Révocation de Khalifa: décret de Macky validé par les avocats de l’Etat

Les avocats de l’Etat du Sénégal ont fait face à la presse, hier, pour se prononcer sur l’arrêt rendu le 30 août 2018 par la Cour d’appel de Dakar, statuant en matière correctionnelle dans l’affaire ministère public contre Khalifa Ababacar Sall et autres. D’autre part, ils ont aussi parlé du décret de révocation du maire de la ville de Dakar, apportant ainsi leur réplique aux avocats de la défense.

Les avocats de l’Etat du Sénégal ont apporté, hier, la réplique aux avocats de Khalifa Sall qui avaient attaqué, lors d’une conférence de presse, l’arrêt de la Cour d’appel et le décret de révocation du maire de Dakar. Me Moussa Félix Sow a ouvert le bal pour se prononcer d’abord sur l’arrêt. Il a d’emblée renseigné que l’arrêt rendu le 30 août par la Cour d’appel de Dakar n’est pas encore disponible. « Il le sera certainement dans la semaine. Il est, dans ces conditions, osé, voire prématuré de pouvoir faire des commentaires sur l’arrêt allant jusqu’à estimer que c’est une honte, une insulte. Cela est excessivement grave, et très grave, de faire de pareilles affirmations », a-t-il déclaré. Selon lui, l’honnêteté aurait voulu de reconnaître que cet arrêt a annulé les procès-verbaux d’enquête préliminaire. « Le délibéré l’a bien mentionné et il faut que l’on dise aux Sénégalais que les décisions se font sur la base de texte de loi et de la procédure qui est prévue par le code de procédure pénale. Et dans le cadre de l’appel, la Cour d’appel avait la possibilité même dans tous les cas sur la base de l’article 508. Si elle décidait même d’annuler tout, elle avait la possibilité d’évoquer sur le fond. Dans tous les cas, la Cour a annulé les procès-verbaux et a estimé pouvoir considérer que la procédure pouvait continuer et analyser le fond sur la base du rapport de l’IGE », a-t-il déclaré. Avant de poursuivre : « parce que le réquisitoire du procureur avait visé deux actes : le procès-verbal d’enquête préliminaire et le rapport de l’IGE. Et même en tant qu’avocats de l’Etat, on avait attiré l’attention de la Cour que les avocats de Khalifa Sall s’étaient trompés sur les références du procès-verbal qu’il fallait annuler. Ils avaient visé un procès-verbal du 17 février alors que le procès-verbal dont il s’agissait était un procès-verbal du 2 mars. Donc, c’est pour dire que vouloir attaquer l’arrêt de cette façon, sans le lire, ne relève que de la politique politicienne. Ça n’a rien à voir avec le droit et je pense qu’avant d’attaquer une décision, il faut d’abord la lire ».

« Il faut aller vers les articles 135 et 140 du code des collectivités locales »

Sur le décret de révocation, les robes noires se posent la question de savoir si l’Etat du Sénégal, en l’occurrence le Chef de l’Etat, peut prendre un décret pour sanctionner un maire qui a commis des faits qui sont répréhensibles ? Me Sow explique : « là, il a été évoqué l’article 36 de la loi organique de 2017 portant sur la Cour suprême. Pour être juste, je voudrais vous lire ce que dit exactement cette loi : « le délai de recours et le recours ne sont suspensifs que dans les cas suivants. Premièrement, en matière d’Etat. Deuxièmement, quand il y a incident. Troisièmement en matière de vente immobilière. Quatrièmement, et c’est le cas qui nous concerne, en matière pénale sauf, d’une part, en ce qui concerne les condamnations civiles, et d’autre part, l’existence de disposition législative contraire ». Ça veut dire, selon lui, que pour cela, il faut aller vers les dispositions des articles 135 et 140 du code des collectivités locales. En effet, lorsque vous allez à l’article 135, il vous est dit que lorsque le maire ou tout autre conseiller municipal est condamné pour crime, sa révocation est de droit. Tel n’est pas le cas ici. « Les maires et adjoints, après avoir été entendus et invités à fournir des explications écrites sur les faits, peuvent être suspendus par un arrêté du ministre chargé des collectivités locales pour un temps qui n’excède pas un mois, et qui peut être porté à 3 mois. Il ne peut être révoqué que par décret. L’arrêté de suspension et le décret de révocation doivent être motivés. L’article 140 va citer les faits pour lesquels on va appliquer l’article 135 et parmi ces faits, il y a 7 faits qui font que l’article 140 dit que dans les 7 premiers cas, la sanction administrative ne fait pas obstacle aux poursuites judiciaires », a dit la robe noire. Donc, pour Mes Yérim Thiam, Samba Bitèye, Ousmane Sèye, il s’agit d’une sanction administrative, bien que l’on a dû entendre les avocats de Khalifa dire que comment il se fait que Khalifa, qui n’est pas un fonctionnaire, puisse subir une sanction administrative.

« L’arrêt qui a été rendu le 30 août par la Cour d’appel de Dakar a l’autorité de la chose jugée »

« Les poursuites se font, mais ça n’empêche pas que l’autorité administrative, en l’occurrence le Chef de l’Etat ait pu prendre un décret de révocation. Nous avons ici une jurisprudence du conseil d’Etat qui concerne exactement le cas de Khalifa Sall. Dans un arrêt en date du 12 juin 1987, le conseil d’Etat dit ceci : considérant que l’arrêt du 29 novembre 1985 de la Cour d’appel de Nîmes, condamnant Messier X à la peine susmentionnée, bien qu’il ait fait l’objet d’un pourvoi en cassation à l’autorité de la chose jugée, qu’il pouvait dès lors légalement servir de fondement à la mesure de révocation prononcée le 6 mars 1986 à l’égard de Messier X, lequel ne saurait utilement se prévaloir dans ces conditions de ce que cette mesure méconnaitrait le principe de la présomption d’innocence dont doit bénéficier le prévenu », a rappelé Me Sow. A l’en croire, c’est pour dire que l’arrêt qui a été rendu le 30 août par la Cour d’appel de Dakar a l’autorité de la chose jugée. « Sur ce fondement, le Chef de l’Etat peut tout à fait prendre un décret de révocation qui ne porte nullement atteinte aux principes de la présomption d’innocence. Le décret ne se limite pas seulement d’évoquer l’arrêt, il rappelle également que Khalifa Sall a fait l’objet d’une inspection générale d’Etat qui a révélé des manquements qui ont été faits. Le décret de révocation se justifie amplement du point de vue des faits de détournement qui lui sont reprochés », a précisé l’avocat. Même son de cloche chez l’agent judiciaire de l’Etat, Antoine Diome, selon qui le dernier alinéa de l’article 140 est très clair sur la question. « Ça signifie en réalité que pour un seul fait, il peut faire l’objet d’une sanction administrative ou d’une sanction pénale. Maintenant, la sanction administrative, lorsqu’elle est prononcée, ne fait même pas obstacle aux poursuites judiciaires. Il y a une sorte de déconnection ici opérée par la loi elle-même, des sanctions administratives par rapport aux sanctions pénales. Et si le Sénégal était un cas isolé, on aurait pu dire qu’on ne voit ça que dans notre pays. Mais en France, vous pouvez faire des recherches sur la révocation du Maire de « saint priva » dans le Rhône », a-t-il dit. Il poursuit que dès après l’audition d’un maire ou que l’occasion lui a été donnée de se prononcer sur des faits qui lui sont reprochés, le Président de la République peut prendre valablement et en droit une décision pour le sanctionner en le révoquant de ses fonctions de maire. « On tente de créer un lien entre la procédure judiciaire et la sanction administrative, or le texte dit que la sanction administrative ne fait pas obstacle à la procédure judiciaire. Ce qui signifie qu’après le rapport de l’IGE, le Président était fondé à prendre cette mesure de révocation. Par ailleurs, il ne faut pas déplacer le débat. On veut nous déplacer sur un terrain qui n’a rien à voir avec les faits de la cause. Le débat sur la déclassification du rapport de l’IGE n’a rien d’importance », a-t-il conclu.

Manœuvres pour le contrôle de la mairie de Dakar : Banda Diop lâche Khalifa

Fidèle parmi les fidèles de Khalifa Sall, Banda Diop était lundi dernier chez Ousmane Tanor Dieng avec d’autres maires de Benno bokk yaakaar. Les sujets tournaient autour de la succession de Khalifa Sall révoqué récemment de la mairie par le Président Sall.

Khalifa Sall révoqué, Benno bokk yaakaar tient une occasion en or de contrôler la mairie de Dakar. Alors que le Conseil municipal consacré à la succession de Khalifa Sall est prévu à la fin de ce mois, la coalition Benno bokk yaakaar manœuvre pour faire main basse sur la stratégique Ville de Dakar, à 6 mois de l’élection présidentielle. Lundi dernier, Ousmane Tanor Dieng a reçu les conseillers municipaux de Dakar du camp présidentiel. Une rencontre qui a enregistré la présence des maires Abdoulaye Diouf Sarr (Yoff), Alioune Ndoye (Dakar-Plateau), Amadou Guèye (Ngor), Amadou Samba (Cambérène), Jean Baptiste Diouf (Grand-Dakar), Pape Seck (Hlm), Santy Agne (Sicap), Samba Bathily Diallo (Ouakam) et des conseillers comme Zator Mbaye et Ndiaga Dieng, premier adjoint à la mairie de Biscuiterie. Auparavant une autre rencontre s’est tenue entre les maires Bby de Dakar dimanche à la mairie de Dakar Plateau. Cependant, la réunion organisée chez Tanor a curieusement enregistré la présence de Banda Diop. Le maire de Patte d’Oie, un des plus grands fidèles de Khalifa Sall, se rapproche du camp de Bby.

Bataille Alioune Ndoye-Zator Mbaye

Un acte qui fragilise davantage le camp de l’ex-maire de Dakar dans sa lutte pour préserver la Ville de Dakar. De l’autre côté, Ousmane Tanor Dieng a démarré la stratégie de recrutement des «maires» de Khalifa Sall. «Au-delà de Banda Diop, d’autres maires vont nous rejoindre. Beaucoup de ces gens qu’on présente comme proches de Khalifa Sall ne le sont pas en réalité. Ils savent que Khalifa est en train de tout perdre et ils négocient avec Bby», a signalé un conseiller ayant pris part à la rencontre. En septembre 2016, lors des élections du Haut conseil des collectivités territoriales, Abdoulaye Diouf Sarr s’était employé pour casser le bloc de Taxawu Dakar qui s’était adjugé 15 des 19 communes en juin 2014. De plus de 800 conseillers, le camp de Khalifa Sall a remporté les trois sièges du Hcct à Dakar avec 517 voix contre 442 pour Bby qui n’avait qu’une centaine de conseillers après les Locales. Une différence de 75 voix.
Par ailleurs, d’après une autre source, deux candidats se dégagent aujourd’hui au sein de la coalition de Benno bokk yaakaar. Il s’agit de Alioune Ndoye et Zator Mbaye. «La logique voudrait que Khalifa soit remplacé par un maire Ps», souffle un conseiller socialiste. Dans cette bataille, Macky Sall est attendu pour trancher après son retour de la Chine. D’ailleurs, il est prévu dans les jours à venir une rencontre entre le président de la coalition présidentielle et ses conseillers municipaux.

Banda Diop, maire de Patte d’Oie : «Personne ne gère mon agenda»

«J’ai participé à cette rencontre parce que cela concernait des activités municipales. Mon agenda professionnel est géré par moi-même. Si dans le cadre de mes activités, il m’arrive d’aller ici ou là-bas, c’est mon activité et mon agenda de maire. Personne ne le gère à ma place. Le moment opportun où je déciderai de quitter Khalifa Sall, je ferai un communiqué. Pour l’instant, je ne peux pas répondre à des spéculations.»

Le Sénégal accueillera la première édition du prix Galien international en Afrique

Sénégal va abriter pour la première fois en Afrique le prix Galien international.

Ce prix considéré comme l’équivalent du prix Nobel de la recherche bio pharmaceutique, reconnaît les réalisations exceptionnelles qui contribuent à l’amélioration de la condition humaine grâce au développement des traitements innovants.

La capitale sénégalaise sera le point de convergence de plusieurs personnalités experts, praticiens et chercheurs, y compris des lauréats du prix Nobel de médecine, renseignent les organisateurs.

Venue présider la conférence de presse en prélude de ce forum, l’ancienne ministre de la santé, Madame Awa Marie Coll Seck estime que « la tenue en terre sénégalaise de cet événement s’inscrit dans les efforts que le  pays accorde aux politiques de santé publique ».

Le prix Galien international encourage l’amélioration de la condition humaine pour la santé.

Ce forum Galien international se tiendra en Novembre prochain.

Pour rappel, ce prix fût créé en 1970 en l’honneur de Claude Galien, le père de la médecine moderne…

Crash Sénégal Air : Les dégâts collatéraux d’une catastrophe aérienne

3 ans déjà. C’est ce mercredi l’anniversaire du crash de l’avion de la compagnie Sénégalair, survenu exactement le décembre 2015.

7 personnes avaient trouvé la mort alors que ce drame aurait dû être évité si un des techniciens de l’avion, Al Hassane Hane, avait été écouté.

Au contraire, voilà 5 ans que cet homme avait été licencié dont justement 2 ans avant le drame. Parce que, justement, il avait osé avertir des défaillances du système de maintenance (vétusté des locaux, manque d’outillages techniques, insuffisance de formation du personnel, etc.).

Un avion ‘’Ndiaga-Ndiaye’’ qui avait été mis en service et qui a coûté la vie à tous ces individus.

Malheureusement, depuis lors, le technicien qui avait alerté est resté en chômage. Pis, il est victime de stigmatisation, de discrimination à l’embauche et se trouve dans l’impossibilité d’obtenir la licence qui lui aurait permis de bénéficier d’un emploi hors du pays.

Marié et père de 6 enfants, il ne cesse de mener ce combat qu’il a pourtant gagné en justice sans pourtant entrer dans ses droits.

Car, le 12 mars 2014, le Tribunal Hors Classe de Dakar a rejeté le ‘’motif économique’’ fallacieusement invoqué par la compagnie pour le licencier en 2013. Il s’agissait en réalité d’une punition pour avoir osé mettre le doigt sur des dysfonctionnements internes.

Jamais l’exécution n’a eu lieu. Il a saisi le Médiateur de la République, la Ligue sénégalaise des droits de l’homme (LSDH) qui a écrit une lettre au Président de la République à la date du 30 novembre 2017, en vain.

La Commission d’enquête qui s’est occupé de l’enquête l’a entendu après avoir requis sa collaboration, en vain.

Il en est ainsi des autorités judiciaires françaises qui ont eu à agir dans le cadre d’un crash qui a impliqué un de leurs ressortissants.

Les anciens dirigeants de Sénégalair semblent être intouchables parce qu’aucune mesure d’ordre administratif n’a été prise contre eux, ne serait-ce qu’à titre conservatoire.

Hane ne demande pourtant que le strict minimum, c’est-à-dire le respect d’une décision de justice, la réhabilitation dans ses droits, l’obtention de la licence, etc.

Malheureusement, il semble bien qu’il n’y ait, pour le moment, pas grand-chose à saisir, étant entendu que la compagnie aurait fait vider les comptes bancaires, ne laissant que tables, armoires, bureaux et autres.

Ce cas est dramatique dans un Etat qui se dit de droit. Si ni les décisions de Justice, ni la Médiature ni les recours au niveau de la tutelle ne suffisent à corriger des injustices causées à des citoyens, il y a de quoi s’inquiéter.

Le cas Al Hassane Hane n’est pas unique dans un pays où les citoyens sont souvent spoliés de leurs terres, licenciés sur un coup de tête, persécutés parfois et surtout escroqués par des gens qui trouvent malheureusement le moyen de contourner la loi.

Les races d’intouchables ne subsistent que dans nos Etats africains où pour de multiples considérations liées notamment à l’appartenance à un camp, la personne bénéficie d’une immunité de fait qui la couvre.

C’est dommage que cette irresponsabilité cause des dégâts collatéraux graves comme la mort de personnes.

Après Sénégalair, l’hélicoptère de l’Armée s’est écrasé à Missirah sans qu’aucune information ne soit rendue publique sur les circonstances de ce drame.

Sur nos routes, les accidents font légion à un rythme qui inquiète. L’autoroute à péage est devenue le nouvel axe accidentogène de Dakar.

Pas plus tard qu’avant-hier, plus de deux accidents y ont eu lieu, causant des embouteillages montres.

Et la plupart du temps, c’est la responsabilité humaine qui est à la base. Il y a trop de laisser-aller. Et ceux alertent sont punis.

Plus 400 cantines réduites en cendres dans incendie à Petersen

Le marché de la gare routière Petersen a pris feu dans la nuit du mardi 4 au mercredi 5 septembre. Les sapeurs-pompiers qui se sont déportés sur les lieux ont éprouvé d’énormes difficultés à maîtriser le feu. D’après les premières estimations, plus 400 cantines sont réduites en cendres.

L’absence de bouches d’incendie, l’inaccessibilité sur les lieux, entre autres, sont les difficultés que rencontrent souvent les soldats du feu dans leurs opérations pour combattre un incendie. Ce fut le cas au marché de Petersen qui a pris feu dans la nuit du mardi au mercredi. Le bilan fait état de 400 cantines réduites en cendres et plusieurs millions consumés par les flammes.

Les premières estimations de l’incendie qui s’est déclaré aux environs de minuit, font état de plusieurs centaines de millions de francs Cfa de perte. L’origine de l’incendie n’a pas encore été établie, mais déjà, les branchements électriques clandestins sont pointés du doigt par les marchands. Les pertes sont d’autant plus élevées que les commerçants avaient rechargé leurs boutiques en vue de l’année scolaire qui se profile à l’horizon.

Venu faire l’état des lieux suite à l’incendie, le maire Alioune Ndoye déplore fortement cette situation et promet de prendre leurs responsabilités. «La responsabilité est difficile. Dieu seul sait combien de millions ont été perdus ici. Quand vous dites la vérité aux gens, ils n’aiment pas vous écouter.

La vérité est que le marché doit être sécurisé, organisé. Ici, normalement, c’est une gare routière. Nous travaillons pour mettre le public en ordre. Il y a un minimum pour accueillir le public, l’anarchie ne peut pas perdurer», déclare le maire.

Selon Alioune Ndoye, il y a des projets de l’Etat qui vont se faire. Ça doit devenir le terminal de ce qu’on appelle le BRD. « Est-ce que je peux prendre des centaines de millions ou de milliards les mettre ici et qui vont disparaître dans quelques mois. Ce sont des équations. Maintenant il faut, avec eux (Les commerçants), qu’on se tienne un langage de vérité. La mairie est avec eux, même si en réalité on se frotte le désordre, je ne pourrais jamais le cautionner», dit-il.

A Saint-Louis, Serigne Mame Mor Mbacké a dirigé ’’la prière des deux raaka’’

Serigne Mame Mor Mbacké a dirigé mercredi « la prière des deux raaka » à la gouvernance de Saint-Louis, en présence d’une délégation gouvernementale conduite par le ministre de la Pêche et de l’Economie maritime, Oumar Guèye.

« La prière des deux raaka » est commémorée chaque année en souvenir d’un acte d’adoration effectué par Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké dans l’enceinte du palais du gouverneur de l’Afrique occidentale française (AOF), où il était venu répondre à une convocation, le 5 septembre 1895.

Cet épisode est considéré par les fidèles de la confrérie mouride comme un moment important de la résistance pacifique de son fondateur, Cheikh Ahmadou Bamba, face au colonisateur.

Dans son adresse aux fidèles, Serigne Mame Mor Mbacké a souligné que la perpétuation de ’’la prière des deux raaka’’ doit être considérée comme « une source d’incarnation religieuse et une perfection pour la pratique religieuse ».

Il leur a demandé de suivre les recommandations divines, telles qu’enseignées et pratiquées par Serigne Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, le fondateur du mouridisme.

Selon lui, « le disciple mouride doit être guidé par la responsabilité (…) afin d’éviter la violence, les mauvaises paroles envers son prochain ».

Mame Mor Mbacké a également pointé « les dérives » notées à travers les réseaux sociaux, conseillant aux uns et autres d’adopter « des comportements sains », citant « la droiture, l’humilité, la tolérance, en évitant les paroles indécentes ».

Le guide religieux a, par ailleurs, annoncé s’être entretenu avec le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Mary Teuw Niane, de la possibilité d’ouvrir très prochainement une Unité de formation et de recherche (UFR) dédiée à l’enseignement du tourisme religieux à l’université Gaston Berger de Saint-Louis, en vue de « former les jeunes sur ces aspects qui méritent une très bonne connaissance ».

Il a remercié les organisateurs du « magal des deux raaka », en recommandant aux fidèles musulmans de « s’inspirer des vertus de paix, d’humilité et de tolérance » du défunt khalife général des mourides, Serigne Sidy Mokhtar Mbacké, parrain de l’édition 2018.

Le ministre Oumar Guèye, en présence de son collègue Mary Teuw Niane (Enseignement supérieur et Recherche), a rappelé de son côté la force du symbole attachée à ’’la prière des deux raaka’’.

Etaient également présents, le ministre Mansour Faye (Hydraulique et Assainissement), par ailleurs maire de Saint-Louis, le ministre délégué chargé du développement du réseau ferroviaire, Abdou Ndéné Sall.

Il y avait aussi le ministre conseiller auprès du président de la République chargé des affaires religieuses, Cheikh Mbacké Sakho, des dignitaires mourides ainsi que des milliers de fidèles de cette confrérie.

Oumar Guèye a magnifié l’œuvre accomplie du fondateur du mouridisme, dont le passage à Saint-Louis, en 1895, a, selon lui, « permis d’éclairer la voie du mouridisme et le triomphe de l’islam ».

Il a sollicité des guides religieux, « des prières pour la paix, la solidarité, un bon hivernage, mais surtout pour des élections calmes et apaisées en 2019 ».

Un prix du leadership local pour renforcer la participation citoyenne

Le ministère de la Gouvernance territoriale, du Développement et de l’Aménagement du territoire, annonce la création d’un « Prix Leadership local », en vue de renforcer la dynamique de la participation citoyenne à la gouvernance territoriale.

Cette manifestation se tiendra pour la première fois en 2018, de concert avec l’ONG Enda Ecopop, les associations d’élus locaux et l’Observatoire de la démocratie participative (ODP), selon un communiqué parvenu à l’APS.

Elle « sera l’occasion pour distinguer et primer les collectivités territoriales, les communicants et les chercheurs qui se seront le plus illustrés dans la promotion de la décentralisation et de la démocratie locale participative », souligne la même source.

Selon le communiqué, cet évènement se tiendra en deux temps, dont une « conférence d’apprentissage par les pairs sénégalais et de la sous-région ouest africaine, sur les meilleures pratiques et innovations, prévue les 7 et 8 novembre 2018 ».

Il s’en suivra un gala de remise des distinctions et prix aux acteurs primés, qui se tiendra le 9 novembre au Grand Théâtre national, à Dakar, précise le texte.

« Durant ces trois jours, note le communiqué, des stands d’exposition permettront aux entreprises publiques et privées et à des organisations de la société civile de renforcer leur visibilité et partenariat avec les collectivités territoriales ».

Aliou Cissé invite à un séminaire d’évaluation de la Fifa à Londres

Le sélectionneur national Aliou Cissé fait partie des techniciens invités par la FIFA à une conférence d’évaluation du jeu faisant suite à la Coupe du monde 2018, qui s’est tenue en Russie du 14 juin au 15 juillet, a-t-on appris de l’instance dirigeante du football mondial.

Selon un communiqué de la FIFA, « les entraîneurs principaux et les directeurs techniques des 211 associations membres, ainsi que les experts techniques des six confédérations », ont été conviés cette « conférence de football » qui se tiendra à Londres le 23 septembre prochain.

Parmi les techniciens attendus, la FIFA cite « Didier Deschamps, vainqueur de la Coupe du Monde de la Fifa, Zlatko Dalić (Croatie), Roberto Martínez (Belgique), Gareth Southgate (Angleterre), Tite (Brésil), Stanislav Cherchesov (Russie), Joachim Löw (Allemagne), Hajime Moriyasu (Japon), Aliou Cissé (Sénégal) et Luis Enrique (Espagne) ».

Interrogé par le site de l’instance dirigeante du football mondial, le chef du groupe technique de la Fifa, le Brésilien Carlos Alberto Parreira, vainqueur de la Coupe du monde 1994 avec son pays, fait remarquer que cette conférence est une occasion d’échanger sur l’évolution du jeu.

« La conférence est une occasion unique et nous devons en tirer le maximum. Le partage d’informations et d’expériences est essentiel au développement continu du football, et il n’y a personne de meilleur que les entraîneurs pour donner des avis », a-t-il expliqué.

Carlos Alberto Parreira ajoute que la Coupe du monde « est toujours une opportunité pour évaluer l’état du football et les nouvelles tendances, les nouveautés qui doivent entrer et devraient être réutilisées ».

« Les personnes qui y ont participé ont quelque chose à dire sur les problèmes rencontrés, les choses qui ont fonctionné et ce qu’ils ont ressenti et vu », a dit le technicien brésilien, avant d’ajouter : « Et les gens qui n’étaient pas là peuvent prendre cette information. C’est un dialogue vraiment précieux parce que tout le monde en profite ».

L’hymenoplastie constitue une ’’tentative de réintégration’’ du projet matrimonial (sociologue)

Le recours à l’hymenoplastie, chirurgie esthétique permettant une reconstitution de l’hymen, constitue pour les jeunes filles, une tentative de réintégration de la norme sociale reposant sur la réalisation du projet matrimonial, a soutenu la sociologue Selly Ba, dans une interview publiée mercredi par Le Soleil.

‘’L’hymenoplastie est une technique médicale qui permet aux jeunes filles de recouvrer leur virginité. Par cette stratégie, elles tentent de réhabiliter leur statut de jeunes filles et de réintégrer la norme sociale qu’est la réalisation du projet matrimonial’’, a-t-elle notamment déclaré dans les colonnes du quotidien national.

Pour l’enseignante et chercheure, la virginité des filles en tant que valeur et fait social n’est pas épargnée par le processus de mutation traduit par un dysfonctionnement des instances de socialisation telles que la famille, l’école, les médias, etc.

‘’Aujourd’hui le fait d’avoir des relations intimes en dehors du mariage ne représente plus un danger pour certaines jeunes filles, avec les nouvelles techniques médicales comme l’hymenoplastie. Cette chirurgie réparatrice de l’hymen est une technique médicale qui permet aux jeunes filles de recouvrer leur virginité’’, a souligné docteur Ba.

Néanmoins, elle rappelle que l’absence d’hymen, caractérisant la perte de virginité, reste une conception ne se révélant pas toujours fiable au regard de la possibilité pour certaines jeunes filles de perdre leur virginité sans pour autant avoir des relations sexuelles, alors que d’autres naissent sans hymen.

‘’La virginité, à travers la symbolique du sang, signifie l’intégrité du corps de la jeune fille. C’est pourquoi la tante paternelle de la jeune mariée prenait soin (après la nuit nuptiale) de montrer le pagne tacheté de sang à la famille afin de prouver que la fille était vierge’’, a-t-elle expliqué.

‘’Cette publicité renseigne sur le poids de la collectivité dans la gestion de la sexualité des femmes. Cela montre que la virginité s’avère être un facteur de contrôle de la sexualité des femmes’’, a analysé la sociologue.

Selon elle, le recours à l’hymenoplastie comme ‘’subterfuge de réparation’’, qualifiée ‘’d’issue salutaire face à la rigidité sociale’’, constitue dans le même temps une manière pour les jeunes femmes de faire face à cette pression sociale.

Il s’agit d’une ingéniosité des jeunes femmes qui se dresse dans un contexte de société patriarcale, débouchant sur la logique masculine basée sur la virilité, l’exploit et la fuite des responsabilités face à celle féminine de soumission, de faiblesse, d’attitude candide et d’absence de fermeté, a insisté l’enseignante-chercheure.

Birima Manga appelle à développer des mécanismes de lutte contre la corruption en Afrique

Le ministre du Budget, Birima Mangara, a appelé mercredi les experts africains en comptabilité et finance à développer des mécanismes et dispositifs contribuant à lutter contre la corruption sur le continent africain.

‘’En tant qu’experts en comptabilité et en finance, vous connaissez la motivation et les conséquences des activités de corruption, vous avez l’obligation de développer des mécanismes et dispositifs contribuant à lutter contre ce mal et ses délits connexes’’, a souligné M. Mangara.

Il ouvrait mercredi la 8ème Conférence annuelle de l’Association africaine de comptabilité et finance (AAFA, en anglais).

‘’La corruption est un fléau mondial’’, a-t-il affirmé, indiquant à titre d’exemple que selon l’indice de perception de la corruption 2017, « environ 23 sur 54 pays africains, soit 43%, se situent dans le dernier quartile des pays à forte prévalence de corruption’’.

Il estime que l’un des défis « consiste à redoubler d’efforts de recherche afin de trouver des remèdes scientifiques pour aider en la matière et réduire la corruption sur le continent’’. « Pendant de nombreuses années, nous avons reçu des prescriptions provenant de l’étranger pour lutter contre la corruption mais elle est toujours présente’’, a-t-il déploré.

Pour le ministre, il convient de savoir si « les chercheurs africains travaillant spécifiquement sur ces questions au niveau local » sont à même de « trouver des solutions plus efficaces’’. Il préconise de ‘’briser la barrière linguistique entre les pays utilisant différentes langues pour développer davantage les recherches entre anglophones et francophones’’.

Le directeur du CESAG, organisateur de cette conférence, souligne que ‘’ce rendez-vous est une rencontre entre académiciens et praticiens de la comptabilité et de la finance. « Nous mettons en rapport ces deux mondes afin que les uns et les autres puissent partager les connaissances produites ici ou ailleurs ‘’, a expliqué le Professeur Bayala Balibé Serge Auguste.

‘’Il s’agit de voir comment impacter favorablement et positivement nos pratiques de management […] pour venir à bout des phénomènes tels que ceux de la corruption pour améliorer la gouvernance des finances publiques’’, a-t-il ajouté.

La 8ème Conférence annuelle de l’Association africaine de comptabilité et finance, axée sur le thème ‘’Gouvernance et soutenabilité en Afrique : défis et opportunités’’, se poursuit jusqu’à vendredi.