Congrès de l’internationale libérale : Alassane Ouattara y prend part

Selon la radiotélévision sénégalaise, le chef de l’Etat ivoirien effectuera une séjour de 48 heures à Dakar.

Le président ivoirien Alassane Ouattara est arrivé jeudi après-midi à Dakar pour prendre part au 62e congrès de l’Internationale libérale, rapporte la Radiotélévision sénégalaise (RTS, publique).

A son arrivée, le président Ouattara a été accueilli par son homologue sénégalais Macky Sall.

Sa visite au Sénégal va durer 48 heures, dans le cadre notamment du congrès de l’Internationale libérale, prévu jeudi au Centre International de Conférences Abdou Diouf (CICAD) de Diamniadio.

Outre Alassane Ouattara et le président gambien Adama Barrow, à Dakar depuis mercredi, des officiels sénégalais annoncent la venue vendredi du président libérien Georges Weah.

 

 

Sénégal : Le kilo de sucre baisse de 40 F Cfa

C’est un ouf de soulagement dans les ménages Sénégalais. Le président de la République, par le biais d’une libération du sucre, a permis aux importateurs de bien se positionner dans le marché local.

Cette libération du sucre a permis de bousculer le marché qui était sous le monopole de la compagnie sucrière sénégalaise (Css). En effet, depuis quelques temps, le président de la République a mis à contribution les importateurs de sucre. Ces derniers, officiant dans le marché avec liberté parce que le DIPA étant libéralisé, ont poussé la Css à revoir ses prix.

De ce fait, de 545.000 Fcfa la tonne, le prix a été revu à la baisse à 505.000 Fcfa la tonne d’où une baisse de 40.000 Fcfa sur chaque tonne. Cette baisse, imposée à la Css qui s’agite comme pas possible par la concurrence des importateurs qui vendent moins cher le sucre, a occasionné une baisse au niveau du kilo de sucre qui coûte maintenant 40 F de moins. Certains importateurs, sûrs de leur coup, proposent le kilo de sucre à 500 Fcfa.

Une situation que digère mal la CSS qui se sent bousculée car le marché est ouvert et tous les importateurs peuvent maintenant exercer une concurrence loyale pouvant affaiblir la compagnie sucrière sénégalaise qui ne cesse de se sucrer sur le dos des sénégalais depuis tout ce temps, sinon comment comprendre cette baisse des prix uniquement parce que les importateurs proposent mieux que ce qui a été vendu depuis toujours ? Une question qui mérite réflexion avant notre retour plus détaillé sur la question du sucre au Sénégal.

Fatick : 300 ménages vulnérables assistés par le P2RS en trois ans

Le Programme de renforcement de la résilience à l’insécurité alimentaire nutritionnelle au Sahel (P2RS) est parvenu à apporter une assistance sociale à environ 300 ménages vulnérables, répartis dans 15 communes de la région de Fatick, en trois années d’exécution, a indiqué mercredi, son chef d’antenne, Mamadou Camara.

« Nous sommes à une moyenne de 20 ménages par commune, pour un ciblage de 15 communes dans la région de Fatick, ce qui nous amène à 300 ménages bénéficiaires de la mise en place de notre programme de lutte contre la pauvreté », a expliqué M. Camara.

Il s’exprimait dans un entretien accordé à des journalistes au terme d’un atelier axé sur l’articulation des politiques agricoles, de protection sociale et de résilience.

L’atelier a enregistré la participation de plusieurs agents de la FAO, venus de divers pays d’Afrique francophone pour apprendre des expériences initiées dans la lutte contre la pauvreté des ménages à Fatick par le P2RS, en partenariat avec la Délégation générale à la protection sociale et à la solidarité nationale (DGPSN).

« En touchant un ménage, nous touchons aussi entre 6 à 10 membres et les ménages bénéficiaires reçoivent la bourse de sécurité familiale, de petits ruminants, des foyers améliorés, des volailles et des périmètres maraîchers dans quelques endroits », a-t-il ajouté.

Selon lui, es actions ont « permis aux bénéficiaires d’être résilients », et la dotation d’infrastructures a aussi permis « de faire un tir groupé pour inverser l’insécurité alimentaire », ainsi que « la situation de malnutrition dans ces zones ciblées par le P2RS ».

M. Camara a expliqué que le ciblage des ménages vulnérables a été fait en fonction des critères sur la nutrition, l’insécurité alimentaire, mais aussi sur les capacités du ménage à faire face plus ou moins aux chocs.

Lancé en 2015, le P2RS intervient dans 7 régions du Sénégal dont Fatick. Il est doté d’un financement de 18, 5 milliards de francs CFA de la Banque africaine de développement (BAD) pour une durée de cinq ans.

 

Le responsable des opérations de la Délégation générale à la protection sociale et à la solidarité nationale (DGPSN), Amadou Canar Diop, a salué l’initiative de cet atelier organisé avec la FAO, et qui vise une articulation entre l’agriculture, la protection sociale et la résilience pour sortir les ménages de cette situation de pauvreté.

Il a expliqué que le Registre nationale unique (RNU), qui a établi un ciblage basé sur la pauvreté sur l’ensemble du territoire national, les ménages en situation de pauvreté et de vulnérabilité, a été le document sur le lequel la sélection des ménages s’est déroulée.

« Et dans le ciblage que le P2RS a fait au niveau de Fatick, on se rend compte que 32% de leurs ménages bénéficiaires sont également bénéficiaires du Programme national de bourses de sécurité familiale », a-t-il indiqué.

Estimant qu’avec la poursuite de cette dynamique, les ménages bénéficiaires vont sortir de la pauvreté, il se réjouit déjà de constater sur le terrain qu’ils « commencent à développer une certaine résilience ».

 

Elévage : 100 parcs de vaccination seront créés en 2019

Cette annonce a été faite le 28 novembre par le ministère de l’Elevage et des Productions animales, Aminata Mbengue Ndiaye

Cent parcs de vaccination seront créés au Sénégal en 2019, d’après le ministre de l’élevage. Elle a fait cette annonce à l’Assemblée nationale lors de l’examen par les députés du budget de son département qui a d’ailleurs reçu une hausse de 5% en valeur relative des crédits qui lui seront alloués pour l’exercice 2019. Les zones ne comptant pas assez de programmes et projets de son département seront priorisées.

« En 2019, nous allons créer 100 parcs de vaccination à travers le pays. Nous allons privilégier les zones dans les lesquelles il n’y a pas assez de projet ou de programmes » du ministère de l’Elevage, a-t-elle indiqué.

Le budget du ministère de l’élevage s’élève à 24 milliards 925 millions de francs CFA, contre 23 milliards 782 millions de francs CFA en 2018. Il connaît ainsi une hausse de 1 milliard 143 millions FCFA en valeur absolue.

Aminata Mbengue Ndiaye invite par ailleurs les députés à l’aider à sensibiliser les éleveurs et les populations pour la vaccination du cheptel.

« A notre niveau, nous faisons régulièrement des campagnes de vaccination, il faut nous aider à sensibiliser les éleveurs car pour exporter nos produits animaux, il nous faut vacciner notre cheptel pour éviter les maladies notamment la peste des petits ruminants qui tue des millions d’animaux à travers le monde », a ajouté Mme Ndiaye.

Elle a aussi assuré que ses agents sont visibles dans toutes les zones à travers le pays.

 

 

Pharmacie : les experts, pour la formation et la règlementation du secteur

Des participants au Forum Galien Afrique ont insisté mercredi 28 Novembre, sur la formation des ressources humaines et la réglementation du secteur pharmaceutique.

Ces préoccupations ont été exprimées lors du panel portant sur le thème « Accès universel aux médicaments et aux autres produits », au deuxième jour du Forum Galien Afrique.

Parlant de ce travail de réglementation, Abdourahmane Diallo, ministre-conseiller en santé publique de la République de Guinée, a expliqué que son pays est en train de « mettre en place un comité d’évaluation des grossistes répartiteurs ».

« On en avait plus de cent en Guinée. L’idée, ce n’est pas de réduire le nombre mais de réguler, a-t-il expliqué. On a arrêté de donner des agréments. Désormais, nous allons les attribuer selon les besoins et les normes ».

Pour Martha Smit, membre de Life Sciences Group de Johannesburg, « l’éducation permet aux populations de connaitre les produits auxquels elles ont accès ».

Elle a plaidé pour une harmonisation de la réglementation, en vue de « créer un moyen efficace » de promotion de l’accès universel aux médicaments.

Le Professeur Paul Lavany, directeur de Empover School of Health en Inde, note lui qu’au niveau national et au niveau international, « les produits changent, donc les ressources humaines doivent être bien formées ».

« Les pays ont besoin de services qui travaillent de manière continue pour les populations. Il faut une formation continue, nous avons commencé à travailler dans 25 pays pour cela », a-t-il dit.

Pour sa part, Mabingué Ngom, directeur régional du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA, en anglais) en Afrique de l’Ouest et du Centre, a insisté sur l’importance de la planification familiale.

« La planification familiale reste un levier sur lequel il faut agir pour influer sur toutes les autres maladies et problématiques de santé. Il est important d’investir dans la santé de la reproduction », a-t-il dit.

« Nous avons besoin de ressources. Il n’y a pas de santé sans produits et médicaments. Un effort massif doit être fait pour changer la donne sur le terrain », a ajouté M. Ngom.

Selon lui, « il n y a aucune chance pour l’atteinte des objectifs de développement durables si nous ne réglons pas la question des médicaments surtout ceux de la santé de la reproduction ».

Tambacounda : 551 millions CFA de primes accordé à 18 entreprises

Les 18 entreprises bénéficiaires sont spécialisées dans des secteurs tels que la restauration, l’agriculture, le maraîchage et la boulangerie.

Le Bureau de mise à niveau des entreprises du Sénégal (BMN) a annoncé mercredi avoir approuvé des investissements de l’ordre de 1, 2 milliard de francs CFA à 18 entreprises du sud-est du Sénégal, lesquelles bénéficieront dans ce cadre de primes de 551 millions de francs CFA, a appris l’APS.

Les dossiers des entreprises bénéficiant des primes ont été validés par un comité de pilotage restreint, dans le cadre d’un programme visant à soutenir la création et le développement des petites et moyennes entreprises.

« Pour bénéficier de ces primes, il suffit de remplir les conditions d’éligibilité. Il s’agit d’être dans un secteur d’activités productif qui crée de la valeur ajoutée pour un chiffre d’affaires assez important », a expliqué le directeur exécutif du BMN lors d’une cérémonie de signature de conventions avec les 18 entreprises concernées.

Ibrahima Diouf précise que le montant du chiffre d’affaires de chaque entreprise bénéficiaire ne doit pas dépasser 500 millions de francs CFA, car le programme s’adresse aux petites et moyennes entreprises.

« Le BMN veut accompagner ces entreprises pour qu’elles soient mieux productives et lutter contre les causes profondes de l’immigration clandestine dans la région sud-est du pays », a expliqué M. Diouf.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre du programme « Développer l’emploi au Sénégal, renforcement de la compétitivité des entreprises et de l’employabilité dans les zones de départ », financé par l’Union européenne avec délégation de l’Agence française de développement (AFD).

D’un budget global de 26 milliards de francs CFA dont 7,7 milliards pour la mise à niveau des entreprises, le programme investisse dans la formation et l’insertion professionnelle des jeunes dans les régions de Ziguinchor, Kolda, Sédhiou, Tambacounda, Saint-Louis, Louga et Matam. Il est prévu pour une durée de 4 ans (2017- 2020).

Selon M. Diouf, environ 1, 9 milliard de francs CFA d’investissements et 934 millions de primes ont été octroyées à 26 entreprises depuis le démarrage du Programme dans la zone sud-est, indique un dossier de presse.

 

Présidentielle 2019 : l’ONU appelle les acteurs politiques au dialogue

Selon le représentant spécial du SG des Nations Unis pour l’Afrique de l’Ouest, le maintien du dialogue entre les différents acteurs permettra d’atténuer les tensions précédant la tenue du scrutin.

Le représentant spécial du secrétaire général des Nations-Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, Mohamed Ibn Chambas, a souligné mercredi à Dakar, la nécessité pour les acteurs politiques sénégalais de maintenir le dialogue afin d’atténuer les tensions précédant la tenue en février prochain d’une élection présidentielle.

« Nous suivons avec intérêt les préparatifs pour l’élection présidentielle du 24 février 2019. Nous continuons d’encourager l’opposition et le gouvernement à maintenir le dialogue pour atténuer les tensions », a-t-il dit lors d’une rencontre avec des membres de l’Association de la presse étrangère au Sénégal (APES)

Dr Chambas a, à cet égard, rappelé la tenue lundi dernier à Dakar d’un dialogue sur la participation politique des femmes à ce scrutin.

« Nous prenons ces initiatives au Sénégal et dans la sous-région pour encourager l’inclusion dans les processus électoraux pour une démocratie saine », a fait valoir le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel.

Il a également soutenu que les processus électoraux en Afrique de l’Ouest avaient connu beaucoup d’avancées matérialisées par l’organisation d’élections libres dans plusieurs pays.
« C’est un acquis majeur qu’il ne faut pas sous-estimer. En 2019, nous aurons une série d’élections au Bénin, Guinée, Guinée Bissau, Mauritanie, Nigeria et Sénégal. En 2020, Côte d’Ivoire, Guinée, Burkina Faso », a rappelé Dr Chambas.

A moins de trois mois de la tenue de la prochaine élection présidentielle, le débat politique au Sénégal tourne, entre autres, autour de la fiabilité du fichier électoral que des opposants souhaitent contrôler.

Une demande jusque-là rejetée par le ministère de l’Intérieur en s’appuyant sur la loi qui n’autorise à ne délivrer le fichier général des électeurs qu’à deux semaines du scrutin.

Toutefois, le ministère de l’Intérieur a mis en ligne une plateforme permettant à chaque citoyen de vérifier sa présence sur le fichier électoral.

 

Loi de finance 2019 : le budget du ministère de l’Economie en hausse

Le budget du ministère de l’Economie solidaire et de la microfinance est passé de 2 milliards 864 millions 793 milles 120 e 2018 à  11 milliards 468 millions 948 mille 312 F.

Le budget du ministère de l’Economie solidaire et de la Microfinance pour l’exercice 2019 s’élève à 11 milliards 468 millions 948 mille 312 FCFA, contre 2 milliards 864 millions 793 mille 120 FCFA en 2018.

Il enregistre ainsi une hausse est de 8 milliards 604 millions 155 mille 192 FCFA, en valeur absolue et 300, 34% en valeur relative.

Selon la ministre de l’Economie solidaire et de la Microfinance, Aminata Angélique Manga, le projet de budget exprime toujours « une volonté politique et des choix stratégiques ».

Mme Manga dont les propos sont rapportés par le rapport de présentation du budget, a assuré que la création en 2017 de son département « est une des principales innovations de l’architecture gouvernementale ».

« Elle traduit la volonté du président de la République de faire de l’économie sociale et solidaire et de la microfinance des leviers au service de l’inclusion financière et sociale », a-t-elle ajouté.

Mme Manga a en outre assuré, concernant les projets financés par son ministère, que les critères de financement « obéissent à des règles strictes’’, soulignant qu’en réalité, son ministère « se fonde sur le respect de l’équité et de la transparence ».

« Pour être financé, un projet doit être susceptible de créer de la valeur ajoutée et des emplois. Dès lors qu’un projet est fiable et obéit aux conditions de financement, il sera enrôlé, abstraction faite des considérations partisanes », a-t-elle fait comprendre.

 

Violence basée sur le genre : 68 % des victimes adoptent le silence

Les victimes des violences au Sénégal ne font pas recours à la justice selon la coordonnatrice du programme ONUFEMME-Sénégal, Dieynaba Wane Ndiaye.

Au Sénégal les femmes sont victimes de plusieurs sortes de violences et la majorité des victimes préfère garder le silence. Ce qui augmente le taux d’impunité des responsables de ces exactions. Selon la coordonnatrice du programme ONUFEMME-Sénégal, Dieynaba Wane Ndiaye 68 % des victimes ne portent pas plainte ou ne dénoncent pas les exactions commises contre elles. Elle a donné ces chiffres lors de la rencontre en collaboration avec le ministère de la Femme, de la Famille et du Genre entre dans le cadre de l’agenda des « 16 jours d’activisme pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes et des filles ».

Les violences que subissent les femmes au Sénégal sont de plusieurs genres, l’excision, les violences conjugales, le viol et bien d’autres. Parlant de la pratique de l’excision sur la jeune fille, Dieynaba Wane a déclaré que « pour la pratique de l’excision et des mutilations génitales, quelques régions sortent du lot ».

D’après elle, progressivement, la pratique de l’excision et des mutilations génitales est de moins de 5% dans le nord du Sénégal, mais dépasse 10% dans le sud.

« Nous savons tout de même qu’au nord, il y a un hub de plus de 61% et cela démontre que nous avons une cartographie de ce phénomène qui va nous permettre de développer des programmes d’actions pour voir quelles sont les actions à mener. »

Elle a également lors de cette rencontre partagé des données de l’Enquête démographique et de santé-2017 (EDS-2017) sur le pouvoir d’action des femmes et les VBG. Les résultats de cette enquête ont révélé que toutes ces sortes de violences relèvent de violences domestiques, de violences en milieu professionnel et de violences en milieu de formation.

« Les résultats que nous venons de partager vont nous permettre ensemble de développer des stratégies permettant d’éradiquer ce phénomène dans les toutes prochaines années », a dit Mme Ndiaye, précisant que cela passe par le renforcement de la sensibilisation, de l’information et de la formation.

Elle s’est dite satisfaite du déroulement de cet atelier de restitution de l’EDS-2017 qui, pour la première fois, a intégré les questions de VBG et d’autonomisation de la femme dans ses activités.

« Cette restitution nous montre qu’il y a encore beaucoup à faire sur les questions de violence, mais aussi nous gratifie de statistiques fiables pour les différentes régions du Sénégal », a dit Dieynaba Wane Ndiaye.

 

Le Sénégal veut une restitution totale de ses œuvres par la France

Si 10 000 pièces sont originaires du Sénégal, «nous souhaitons avoir les 10 000», a déclaré le ministre de la Culture sénégalais Abdou Latif Coulibaly.

Après la publication d’un rapport sur le patrimoine africain commandé par Emmanuel Macron et la décision du président de la République français de rendre 26 œuvres au Bénin, le Sénégal a fait savoir qu’il souhaitait la restitution de « toutes » ses œuvres.

« Nous sommes disposés à trouver des solutions avec la France. Si nous avons 10 000 (pièces identifiées comme étant originaires du Sénégal, NDLR), nous souhaitons avoir les 10 000 », a déclaré le ministre de la Culture sénégalais Abdou Latif Coulibaly lors de la présentation à la presse du Musée des civilisations noires, qui sera inauguré à Dakar le 6 décembre.

Emmanuel Macron avait commandé en mars un rapport à deux universitaires, Felwine Sarr, de l’université de Saint-Louis (Sénégal) et Bénédicte Savoy, du Collège de France. Ce texte suggère notamment un changement radical de la loi française sur le patrimoine pour redonner à l’Afrique une partie de son patrimoine. Ce « travail de réflexion mémorielle sur la colonisation offre un nouvel éclairage sur les circonstances des captations patrimoniales et la spécificité du patrimoine africain », argue l’Elysée.

Le rapport met « beaucoup trop les musées sur la touche »

Président du musée du Quai Branly-Jacques Chirac, où sont rassemblées 70 000 œuvres d’art africain sur les quelque 90 000 des collections publiques françaises, Stéphane Martin estime que le rapport a « un problème principal » : « Il met beaucoup trop les musées sur la touche au profit des spécialistes de la réparation mémorielle ».

S’il reconnaît un intéressant travail historique, Stéphane Martin regrette les conclusions du rapport, établissant selon lui que « tout ce qui a été collecté, acheté dans le cadre colonial est touché par l’impureté du crime colonial ». Il « ouvre un champ de “restituabilité” complète. Ce sont des propositions maximalistes. »

Seraient ainsi susceptibles d’être restitués « les dons aux musées provenant des personnes liées à la colonisation (administrateurs, médecins, militaires) et ceux de leurs descendants, et surtout tout ce qui a été collecté par des expéditions scientifiques ». Il y a eu des cadeaux faits librement, ajoute-t-il, citant ceux des grands chefs du Cameroun à un médecin, Pierre Harter, qui avait soigné leurs familles de la lèpre.