Côte d’Ivoire: Tidjane Thiam fixe les ambitions du PDCI pour la présidentielle de 2025

Le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Tidjane Thiam, a dévoilé les enjeux cruciaux de 2025 lors d’un échange de vœux avec les militants, ce mardi 21 janvier 2025, au siège du parti à Cocody.

« Que 2025, année si importante pour notre pays, soit porteuse de paix, d’unité et de cohésion », a déclaré Tidjane Thiam, soulignant l’importance de ces valeurs pour remporter les prochaines élections présidentielles prévues en octobre.

En appelant à un vote massif en faveur du changement, il a exhorté les militants à privilégier les urnes plutôt que la violence. « Le moyen le plus sûr d’assurer le développement de notre pays est de voter en grand nombre », a-t-il affirmé.

Un programme ambitieux pour la Côte d’Ivoire

Tidjane Thiam a détaillé les premières lignes de son programme, centré sur six axes majeurs : la paix et la sécurité, le capital humain, une économie inclusive avec le secteur privé comme moteur, l’égalité des chances, les nouvelles technologies et le développement durable.

Il s’est engagé à promouvoir l’entrepreneuriat pour enrichir les citoyens, tout en dénonçant l’enrichissement illicite des fonctionnaires. « L’entrepreneur devient milliardaire en fournissant des services ; le fonctionnaire, en prenant l’argent des contribuables », a-t-il clarifié.

Des préparatifs électoraux en cours

S’appuyant sur les chiffres de la Commission électorale indépendante (CEI), Tidjane Thiam a salué la mobilisation massive lors de la révision de la liste électorale de novembre 2024, marquée par l’ajout de 943.617 nouveaux électeurs.

Il a cependant insisté sur la nécessité d’une nouvelle révision électorale en février ou mars 2025 pour garantir des élections inclusives et transparentes.

Mobilisation des militants

Les cadres et représentants du PDCI, dont Emile Constant Bombet, vice-président du parti, ont exhorté les militants à rester courageux face aux injustices et aux intimidations.

Mme Matagali Traoré, porte-parole des femmes, a exprimé sa confiance en Tidjane Thiam : « Grâce à votre leadership, le PDCI conquérera de nouveaux horizons. »

Valentin Kouassi, président de la Jeunesse du PDCI en milieu urbain, a également déclaré : « Vous incarnez l’espoir de la Côte d’Ivoire. Nous travaillerons sans relâche pour la victoire en 2025. »

Avec un appel à la cohésion et à la mobilisation, le PDCI entend revenir au pouvoir pour apporter, selon Tidjane Thiam, « bien-être, paix, prospérité et sécurité » à la Côte d’Ivoire.

Tivaouane lance l’immatriculation des deux-roues pour renforcer la sécurité routière

Le département de Tivaouane débutera le processus d’immatriculation des deux-roues à partir du 29 janvier 2025. Cette initiative, annoncée par le préfet Mamadou Guèye lors d’une réunion d’information lundi, vise à améliorer la sécurité des conducteurs de mototaxis Jakarta, estimés à près de 7.000 dans la commune, ainsi que celle des usagers de la route.

Les opérations se dérouleront au Champ de courses de Tivaouane, avec des sessions spéciales prévues dans les localités de Taïba-Ndiaye, Meckhé et Notto. Lors de cette réunion, les autorités locales, les forces de défense et de sécurité, ainsi que les associations de conducteurs ont réitéré leur engagement pour assurer la réussite de cette campagne.

Lancée sous l’égide du Premier ministre Ousmane Sonko, cette campagne sera gratuite, à l’exception de la carte grise et de la plaque d’immatriculation. Selon Moustapha Tall, directeur régional des transports terrestres de Thiès, quatre catégories de motos sont concernées : celles dédouanées, celles importées sous forme de pièces détachées, les motos déjà immatriculées et celles nécessitant un renouvellement de carte grise.

Le maire de Pambal a salué cette initiative, témoignant du soutien actif des autorités locales. Demba Diop Sy, maire de Tivaouane, s’est engagé à fournir les ressources logistiques nécessaires avant le début des opérations.

Prévues pour durer trois mois, ces démarches permettront aux conducteurs de régulariser leur situation et d’obtenir des documents conformes. Les tricycles ne sont pas inclus dans cette phase. Applaudie par les associations de conducteurs, cette mesure contribuera à renforcer la sécurité et l’organisation du secteur des transports dans la région.

Tirage au sort de la CAN 2025 : rendez-vous le 27 janvier à Rabat

Le tirage au sort de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2025 se tiendra le lundi 27 janvier 2025 à Rabat, au Maroc, comme l’a annoncé la Confédération africaine de football (CAF). La cérémonie débutera à 18 heures, réunissant les délégations des 24 nations qualifiées pour cet événement prestigieux.

Cette édition, accueillie par le Maroc, sera l’occasion de mettre en valeur ses infrastructures sportives de classe mondiale, notamment des stades modernes, des centres d’entraînement de pointe et des complexes hôteliers d’excellence. Ces installations garantiront des conditions optimales pour les équipes et contribueront au succès de la compétition.

Les 24 équipes qualifiées seront réparties en six groupes de quatre. Les deux meilleures équipes de chaque groupe, ainsi que les quatre meilleurs troisièmes, accéderont aux huitièmes de finale. Le tournoi débutera le 21 décembre 2025 et se conclura avec la grande finale prévue le 18 janvier 2026.

Les nations en lice pour cette édition sont : Afrique du Sud, Algérie, Angola, Bénin, Botswana, Burkina Faso, Cameroun, Comores, Côte d’Ivoire, Égypte, Gabon, Guinée équatoriale, Mali, Maroc, Mozambique, Nigeria, Ouganda, République démocratique du Congo, Sénégal, Soudan, Tanzanie, Tunisie, Zambie et Zimbabwe.

Avec un plateau d’équipes de haut niveau et des infrastructures de qualité, la CAN 2025 s’annonce comme un tournoi exceptionnel. Le tirage au sort de Rabat marquera le début d’une compétition qui promet de vibrants moments de football sur le continent.

Diamniadio : Une révolution annoncée pour moderniser l’Administration publique sénégalaise

Diamniadio, 20 janvier – Le président de la République a inauguré, ce lundi à Diamniadio, la conférence des administrateurs et managers publics. Cet événement marque un tournant décisif pour moderniser les secteurs public et parapublic sénégalais.

Cette rencontre rassemble des directeurs généraux, des administrateurs de sociétés nationales, des fonctionnaires et des agents de l’État. Le Premier ministre Ousmane Sonko et d’autres membres du gouvernement étaient également présents.

Le président a qualifié cette conférence d' »inédite » en raison de son format et de son esprit novateur. Selon lui, l’administration doit être réinventée pour devenir plus moderne et efficace. Il a déclaré un secteur parapublic « hypertrophié » et des services administratifs « trop ​​coûteux ».

Une refonte nécessaire et urgente
Pour répondre à ces défis, le chef de l’État a insisté sur trois principes directeurs. Il s’agit du respect de la hiérarchie, de la primauté de l’intérêt général et de la solidarité gouvernementale. Ces piliers doivent guider l’action publique pour mieux servir les citoyens.

Par ailleurs, des innovations seront présentées par des hauts fonctionnaires de la présidence, de la Cour des comptes et des ministères. Elles visent à renforcer la cohérence des politiques publiques.

Une nouvelle stratégie annuelle
Le Bureau de l’information et de la communication du gouvernement (BIC-GOUV) a annoncé qu’une telle rencontre nationale sera désormais organisée chaque année au premier trimestre. Cet espace permettra de partager des orientations stratégiques et de mobiliser les acteurs autour des défis de la gouvernance.

En conclusion, cette initiative illustre la volonté du Sénégal de moderniser profondément son administration. Avec ces réformes, le pays ambitionne de devenir un modèle en Afrique de l’Ouest, alliant innovation et efficacité au service des citoyens.

Coupe CAF : Cruelle désillusion pour le Jaraaf face à l’USM Alger

Le Jaraaf de Dakar a vu son rêve de qualification pour les quarts de finale de la Coupe de la Confédération africaine de football (CAF) s’évanouir ce dimanche, après une défaite 2-0 face à l’USM Alger. Alors qu’un simple match nul n’aurait suffi pour décrocher leur ticket, les hommes de Malick Daf ont concédé deux buts en fin de rencontre, laissant filer une opportunité cruciale.

Tout semblait encore possible pour le club sénégalais jusqu’à la 81ᵉ minute, moment où l’USM Alger a inscrit le mais qui a brisé les espoirs dakarois. Dans les derniers instants du temps additionnel, une seconde mais est venue sceller leur sort. Pendant ce temps, à Abidjan, l’Asec Mimosas écrasait Orapa United 4-0, leur permettant de ravir la deuxième place du groupe C, synonyme de qualification.

Avec huit points avant cette ultime journée, le Jaraaf avait une avance confortable sur les Ivoiriens. Mais cette défaite, couplée à la victoire écrasante de l’Asec, a éliminé le club dakarois de la compétition. Le penalty non sifflé en faveur du Jaraaf face à l’USM Alger, évoqué par Wiwsport , suscite des regrets. Un tel coup de sifflet aurait pu changer le cours du match.

Malgré cette élimination, le Jaraaf ne repart pas les mains vides. Le club empochera 400 000 dollars (soit plus de 250 millions de CFA). Une somme qui aurait été portée à 350 millions de CFA en cas de qualification pour les quarts de finale.

Ce revers rappelle les défis du football sénégalais à l’échelle continentale, mais aussi l’importance de la résilience face aux épreuves. Pour le Jaraaf, il s’agira désormais de se concentrer sur les prochaines échéances pour renouer avec le succès.

Dakar accueille un sommet international sur la radio et le changement climatique

Les 13 et 14 février 2025, Dakar accueillera la deuxième édition d’un sommet international sur la radio et le changement climatique. Sous le thème « La radio au cœur des communautés : ensemble face au défi climatique », cet événement réunira des journalistes, climatologues, décideurs et acteurs de la société civile. Organisé en partenariat avec l’UNDRR et la Radio Télévision Sénégalaise (RTS), il mettra en lumière le rôle stratégique de la radio dans la lutte contre les effets du changement climatique, selon un communiqué publié vendredi.

Renforcer le rôle de la radio face au climat

L’objectif principal du sommet est d’explorer comment utiliser la radio pour sensibiliser, éduquer et mobiliser les communautés face aux risques climatiques. Il s’agira de partager les meilleures pratiques pour alerter sur les dangers environnementaux et former les journalistes à diffuser des informations pertinentes dans ce domaine crucial.

La radio, un média essentiel

Malgré la montée des technologies modernes, la radio reste un outil indispensable, notamment dans les zones rurales et les communautés isolées. Sa capacité à diffuser rapidement des informations vitales et sa résilience en font un levier clé pour atténuer les impacts climatiques.

Ce sommet mettra également l’accent sur le renforcement des partenariats et la gestion efficace de l’information climatique via les ondes. Il ambitionne de promouvoir des solutions durables et adaptées aux défis environnementaux.

Cet événement promet d’être un espace d’échanges riches pour façonner un avenir plus résilient face au changement climatique.

La France fermera ses bases militaires en Afrique de l’Ouest et Centrale d’ici 2025

La France a décidé de fermer ses bases militaires permanentes au Sénégal et dans d’autres pays d’Afrique de l’Ouest et Centrale d’ici l’été 2025. Cette information a été confirmée par une source militaire française, citée par l’Agence de presse sénégalaise (APS).

Les discussions sont en cours pour organiser ce retrait. « À l’été 2025, il n’y aura plus de base militaire française permanente au Sénégal », a déclaré la source. Paris prévoit de maintenir une coopération adaptée aux besoins des autorités sénégalaises, sans présence permanente.

Une réponse aux aspirations de souveraineté

Ce changement stratégique reflète les aspirations des pays africains à plus de souveraineté. « La présence militaire française est souvent perçue comme une atteinte à cette souveraineté. Nous en sommes conscients », a reconnu la source. Ces bases alimentaient un sentiment négatif envers la France.

Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a confirmé cette orientation. En janvier 2024, il a annoncé la fin de toute présence militaire étrangère sur le territoire sénégalais dès 2025.

Les accords militaires en révision

Depuis 2012, un accord bilatéral entre la France et le Sénégal définissait leur coopération. Cet accord offrait des avantages aux deux parties. La France bénéficiait d’un accès stratégique aux infrastructures sénégalaises et d’exonérations fiscales. En retour, le Sénégal profitait d’une assistance technique et de formations militaires.

Cet accord peut être dénoncé avec un préavis de six mois. La restitution des installations se fera sans compensation, sauf accord spécifique.

Un retrait à l’échelle continentale

Ce retrait s’inscrit dans une réorganisation globale des forces françaises en Afrique. Depuis 2023, la France a quitté le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad.

Au Tchad, les autorités ont dénoncé l’accord militaire avec la France en novembre 2024, qualifiant cet accord d’« obsolète ». Le président Mahamat Idriss Déby Itno a salué cette décision comme un « tournant historique ».

Un climat diplomatique tendu

Ce retrait se déroule dans un contexte diplomatique tendu. Le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a contesté les propos d’Emmanuel Macron. Le président français avait déclaré que le retrait des bases résultait de négociations préalables. Sonko a réfuté ces affirmations, affirmant que cette décision reflétait la souveraineté du Sénégal.

Au Tchad, le gouvernement a également demandé à la France de respecter les aspirations des peuples africains. Selon un communiqué tchadien, Paris devrait se concentrer sur les préoccupations internes de la France.

Côte d’Ivoire: Pose de la première pierre du Centre Technique National de Football à Bingerville

Le projet de modernisation du Centre Technique National de Football, d’un coût total de plus de 2,6 milliards de FCFA, a été officiellement lancé ce jeudi 16 janvier 2024 à Bingerville, dans l’Est d’Abidjan. Financé par les Fonds FIFA Forward, ce projet vise à accroître la capacité d’accueil du Centre et à moderniser les infrastructures pour dynamiser les performances des équipes nationales de football ivoiriennes.

Les travaux incluent la réhabilitation de la piscine et la construction de six nouveaux bâtiments, parmi lesquels un hébergement, un restaurant, une salle de gymnastique, un centre médical, une salle de formation et un espace de stockage. Ces infrastructures s’inscrivent dans le cadre du Plan stratégique de développement (PSD) 2023-2026, élaboré par la Fédération Ivoirienne de Football (FIF) sous la présidence de M. Idriss Diallo.

Lors de la cérémonie, M. Idriss Diallo a affirmé que l’objectif principal est de promouvoir et renforcer les capacités footballistiques des jeunes talents, tout en hissant le Centre aux normes internationales. Le ministre délégué auprès du Premier ministre, M. Adjé Silas Metch, a souligné l’impact social et professionnel de ce projet, le qualifiant de véritable outil de développement humain.

Pour le président de la FIFA, Gianni Infantino, ce projet incarne une promesse d’avenir, offrant aux jeunes joueurs, entraîneurs et passionnés des opportunités sans précédent. Présent également, le secrétaire général de la CAF, Veron Mosengo-Omba, a déclaré que ce Centre représente un maillon clé de l’héritage de la CAN 2023.

Les travaux, qui devraient s’achever en mars 2026, permettront au Centre Technique National de répondre aux besoins des équipes nationales et des clubs dans leur préparation aux compétitions, consolidant ainsi la place de la Côte d’Ivoire sur la scène footballistique internationale.

Le Président Bassirou Diomaye Faye préside la cérémonie de rentrée des cours et tribunaux

Le Président de la République, Son Excellence Monsieur Bassirou Diomaye Faye, a présidé ce jeudi 16 janvier 2025, la cérémonie solennelle de rentrée des Cours et Tribunaux à la salle d’audience de la Cour suprême.
Dans son discours, le Chef de l’État a rappelé l’importance de la Justice au cœur de notre République, en tant que garante des libertés fondamentales et de l’équilibre social. Il a également souligné la nécessité de poursuivre les réformes pour moderniser davantage notre système judiciaire et veiller à ce que le droit de grève s’exerce dans le respect de l’ordre public et de l’intérêt général.
La cérémonie a été l’occasion de réaffirmer l’engagement de l’État envers une Justice efficace, accessible et protectrice des droits de tous.
Retrouvez également ci-dessous  l’intégralité du discours du Président de la République : 
 
Seul le prononcé fait foi
Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,
Monsieur le Premier Ministre,
Monsieur le Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Vice-Président du Conseil Supérieur de la Magistrature,
Monsieur le Président du Conseil constitutionnel,
Mesdames et Messieurs les ministres,
Monsieur le Premier Président de la Cour suprême,
Monsieur le Procureur Général près ladite Cour,
Monsieur le Premier Président de la Cour des comptes,
Monsieur le Procureur Général près ladite Cour,
Monsieur le Premier Président de la Cour suprême du Bénin,
Monsieur le Procureur général près ladite Cour,
Mesdames, Messieurs les députés,
Monsieur le Médiateur de la République,
Monsieur le Président de la Commission Electorale Nationale Autonome,
Monsieur le Président du Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel,
Mesdames, Messieurs les Ambassadeurs et Chefs de mission diplomatique,
Messieurs les Officiers généraux,
Messieurs les anciens chefs de la Juridiction suprême,
Mesdames et Messieurs les Recteurs, Doyens et Professeurs d’Universités,
Monsieur le Bâtonnier de l’Ordre des avocats,
Monsieur le Dauphin du Bâtonnier de l’Ordre des Avocats,
Mesdames, messieurs les magistrats,
Mesdames, messieurs les avocats ;
Madame, messieurs les présidents des ordres professionnels,
Mesdames, messieurs les administrateurs des greffes et greffiers,
Mesdames, messieurs les autorités administratives et territoriales,
Autorités religieuses et coutumières,
Mesdames, Messieurs, en vos rangs, grades et qualités,
Honorables invités,
Je me réjouis d’être avec vous, ce matin, pour la cérémonie solennelle de rentrée des cours et tribunaux qui constitue un moment important de la vie de nos institutions.
Ce rendez-vous républicain offre toujours l’occasion aux pouvoirs exécutif et judiciaire d’échanger sur des thématiques qui sont au cœur des préoccupations de la Cité.
Il ouvre un espace de réflexion où se rejoignent la volonté politique et l’expertise des acteurs du monde judiciaire pour consolider l’État de droit et garantir le respect des libertés fondamentales.
Mesdames et Messieurs,
L’année 2024 a été marquée par le rappel à Dieu de messieurs Ndongo FALL, Ely Manel DIENG, Joseph NDOUR, Mame Ngor DIOUF et Modou SECK.
Je m’incline devant la mémoire de ces illustres disparus qui ont marqué le monde judiciaire.
Je remercie Messieurs le Premier Président et le Procureur Général près la Cour Suprême ainsi que Monsieur le bâtonnier de l’Ordre des Avocats pour les félicitations, les prières et vœux formulés à mon endroit.
J’aimerais, à mon tour, vous adresser mes félicitations et mes encouragements pour vos nominations respectives à la tête de la juridiction suprême, qui consacrent le couronnement d’un riche parcours au service de la justice sénégalaise.
Mesdames et Messieurs, chers invités,
En cette audience solennelle qui marque la rentrée des Cours et tribunaux, je voudrais rappeler l’importance de la Justice dans la consolidation des principes fondamentaux de notre République. Elle est le régulateur des relations entre les différents pouvoirs et les institutions ; la gardienne des libertés individuelles et collectives ; le bouclier qui protège chaque citoyen de l’arbitraire. Sous ce rapport, les justiciables doivent sentir que la Justice est un rempart contre l’arbitraire et non pas un instrument d’arbitraire.
C’est pourquoi, l’une des premières décisions de mon mandat a été de convoquer les Assises de la Justice autour du thème « la Réforme et la Modernisation de la Justice ».
Ce dialogue national, que j’ai voulu inclusif et participatif, a permis à des représentants de tous les secteurs socioprofessionnels, organisés en commissions, de dresser un diagnostic approfondi et précis sur la Justice afin de la débarrasser de ses maux.
Ces commissions ont formulé, par la suite, des recommandations dont la mise en œuvre permettra d’humaniser le visage de la justice et de rendre plus performant le service public de la justice. D’ores et déjà, j’ai mis en place le Comité de rédaction des recommandations consensuelles issues des Assises de la Justice. Ce comité a pour mission de matérialiser les réformes nécessaires afin, entre autres, que les exigences de l’État de droit soient mieux prises en charge par les acteurs du monde de la Justice. En effet, il faut rapprocher la Justice de la Nation au nom de qui elle est rendue. Le monde judiciaire à des défis immenses à relever et doit s’ouvrir au questionnement, à la remise en cause, au changement et à la modernisation. Il doit nécessairement s’ouvrir, à l’instar de tous les corps de la République, au monde extérieur car l’exigence d’un contrat social repensé nous interpelle tous. Un système clôturé à lui-même ne permet pas de faire Peuple. Gardons-nous tous de la tentation de l’entre-soi et du repli.
Monsieur le Premier Président,
J’ai écouté avec beaucoup d’intérêt vos contributions. Les conclusions des Assises de la Justice permettront de répondre aux problématiques les plus urgentes.
Le thème qui nous réunit aujourd’hui porte sur « Le droit de grève et la préservation de l’ordre public ». Il constitue une invite aux acteurs judiciaires à réfléchir sur l’équilibre délicat mais essentiel entre le respect des droits et le bon ordre communautaire.
Monsieur Latyr NIANG, Conseiller Délégué à la Cour Suprême, vient de poser avec beaucoup de pertinence les termes de cette réflexion. Je l’en félicite bien vivement.
Le droit de grève, composante essentielle de la liberté syndicale, est fondamental parce que consacré tant au plan national qu’au niveau international.
Il est garanti par la Constitution et réaffirmé par des normes internationales telles que les conventions de l’Organisation Internationale du Travail.
Il s’agit, essentiellement, de la Convention numéro 87 sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical de 1948 ainsi que de la Convention numéro 98 sur le droit d’organisation et de négociation collective de 1949.
Le droit de grève est ainsi reconnu par notre Constitution en son article 25, qui précise cependant qu’il doit s’exercer « dans le cadre des lois qui le régissent ».
Ce droit peut être présenté comme l’expression la plus aboutie de notre engagement pour les droits fondamentaux des travailleurs.
Il ne s’exerce pas dans l’anarchie pour autant puisqu’il doit s’affirmer dans le respect des conditions posées par le Constituant à l’article 25 de notre Loi fondamentale, à savoir, ne pas porter atteinte à la liberté de travail ni mettre en péril l’entreprise ou les services publics essentiels.
Cela signifie que le droit de grève doit s’accommoder, dans sa mise en œuvre, du respect de l’ordre public.
Il est donc aménagé pour assurer la préservation de la sécurité publique, de la salubrité, de la santé ou encore de la tranquillité publique.
Composante essentielle de notre démocratie, le droit de grève donne voix aux revendications légitimes des travailleurs.
Il ne doit pas être un prétexte pour compromettre la liberté de travail et la continuité du service public. Il y a un équilibre à rechercher et à promouvoir entre, d’une part, l’intérêt général et les intérêts particuliers des professionnels, d’autre part.
Il en résulte que son exercice s’effectue dans le respect des droits collectifs, notamment dans des secteurs cruciaux tels que la santé, l’éducation et la sécurité publique.
Dans ce sens, le code du Travail et le Statut général de la fonction publique ont prévu les conditions requises pour un exercice licite du droit de grève.
La loi n°61-33 du 15 juin 1961 portant Statut général des fonctionnaires, prévoit, en effet, des obligations telles que le préavis et le respect des services minimums qui garantissent la continuité des fonctions vitales de l’État.
Le respect du bon ordre justifiera ainsi des réquisitions qui sont une limite importante mais nécessaire au droit de grève. Encadrées par des textes tels que l’article L.276 du Code du travail, ces mesures administratives permettent d’assurer la continuité des services essentiels dans des circonstances exceptionnelles.
Ces secteurs incluent non seulement les services publics administratifs, mais aussi des entreprises à vocation d’intérêt public, comme celles fournissant l’eau, l’électricité ou les transports en commun.
Toutefois, il est essentiel que les réquisitions soient prises avec discernement et appliquées avec rigueur.
Elles doivent respecter le principe fondamental de la proportionnalité, dans le but de préserver l’intérêt général sans compromettre la liberté syndicale ou vider le droit de grève de sa substance.
Ces mesures, bien que nécessaires dans certains cas, doivent toujours être prises avec le souci de maintenir un équilibre entre la protection des droits individuels et la préservation des services vitaux.
La justice sénégalaise a, à plusieurs reprises dans sa jurisprudence, affirmé que le droit de grève doit être concilié avec la préservation de l’intérêt général.
Les acteurs ne doivent donc pas perdre de vue que dans l’esprit de la loi, le préavis a pour objectif noble d’asseoir un cadre de concertation dans le but ultime d’éviter l’arrêt brutal et concerté du travail.
J’encourage en conséquence les inspecteurs du travail et de la sécurité sociale et les magistrats compétents à promouvoir la conciliation qui est un levier important du dialogue social, car l’ordre public dépasse les seules prérogatives de l’État. Il est un bien commun, reposant sur la sécurité, la tranquillité, la salubrité et le respect des libertés.
Le Haut Conseil du Dialogue Social, qui a pour mission de procéder à des facilitations et à des médiations entre les acteurs sociaux a également son importance dans la préservation de la stabilité dans le monde du travail.
Dans ce sillage, le Gouvernement, dirigé par le Premier ministre, Monsieur Ousmane SONKO, s’est engagé à renforcer les cadres de dialogue entre les différentes parties prenantes que sont les travailleurs, les employeurs et les autorités publiques.
Au demeurant, le succès de l’«Agenda national de Transformation Sénégal 2050» repose sur notre capacité à garantir une stabilité politique et sociale durable et à coordonner les efforts de tous les sénégalais. La Justice doit être garante en dernier ressort de la stabilité sociale. Chaque juge, dans l’intimité de sa conscience, doit toujours interroger son propre rapport à l’éthique et la vérité et dire le Droit sans céder à l’injustice. La Justice doit participer à cet effort d’introspection pour fortifier notre cohésion nationale pour que plus jamais la récente histoire qui a traversé la période 2021-2024 ne se reproduise.
Pour le droit de grève, je vous informe que les services techniques compétents travaillent à l’élaboration de réformes juridiques visant à clarifier davantage les conditions d’exercice du droit de grève dans les secteurs stratégiques.
Par ailleurs, des mécanismes alternatifs de règlement des conflits collectifs de travail, à savoir l’arbitrage et la médiation, seront consacrés par ces réformes.
Je saisis donc cette occasion pour appeler à un exercice responsable du droit de grève. La défense des intérêts professionnels ne doit jamais se faire au détriment de la paix sociale et de la stabilité de notre Nation.
J’invite la Justice, gardienne de nos droits et libertés, à nous entrainer dans cette démarche avec impartialité et rigueur en veillant toujours à promouvoir la paix sociale dans notre pays.
Les employeurs et l’Etat doivent, quant à eux, accorder une attention bienveillante aux revendications légitimes des travailleurs.
Ensemble, construisons un Sénégal où les droits de chacun s’expriment dans le respect de l’intérêt général, un Sénégal de liberté, de justice et de prospérité.
Monsieur le Bâtonnier de l’Ordre des Avocats,
L’assistance judiciaire fonctionne jusqu’ici, provisoirement, sur le fondement d’un protocole d’accord du 07 avril 2005 entre le Barreau et les ministères en charge de la justice et du budget.
Il est nécessaire de la formaliser.
A cet égard, un projet de loi et un projet de décret ont déjà été élaborés pour une règlementation des modalités de l’assistance judiciaire qui, il faut le rappeler, doit bénéficier aussi bien aux victimes qu’aux mis en cause en matière pénale ainsi qu’aux demandeurs et défendeurs en matière civile.
Le constat est qu’elle n’est appliquée qu’en matière pénale et au seul bénéfice des personnes poursuivies alors que des victimes ont souvent besoin de l’aide juridictionnelle, particulièrement en matière civile où la procédure est généralement plus couteuse qu’en matière pénale.
En ce qui concerne l’accès à la profession d’avocat, je voudrais rappeler les exigences des nouvelles règles communautaires, notamment le règlement d’exécution n°001/2019 de l’UEMOA qui prévoit la mise en place, dans chaque Etat de l’Union, d’un centre de formation professionnelle des Avocats.
Le délai de deux ans, prévu pour la mise en place de ce dispositif, est arrivé à terme depuis le 21 février 2021.
Pendant ce temps et ce depuis près de quatre (04) ans, de jeunes diplômés attendent de réaliser leur rêve d’embrasser la profession d’avocat.
Pourtant, l’article 8 dudit Règlement permet, en l’absence d’un centre de formation, de recourir à une structure d’enseignement supérieur en droit reconnue par le Conseil africain et malgache de l’Enseignement supérieur (CAMES) ou à une structure nationale de formation judiciaire, pour la tenue des cours préparatoires que doit suivre chaque candidat avant de se présenter à l’examen d’aptitude à la profession d’avocat.
Au demeurant, il résulte de l’article 3 du Règlement que les barreaux, en relation avec le Ministère en charge de la Justice, sont responsables de l’organisation du Certificat d’Aptitude à la Profession d’Avocat.
C’est pourquoi, Monsieur le Bâtonnier, je vous invite à prendre contact, dans les meilleurs délais, avec le Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, afin de définir avec lui les modalités d’organisation de ces cours préparatoires, préalables à l’examen d’aptitude à la profession d’avocat.
Pour conclure, je salue les efforts du Garde des Sceaux, Ministre de la justice et ses équipes ainsi que de tous les acteurs du monde judiciaire pour la préparation et la parfaite organisation de cette rentrée solennelle des Cours et Tribunaux. Je réaffirme mon engagement à œuvrer pour la réforme et la modernisation de la Justice afin de consolider l’État de droit et la cohésion nationale.
Monsieur le Premier Président de la Cour suprême,
Monsieur le Procureur général près ladite Cour,
Monsieur le Bâtonnier de l’Ordre des Avocats,
Il ne me reste plus qu’à souhaiter une bonne et heureuse année 2025 à tous les membres de la compagnie judiciaire ainsi qu’à leurs familles.
Je déclare ouverte l’année judiciaire 2025 et vous remercie de votre aimable attention.
L’audience est levée.

Bassirou Diomaye Faye : « Une justice forte, bouclier contre l’arbitraire »

Lors de la rentrée solennelle des Cours et Tribunaux, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a souligné le rôle fondamental de la justice dans la préservation des principes républicains. « La justice est le régulateur des pouvoirs, le gardien des libertés et le bouclier contre l’arbitraire », a-t-il déclaré.

Rappelant ses premières actions à la présidence, il a évoqué les assises nationales de la justice, un dialogue inclusif visant à réformer et moderniser le système judiciaire. Ces consultations ont permis de diagnostiquer les faiblesses du secteur et de proposer des réformes pour le rendre plus humain et performant.

Le chef de l’État a mis en avant le travail du comité chargé d’appliquer ces recommandations, insistant sur la nécessité de rapprocher la justice des citoyens. « La justice doit s’ouvrir aux critiques et aux changements pour répondre aux besoins contemporains », a-t-il affirmé.

Sur le thème de cette rentrée, « Droit de grève et préservation de l’ordre public », Bassirou Diomaye Faye a rappelé que la grève est une liberté fondamentale, encadrée par la Constitution et les conventions internationales. Toutefois, il a insisté sur le respect des lois pour concilier cet exercice avec la continuité des services publics essentiels.

En présence de hauts magistrats, de membres du gouvernement et de représentants diplomatiques, cette cérémonie a réaffirmé l’engagement de l’État à garantir une justice au service de tous, véritable rempart contre l’arbitraire.