De continent à continent
En bon libéral, Juncker plaide pour un accord de libre-échange, de continent à continent. Il prend donc en compte une demande de l’Union africaine qui vient de lancer sa zone de libre-échange continentale, et souhaiterait que l’Europe intègre cette donnée, plutôt que de vouloir faire signer à chaque pays africain, région par région, des accords de partenariat économique, les fameux APE.
Aller au-delà des mots
Mais Juncker ne répond pas aux inquiétudes des Africains qui pointent les danger d’une ouverture de leurs marchés, notamment agricoles, aux produits européens. Juncker sait très bien que l’Afrique redoute de perdre des filières entières et donc des emplois. Et s’il ne le sait pas, l’ouverture du marché européen aux produits africains depuis trente ans n’a pas donné les résultats escomptés : 7% seulement des importations européennes viennent d’Afrique. Alors, le libre-échange pour développer l’Afrique et y créer des emplois ? Peut-être bien, mais il va falloir autre chose que des mots pour en convaincre les partenaires africains.
Jusqu’à aujourd’hui, la relation UE-Afrique se basait sur trois piliers (…). Aujourd’hui ce que Juncker a annoncé c’est de ne prendre que le pilier économique, c’est-à-dire adopter les codes chinois…
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