Au lendemain du premier des élections pour la présidentielle en Guinée-Bissau, qui s’est déroulé le dimanche dernier, les deux favoris à cette présidentielle, assurent chacun de leur côté qu’il y aura un second tour pour désigner le vainqueur, alors que la commission nationale électorale n’a pas encore proclamé les résultats officiels de cette élection.
La perspective d’un second tour ne semble pas avoir été envisagée par les électeurs mais 24 heures après le scrutin du 24 novembre, cette probabilité se précise davantage.
Lundi en début d’après-midi, le candidat du Madem G-15, Umaro Sissoco Embalo, a déclaré qu’un deuxième tour est « inévitable » compte tenu des résultats contenus dans les 3 155 des procès-verbaux dont dispose son état-major.
« Nous informons l’opinion publique nationale et internationale qu’aucun candidat n’a réussi à avoir 50% plus une voix des suffrages valablement exprimés afin de se proclamer vainqueur dès le premier tour du scrutin présidentiel », a notamment dit M. Sissoco Embalo.
Le second « tour est acté », a martelé Embalo, 47 ans, entouré par les membres de son directoire de campagne, au deuxième étage du siège de son état-major de campagne, sur la voie principale menant au centre-ville de Bissau.
« J’ai déjà commencé les tractations en vue de nouer des alliances avec d’autres candidats du premier tour », a-t-il lancé, avant de s’engouffrer dans son véhicule. Selon plusieurs sources, Embalo, candidat de l’opposition, aurait eu des scores importants dans les régions de l’est du pays comme Bafata et Gabu, son fief électoral.
Quelques heures après cette déclaration du candidat du Madem G-15, le directoire de campagne du PAIGC, qui soutient la candidature de l’ancien Premier ministre Domingos Simaoes Pereira, a rencontré à son tour les journalistes pour annoncer un deuxième tour.
« Nous sommes prêts à aller au deuxième tour. Nous sommes proches de la victoire finale. Nous saluons le peuple bissau-guinéen pour sa maturité et son comportement responsable », a lancé Mario Dias Sami, le secrétaire exécutif du directoire de campagne du PAIGC.
M. Sami, membre du Bureau politique et du Comité central du PAIGC, une formation historique qui gouverne le pays sans partage depuis son indépendance en 1974, n’a pas voulu avancer de statistiques. Il se contente d’affirmer que son candidat est arrivé en tête au premier tour.
« Nous sommes premiers au premier tour et nous serons premiers au second tour. C’est clair parce que le peuple est avec nous. Nous n’allons pas nouer d’alliances avec les autres partis parce que notre allié, c’est le peuple qui va voter et qui va décider (…) », a poursuivi M. Sami, en présence de plusieurs membres de l’équipe technique du comité stratégique du directoire de campagne du PAIGC.
La Commission nationale des élections (CNE) est tenue de proclamer mercredi les résultats provisoires officiels du scrutin de dimanche, soit 72 heures après le vote, conformément à la loi électorale en vigueur en Guinée-Bissau.
Au total 761.676 électeurs répartis entre 3.139 bureaux de vote se sont acquittés de leur devoir citoyen dimanche dans les 29 circonscriptions électorales que comptent les huit régions de l’intérieur de la Guinée Bissau et dans la capitale Bissau appelée secteur autonome.
Cent-neuf observateurs ont été déployés par la communauté internationale pour superviser ce scrutin présidentiel auquel prennent part 12 candidats et dont l’issue pourrait être décisive pour la stabilité politico-institutionnelle de la Guinée-Bissau.
La CEDEAO et l’Union africaine, principales organisations de supervision des opérations de vote, ont déployé chacune 60 observateurs, les Etats-Unis 47, et la Communauté des pays de langue portugaise