Le tribunal de grande instance a condamné à deux ans de prison avec sursis Cheikhouna Guèye, le maître d’une « daara », une école coranique, où des élèves avaient été retrouvés enchaînés.
Ce sont des villageois d’un hameau voisin qui ont alerté les autorités, après avoir vu un enfant avec des chaînes, qui avait pu s’échapper. Ces jeunes voulaient tout simplement retrouver leurs parents.
Le maître coranique a été reconnu coupable de mauvais traitements; il cependant ressorti libre de la prison de Louga où il était placé sous mandat de dépôt. Au tribunal, la foule de fidèles et de soutiens au maître coranique a manifesté sa joie à l’annonce du jugement. Les parents des enfants enchaînés sont condamnés à la même peine d’emprisonnement avec sursis, car ils avaient donné l’autorisation au maître pour effectuer cette pratique. Le métallier qui avait fabriqué les chaînes est également condamné à deux ans d’emprisonnement avec sursis.
Ces peines ont été jugées « bien légères » par le responsable local d’Amnesty International.
La société sénégalaise s’est alors retrouvée scindée entre deux opinions. D’une part les différents organismes de protection des droits des enfants et les membres de la sociétét civile qui s’indignent des traitements infligés à ces enfants en 2019. Et d’autre part la classe plus « traditionnelle » qui estime qu’enchaîner ses talibés est une pratique tout à fait normale, car tous les maîtres coraniques sont aussi passés par là. Dans un pays majoritairement musulman et conservateur, ce débat reste épineux….