Mamadou Koumé ainsi que d’autres journalistes qui ont occupé de hautes fonctions à l’Agence de presse sénégalais, préoccupés par la situation dans leur ancienne maison, ont sorti une déclaration pour inviter l’Etat à honorer ses engagements.
En grève depuis quelques semaines, les employés de l’Agence de presse sénégalaise (Aps) ont reçu un nouveau soutien, et pas des moindres. Il s’agit de deux anciens directeurs généraux de l’agence, Mamadou Koumé et Abdou Gningue, ainsi que d’autres journalistes qui ont occupé des postes de responsabilité. Parmi eux, il y a Mamadou Amat, Serigne Adama Boye, Assane Diagne et Souleymane Guèye qui ont tous été des rédacteurs en chef. Il y a également Ibrahima Bakhoum, ancien chef de desk, mais aussi Cheikh Tidiane Ndiaye, ex-directeur de la rédaction. Ils sont au total 13 personnes qui ont publié hier un texte dans lequel ils soulignent que le plan de modernisation de l’agence promis par le chef de l’Etat et qu’appellent de tous leurs vœux le personnel, les professionnels de l’information et les milliers de visiteurs du site, doit s’appliquer sans délai, pour que ‘’notre agence nationale reprenne dans la sérénité sa sacerdotale mission d’informer’’.
Dans le texte parvenu hier à ‘’EnQuête’’, les signataires disent suivre avec beaucoup de peine la situation que vit l’Agence de presse sénégalaise (Aps). Un organe où chacun d’entre eux, à des degrés divers, a passé une partie de sa carrière journalistique. ‘’Pour avoir contribué au fonctionnement de l’Aps, nous sentons, aujourd’hui, que l’heure est grave, le devoir d’exprimer notre agissante solidarité à la juste lutte que mènent nos cadets pour le rayonnement d’une entreprise de presse qui fut une école pour nous tous. Au demeurant, la grève n’est pas inédite à l’Aps, mais la durée de celle qu’observent nos jeunes confrères est une première pour cette entreprise de presse du service public qui a besoin de faire un saut qualitatif au moment où elle s’apprête à fêter, en avril prochain, ses 60 ans’’, ont-ils fait savoir.
C’est ça la quintessence de la revendication formulée par le personnel de l’agence en direction de l’Etat, créateur et propriétaire de l’Aps, rappellent Koumé et Cie. ‘’Revendication on ne peut plus légitime quand on sait le travail fourni dans l’anonymat par des générations de journalistes pour la vulgarisation des politiques de l’Etat auprès des confrères et du simple citoyen’’. Du reste, disent-ils, c’est l’une des raisons d’être d’une entreprise de presse publique et l’Aps s’en acquitte fort bien, tout comme elle rayonne dans les autres nobles missions de l’information. ‘’Avec juste raison, les confrères ont toujours reconnu et salué ce travail ; en atteste la journée de mobilisation organisée mardi en sa faveur par le Syndicat national des professionnels de l’information (Synpics)’’, relève-t-on.
Les signataires révèlent, par ailleurs, que la Francophonie avait, au terme d’une enquête menée en 2005, désigné l’Aps l’agence de presse leader en Afrique de l’Ouest francophone. Depuis lors, le flambeau est tenu par les jeunes, malgré les soubresauts. De ce fait, les anciens pensent que les agenciers de l’Aps méritent ‘’un rapide et conséquent soutien de l’Etat’’, à l’image de leurs homologues des agences de presse du Maghreb ou même de l’Agence France presse.