Niger : des soldats tués dans une attaque

Six soldats nigériens ont été tués et quatorze blessés dans la nuit de lundi à mardi au cours de l’attaque menée par une « cinquantaine » de djihadistes présumés contre le poste militaire de Blabrine (sud-est du Niger), près de la frontière avec le Tchad, a annoncé mardi 5 juillet le ministère de la Défense.

Le bilan provisoire fait également état de « dix-sept morts côté ennemi », tandis que des « armements et munitions ont été récupérés par les forces armées qui ratissent la zone », a précisé le ministère dans un communiqué lu à la radio publique mardi soir. Il n’a pas précisé l’identité des assaillants, souvent pointés comme étant des djihadistes de Boko Haram ou du groupe État islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap), né d’une scission avec le groupe nigérian de Boko Haram.

Selon le ministère, l’attaque a été menée « dans la nuit du lundi 4 au mardi 5 juillet » aux « environs de 01H00 du matin (00H00 GMT) » mais «la réaction (des soldats) a permis de repousser l’attaque et de mettre l’ennemi en déroute ». C’est la seconde attaque en trois jours dans le sud-est nigérien, après celle de dimanche au cours de laquelle un soldat est mort dans un assaut mené par des « éléments de Boko Haram » à Garin Dogo, près du Nigeria.

Blabrine est situé dans le département de N’Guigmi (région de Diffa) et est frontalier avec le Tchad. Sa base militaire a été plusieurs fois visée depuis 2015 par des attaques « terroristes ». En mai 2020, douze soldats nigériens y ont été tués et dix blessés lors d’une attaque attribuée à Boko Haram, selon un bilan officiel. Fin octobre 2019, douze soldats nigériens avaient déjà été tués et huit blessés lors de l’attaque de cette même base.

En visite fin juin dans la région de Diffa, le président nigérien Mohamed Bazoum avait salué de « bons résultats » et assuré que la « guerre » contre les djihadistes de Boko Haram et l’Iswap était en train d’être « gagnée ». La région de Diffa, frontalière du Nigeria et du Tchad, abrite 300.000 réfugiés nigérians et déplacés internes, chassés par les exactions de Boko Haram et de l’Iswap, selon l’ONU. Le Niger doit également faire face aux actions de groupes djihadistes sahéliens, dont l’État islamique au Grand Sahara (EIGS), dans sa partie ouest, où les attaques régulières et sanglantes, visent civils et militaires.

Sénégal : fin de la session ordinaire à l’Assemblée nationale

A l’issue de cette 13e législature, Moustapha Niasse, président de l’Assemblée depuis 2012 et allié du chef de l’Etat Macky Sall, quittera le perchoir.

 

La session parlementaire ordinaire s’est clôturée jeudi, avant les élections législatives du 31 juillet. A l’issue de cette 13e législature, Moustapha Niasse, président de l’Assemblée depuis 2012 et allié du chef de l’Etat Macky Sall, quittera le perchoir. Au cœur de la vie politique depuis soixante ans, il a présidé la cérémonie en présence d’Adama Bictogo, son homologue de Côte d’Ivoire.

Ce ne sont pas encore des adieux, puisque Moustapha Niasse reste président de l’Assemblée jusqu’à l’installation des futurs députés et la passation de pouvoir, en septembre prochain. Mais la clôture de la session ordinaire a été l’occasion d’un premier bilan pour celui qui a cheminé avec tous les présidents du Sénégal, Léopold Sédar Senghor, Abdou Diouf, Abdoulaye Wade et Macky Sall.

« Quels que soient les enjeux et les circonstances, je me suis toujours employé à garder à l’esprit les priorités liées à l’intérêt général », a affirmé Moustapha Niasse, en remerciant chacun des députés, au-delà « des barrières politiques. »

Invité à la cérémonie, le président de l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire Adama Bictogo, a insisté sur « l’axe Dakar-Abidjan », « le socle de l’unité » du continent, et une « locomotive » qui doit-être, selon lui, un moteur de l’intégration économique régionale.

Pour Moustapha Niasse, 82 ans, cette fin de législature est une page qui se tourne. Le président de l’AFP – l’Alliance des forces du progrès – a déjà dit qu’il céderait les rennes de son parti au prochain congrès. Mais il a affirmé jeudi avoir commencé la rédaction d’un livre consacré à sa « vision de l’Afrique ».

Sénégal : réactions autour du départ de Sadio Mané au Bayern

Le transfert de Sadio Mané au Bayern Munich a beaucoup fait parler en Angleterre et a notamment provoqué un clash avec un dirigeant allemand.

 

Le transfert de Sadio Mané au Bayern Muncih a été officialisé la semaine dernière. Un départ qui a suscité de nombreuses réactions en Angleterre. Pour Dean Saunders, ancien attaquant de Liverpool, l’attaquant sénégalais va « gâcher ses meilleures années » en Bundesliga.

« Je n’ai rien contre le club (le Bayern Munich, ndlr), c’est un grand club, mais le championnat allemand est loin d’être un défi pour Mané. […] Il marquera des buts. Ils gagnent 5-0 chaque semaine, une seule équipe peut gagner la ligue. Ce n’est pas un défi. Il va se mettre dans son fauteuil, allumer un cigare, il jouera pour le Bayern en troisième vitesse et il roulera pendant deux ans et gâchera les deux meilleures années de sa vie de footballeur. »

Un avis que partage une autre ancienne gloire des Reds, Michael Owen, qui s’est exprimé dans un tweet.

« J’ai toujours du mal à comprendre pourquoi Sadio Mané quitterait Liverpool pour le Bayern Munich, mais il a été un joueur exceptionnel, a rendu d’excellents services et restera comme une légende du club. »

En Allemagne, ces mots n’ont pas été du goût du PDG du Borussia Dortmund, Hans-Joachim Watzke, qui a répondu à Saunders.

« Il y a toujours des idiots arrogants comme celui-ci. En tant que membre du conseil d’administration de l’association des clubs européens, l’ECA, je sais que le football allemand a toujours une bonne réputation. Les Anglais n’ont remporté aucun des trois titres de Coupe d’Europe la saison dernière. »

Le transfert de Sadio Mané au Bayern Munich a beaucoup fait parler en Angleterre et a notamment provoqué un clash avec un dirigeant allemand. Les déclarations d’anciens joueurs de Liverpool ont provoqué la colère du PDG du Borussia Dortmund.

Sénégal : 6 mois de prison avec sursis pour un député

Déthié Fall, mandataire national de la coalition Yewwi Askan Wi (Yaw -Libérer le peuple) a été condamné, lundi 27 juin, à une peine de six mois de prison avec sursis.

 

Il a été reconnu coupables du délit de participation à une manifestation non-autorisée. Il était accusé avec sa collègue député Mame Diarra Fam de la coalition Wallu Sénégal et les 82 autres personnes. Déthié Fall est le seul à avoir écopé d’une peine, ses co-accusés ont été relaxés par le tribunal de Dakar.

Malgré l’interdiction qui lui a été notifiée pour ses manifestations à Dakar et à Ziguinchor (sud du pays), la coalition Yaw avait maintenu son mot d’ordre pour le 17 juin en guise de contestation contre le rejet partiel de sa liste nationale pour les prochaines élections législatives, fin juillet.

Des heurts entre manifestants ayant bravé l’interdit et les forces de défense et de sécurité ont ainsi éclaté dans la capitale et dans la ville du sud. Trois morts ont été enregistrés et plus d’une centaine de personnes arrêtées.

A Ziguinchor se tient d’ailleurs, mardi, le procès de 36 personnes dont l’activiste Guy Marius Sagna, candidat de Yaw dans le département. Ils devront répondre, eux aussi, de divers délits présumés en rapport avec la manifestation du 17 juin.

Depuis l’invalidation partielle de la liste de la coalition Yaw, le pays vit une situation politique très tendue. La coalition dirigée par le député Ousmane Sonko, l’ancien maire de Dakar Khalifa Sall et le guide religieux Moustapha Sy refuse la tenue des Législatives sans ses principaux leaders écartés à cause d’une liste jugée incomplète par les autorités.

Ils ont d’ailleurs prévu une nouvelle manifestation le 29 juin.

Sénégal : ouverture des procès de deux députés et d’un maire

Les procès des députés de l’opposition Déthié Fall et Mame Diarra Fam et du maire de Guédiawaye (banlieue dakaroise), Ahmed Aidara, s’ouvrent ce lundi aux tribunaux de Dakar et de Pikine après un premier renvoi.

 

Ces membres de l’opposition, investis sur les listes de l’inter coalition Yewwi Askan Wi (Yaw) – Wallu Sénégal pour les élections législatives du 31 juillet, ont été arrêtés le 17 juin et devront s’exprimer sur des accusations de participation à une manifestation non autorisée, provocation d’un attroupement et trouble à l’ordre public.

Les deux députés vont être jugés en même temps que 82 autres personnes, pour les mêmes accusations et au tribunal de Pikine (banlieue Dakaroise), le maire de Guédiawaye devra répondre en compagnie de 9 co-accusés.

Après le succès d’une première manifestation (autorisée) le 8 juin, la coalition Yaw qui conteste le rejet partiel de sa liste nationale avait décidé de maintenir le mot d’ordre de manifestations à Dakar et à Ziguinchor, malgré les interdictions brandies par les préfets des deux circonscriptions.

Trois morts (un à Dakar et deux dans le sud) avaient été enregistrés lors d’accrochages entre manifestants et forces de défense et de sécurité et plus d’une centaine de personnes dont l’activiste Guy Marius Sagna, candidat de Yaw dans le département de Ziguinchor, avaient été arrêtées.

Le pays vit une tension politique consécutive au rejet partiel de la liste de Yaw qui devra participer aux législatives sans ses principaux leaders, à cause d’une liste jugée incomplète.

La coalition a, à nouveau, saisi les autorités pour une manifestation à tenir le 29 juin.

Le Sénégal invité au sommet du G7

Le président sénégalais, Macky Sall prendra part aux discussions sur comment établir un partenariat pour une transition énergétique juste.

 

Le président du Sénégal, Macky Sall est invité au sommet du G7. Il prendra part aux discussions sur « comment établir un partenariat pour une transition énergétique juste ». Le JETP s’inspire du cadre sud-africain annoncé lors de la COP26 à Glasgow et toujours en cours de négociation.

Contrairement à l’Afrique du Sud et plusieurs des pays ciblés par le G7 pour un éventuel JETP, tels que l’Indonésie ou l’Inde, le Sénégal n’est ni un gros producteur ou consommateur de charbon, encore moins un gros pollueur. Mais si Dakar intéresse, c’est aussi parce qu’il s’agit d’un futur pays gazier, dont la production jouera un rôle important, aussi bien au niveau domestique qu’à l’exportation. Et alors que l’Europe tente d’abandonner le gaz russe, elle prépare dans le même temps ses nouveaux fournisseurs.

Sénégal : fin de collaboration entre Soboa et Coca-Cola

Après 49 ans, la collaboration entre la Société des Brasseries de l’Ouest Africain (Soboa) et Coca Cola, a pris fin.

 

À partir du 1er juillet, la filiale sénégalaise de Castel n’embouteillera plus les sodas du géant américain. La suite logique du divorce annoncé entre Coca Cola et Castel dans la plupart des pays africains où le groupe français est implanté.

Après 49 ans de collaboration avec Coca Cola, c’est un partenariat qui s’achève « d’un commun accord » selon un communiqué de la Soboa. Dès le 1er juillet, la société va donc cesser ses opérations de production et de commercialisation des sodas de la marque : Coca Cola, Fanta, Sprite et Schweppes.

Comme en Côte d’Ivoire avec le brasseur Solibra, ou au Burkina Faso avec Brakina, c’est une page qui se tourne pour la Soboa. C’est aussi un manque à gagner pour la société qui emploie environ 340 personnes, et contribue à hauteur de 15 milliards de francs CFA au budget de l’État.

Soboa compte sur ses autres produits

Mais l’entreprise indique pouvoir s’appuyer sur ses autres produits – la Gazelle, Top ou encore Vimto. Elle mise aussi sur la nouvelle marque de cola – World Cola – lancée par Castel. Il annonce l’enrichissement de sa gamme « avec des marques panafricaines et internationales dans les toutes prochaines semaines ».

« Soboa vivait avant Coca Cola et vivra encore après » assure un spécialiste du secteur. C’est le groupe IBS –Industries des Boissons du Sénégal qui va reprendre l’embouteillage des produits du mastodonte américain.

Sénégal : l’opposition prépare une nouvelle manifestation

Ousmane Sonko, principal opposant a appelé lundi 20 juin, à une nouvelle manifestation contre le pouvoir le 29 juin malgré l’interdiction de la précédente et des heurts.

 

Le principal opposant sénégalais, Ousmane Sonko, a appelé lundi à une nouvelle manifestation contre le pouvoir le 29 juin malgré l’interdiction de la précédente et des heurts qui ont fait trois morts, ainsi qu’à des concerts de casseroles à partir de mercredi.

« Le 29, avec ou sans autorisation, nous allons organiser notre manifestation sur le territoire national », a dit Ousmane Sonko devant la presse. « Si Macky Sall veut empêcher cette affaire, qu’il soit prêt à nous arrêter ou à nous liquider », a-t-il ajouté.

Dakar et la Casamance (sud) ont été le théâtre vendredi d’affrontements qui ont fait trois morts, selon les médias et l’opposition, quand des jeunes ont défié une interdiction de manifester.

L’opposition comptait protester contre l’invalidation de sa liste nationale de candidats pour les législatives du 31 juillet. Les autorités avaient interdit les manifestations en invoquant le risque de troubles.

Les tensions vont grandissant depuis que le Conseil constitutionnel a confirmé l’invalidation de cette liste le 3 juin. Ousmane Sonko et d’autres figures de l’opposition se retrouvent écartés de la course. L’opposition a menacé d’empêcher la tenue des élections si la liste n’est pas rétablie, laissant craindre une escalade.

Les policiers ont empêché vendredi M. Sonko de sortir de sa rue pour aller manifester. Quatre personnalités de l’opposition ont été arrêtées. Certaines étaient présentées à la justice lundi, ont rapporté les médias. L’opposition parle de 200 interpellations à travers le pays.

« Le 29, personnellement, je ne serai pas confiné dans ma maison ; je manifesterai, et qu’il (le président Sall) soit prêt soit à m’arrêter soit à me liquider », a déclaré M. Sonko.

Il a incité les jeunes à manifester spontanément dans les quartiers sans attendre fin juin.

Par ailleurs, il a appelé les Sénégalais à monter sur leur balcon et à taper sur des casseroles ou à actionner l’avertisseur sonore de leur voiture pendant dix minutes à compter de mercredi 20H00 (locales et GMT).

« Que tout le Sénégal bruisse et que Macky Sall comprenne que les Sénégalais ne sont pas d’accord avec ses velléités dictatoriales ni avec son projet funeste de troisième mandat », a-t-il dit. M. Sonko et l’opposition prêtent au président l’intention de se représenter en 2024. M. Sall entretient le flou sur le sujet.

Ousmane Sonko, troisième de la présidentielle en 2019, est lui-même candidat à celle de 2024.

Sénégal : manifestation de l’opposition, des chefs religieux s’inquiètent

C’est une journée tendue qui s’annonce, ce vendredi 17 juin. La principale coalition de l’opposition, « Yewwi Askan Wi », appelle à une manifestation à Dakar.

 

Au Sénégal, c’est une journée tendue qui s’annonce, ce vendredi 17 juin. La principale coalition de l’opposition, « Yewwi Askan Wi », appelle à une manifestation à Dakar, un rassemblement qui a pourtant été interdit par la préfecture. L’Association des imams et oulémas va jusqu’à prôner un « report » des élections législatives de juillet, « pour que les parties puissent discuter ».

« Yewwi Askan Wi » entend de nouveau protester contre l’invalidation de sa liste nationale menée par Ousmane Sonko en vue des élections législatives du 31 juillet 2022. Le chef de l’État, lui, a appelé au « respect scrupuleux des dispositions du code électoral ». Face à cette impasse, l’Association des imams et oulémas au Sénégal exprime ses inquiétudes et évoque l’option d’un report des élections.

« Nous sommes très inquiets »

« Nous, en tant que religieux, dit l’imam Moctar Ndiaye, chargé de communication de l’association, nous sommes très inquiets face à la situation politique actuelle du pays. Une situation où on note, de part et d’autre, des menaces de mort, des intimidations, des appels à l’insurrection, venant surtout de hautes personnalités politiques. »

C’est, déclare encore ce porte-parole, « une situation où chaque parti bande ses muscles qui tend inévitablement vers la confrontation, surtout avec l’interdiction du rassemblement de l’opposition. Nous préconisons d’abord le dialogue et la concertation afin de trouver un consensus fort, avant d’aller aux élections législatives. »

« Un report juste pour que les parties puissent discuter »

« Même s’il faut un report de ces dernières, un report juste pour que les parties puissent discuter, puissent trouver un consensus, c’est une tentative de médiation. Nous allons rencontrer les parties qui s’occupent des élections. En tant que religieux, en tant que régulateur, notre rôle c’est d’appeler les parties à l’apaisement, à la retenue afin de calmer la situation », conclut l’imam Moctar Ndiaye.

Sénégal : une manifestation de l’opposition interdite

Les autorités sénégalaises ont interdit mercredi une manifestation prévue vendredi à Dakar contre le pouvoir, mais l’opposition a annoncé qu’elle passerait outre, dans un climat de tensions préélectorales grandissantes.

 

« On maintient notre manifestation. Il y a aucune base légale fondant la décision du préfet », a dit devant la presse un des chefs de l’opposition, Khalifa Sall.

Un arrêté du préfet de Dakar invoque les « menaces de troubles à l’ordre public » pour justifier l’interdiction. Il parle aussi de violation du code électoral et de son article L.61, qui proscrit toute propagande « déguisée » dans les 30 jours précédant l’ouverture de la campagne électorale.

Cette ouverture est prévue le 10 juillet en vue des législatives du 31 juillet.

La tension va croissant après l’invalidation par le Conseil constitutionnel d’une liste nationale de candidats de la coalition d’opposition Yewwi Askan Wi. Cette invalidation élimine de la course le chef de file de l’opposition Ousmane Sonko et un certain nombre d’adversaires du président Macky Sall. L’opposition dénonce un stratagème de la présidence pour écarter ses adversaires.

Sonko, troisième de la présidentielle de 2019 et candidat déclaré à celle de 2024, et d’autres leaders ont menacé d’empêcher la tenue des élections si Yewwi Askan Wi n’y participe pas.

Les législatives visent à renouveler les 165 députés de l’Assemblée nationale, largement dominée par la coalition présidentielle.

La mise en cause de M. Sonko par la justice dans une affaire de viols présumés avait contribué en mars 2021 à plusieurs jours d’émeutes qui avaient fait au moins une douzaine de morts.

L’opposition a déjà rassemblé des milliers de sympathisants la semaine passée lors d’une manifestation qui, elle, avait été autorisée. La manifestation s’était déroulée dans une ambiance festive.

Elle avait trouvé un prolongement inattendu deux jours après quand le gouvernement avait annoncé qu’elle avait donné lieu à l’arrestation de rebelles de Casamance, région du sud du Sénégal en proie depuis des années à un combat indépendantiste.

L’opposition avait là aussi dénoncé un stratagème du pouvoir pour discréditer la protestation.

Le procureur de Dakar, Amady Diouf, a donné mercredi soir une conférence de presse pour rapporter qu’Ousmane Kabiline Diatta, « haut responsable » du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC, indépendantiste), avait été arrêté dans le sud alors qu’il s’apprêtait à se rendre à la manifestation du 8 juin contre le pouvoir à Dakar.

Ousmane Kabiline Diatta, considéré comme le N.2 d’une « aile dure » du MFDC et un « combattant aguerri » selon le magistrat, devait être rejoint par d’autres rebelles en route vers Dakar « avec l’idée (…) de profiter de toute opportunité pour s’adonner à des opérations de pillage et de destruction ». Ces autres personnes ont réussi à s’échapper, a-t-il dit.

Le procureur « veut justifier la décision du préfet d’interdire notre manifestation de vendredi », a accusé Khalifa Sall, pour l’opposition. « Aucun d’entre nous n’est dans un objectif insurrectionnel », a-t-il assuré.