Communiquée du Conseil des Ministres du 5 juin 2024

Le Chef de l’Etat, Son Excellence Monsieur Bassirou Diomaye Diakhar FAYE a présidé, mercredi 05 juin 2024, la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, au Palais de la République.

A l’entame de sa communication, le Chef de l’Etat est revenu sur la journée nationale d’investissement humain sur toute l’étendue du territoire national autour du nouveau concept inclusif « Setal Sunu Réew ».

Le Président de la République a félicité le Gouvernement, le Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, les populations, les élèves, les jeunes, les femmes, les autorités administratives, les élus et la communauté des acteurs du cadre de vie pour la mobilisation exceptionnelle et l’engagement remarquable notés partout lors de cette journée.

Il a demandé au Gouvernement et aux différentes parties prenantes de veiller à relever le défi de la pérennisation de la journée nationale de mobilisation citoyenne mensuelle qui doit occuper une place primordiale dans l’agenda institutionnel et social du Sénégal.

Le Chef de l’Etat a également saisi l’occasion pour magnifier la contribution des Sénégalaises et des Sénégalais, l’esprit de solidarité et l’engagement citoyen qui se sont manifestés lors de la journée nationale de lancement de « Setal Sunu Réew ». Il a insisté sur la nécessité de vivifier cet esprit de communion qui participe à la consolidation de la Nation.

Abordant la question de l’éducation nationale, le Président de la République a relevé que le PROJET de transformation systémique du Sénégal passe par le renouveau et le repositionnement stratégique de l’Ecole dans les valeurs et ambitions de notre société.

Le Chef de l’Etat a demandé l’évaluation du système éducatif dont les programmes sont en inadéquation avec les réalités nationales, les enjeux du numérique et les besoins de l’économie nationale. A cela s’ajoutent le phénomène de la déperdition scolaire, le manque d’infrastructures et le déficit d’enseignants face à des effectifs d’élèves sans cesse croissants.

Le Président de la République a appelé au renforcement du rôle et de la place de la Faculté des Sciences et Techniques de l’Education et de la Formation (FASTEF), de l’UFR des Sciences de l’Education, de la Formation et du Sport (UFR SEFS) ainsi que des écoles nationales de formation d’instituteurs, en vue de l’amélioration continue de la qualité des enseignements.

Le Chef de l’Etat a aussi souligné l’urgence d’évaluer et de restructurer selon les orientations du PROJET, le Programme d’Amélioration de la Qualité, de l’Equité et de la Transparence dans le secteur de l’Education et de la Formation (PAQUET), au regard de la nécessaire prise en compte des langues nationales, de la généralisation de l’enseignement de l’anglais dès l’élémentaire et de l’intégration continue et pragmatique des «Daaras» dans le système éducatif.

Dans la même lancée, le Chef de l’Etat a demandé au Premier Ministre d’accorder une attention particulière :
– au développement systémique du Numérique à l’école avec l’impératif d’accentuer la digitalisation intégrale du système éducatif ;
– à la planification, sur les cinq (5) prochaines années, des recrutements d’enseignants dans toutes les matières face aux besoins exprimés et aux postes budgétaires arbitrés ;
– à l’éradication des « abris provisoires » et à la mise en oeuvre avec les Ministres concernés (Education nationale, Formation professionnelle, Urbanisme et Collectivités territoriales, Finances et Budget) d’un programme concerté de réalisation d’infrastructures scolaires adaptées et d’amélioration de l’environnement pédagogique dans toutes les Académies du pays.

Le Président de la République a également demandé au Premier Ministre d’engager une réflexion sur le financement durable et soutenable du système éducatif avec l’implication des Ministres concernés et de toute la communauté éducative.

Le Chef de l’Etat a aussi insisté sur l’urgence de réguler l’implantation, l’ouverture et le contrôle du fonctionnement des établissements scolaires privés qui exercent, sur autorisation de l’Etat, une mission de service public. Il a indiqué dans le même sens que les tarifications de la scolarité dans les établissements scolaires privés méritent une réglementation rigoureuse.

Par ailleurs, le Président de la République a invité le Ministre de l’Education nationale à veiller à la bonne organisation du Concours général.

Evoquant la mise en oeuvre de la nouvelle politique sportive du Sénégal, le Chef de l’Etat a rappelé le rôle central que la jeunesse, frange importante de la population, doit jouer pour asseoir le développement du sport au Sénégal dans l’esprit d’une citoyenneté assumée.

Il a, dès lors, demandé au Gouvernement de prendre les mesures visant à renforcer la pratique du sport dans toutes les écoles et universités du Sénégal et à relancer les compétitions sportives scolaires et universitaires sur l’ensemble du territoire national.

Dans la même foulée, le Président de la République a indiqué la nécessité de redéfinir le cadre juridique global du Sport au Sénégal. A ce titre, il a invité le Ministre en charge des Sports à évaluer, quarante ans après son entrée en vigueur, la loi n° 84-59 du 23 mars 1984 portant Charte du Sport et à préparer un projet de loi consensuel codifiant le Sport national dans toutes ses dimensions : scolaire, universitaire, haute compétition, amateur, formation, encadrement et financement.

Le Président de la République a demandé au Premier Ministre de mettre en oeuvre un cadre innovant et maitrisé de financement des disciplines sportives et des hautes compétitions nationales et internationales.

Par ailleurs, le Chef de l’Etat a demandé au Ministre en charge des Sports de proposer, avant fin juillet 2024, sous la supervision du Premier Ministre, une nouvelle politique efficace et efficiente de construction, de réhabilitation, d’entretien et de gestion de toutes les infrastructures sportives du Sénégal.

Le Président de la République a, en outre, invité le Ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, à rénover le système de fonctionnement et de coordination des activités de Vacances (les « NAVETANES »), en cohérence avec la politique de promotion d’une citoyenneté active et constructive.

Il a aussi demandé au Ministre en charge des Sports de prendre les dispositions appropriées en rapport avec le Comité national Olympique et Sportif sénégalais (CNOSS), pour la bonne préparation de la participation du Sénégal aux Jeux Olympiques « Paris 2024 ».

Enfin, le Président de la République a demandé au Ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture de rendre compte régulièrement du suivi de l’organisation au Sénégal, des Jeux Olympiques de la Jeunesse « Dakar 2026 ».

Dans sa communication au Conseil, le Premier Ministre a relevé la bonne dynamique impulsée par la journée nationale du « Setal Sunu Réew » en termes de mobilisation citoyenne, en rappelant la priorité à accorder au renouveau du service civique.

À cet égard, il compte, en relation avec le Gouvernement, mettre à profit les prochaines vacances scolaires pour ancrer cette dynamique, par la mobilisation de volontaires notamment dans la réhabilitation des écoles publiques, le reboisement et l’assainissement.

Le Premier Ministre a, ensuite, mis l’accent sur un ensemble d’initiatives à mettre en oeuvre pour intégrer les bonnes pratiques en matière d’hygiène et de propreté dans les politiques des départements ministériels, afin de conférer au Sénégal le label d’un pays propre.

Dans ce cadre, il a souligné la nécessité d’ancrer cette exigence notamment dans les hôpitaux, centres et postes de santé ainsi que dans les secteurs de l’éducation, du tourisme, de l’industrie, du commerce, de la restauration, du transport public et du secteur aéroportuaire.

Le Premier Ministre a, par ailleurs, attiré l’attention des ministres concernés sur la vigilance à observer pour éviter toute rupture d’approvisionnement en médicaments essentiels. Il a aussi appelé à prendre toutes les dispositions nécessaires pour régulariser la situation des élèves en classe d’examens ne disposant pas de papiers d’état civil.

Le Premier Ministre a également évoqué la nécessité de résoudre la problématique de l’accès au logement dans les campus universitaires, au regard du nombre important d’étudiants recourant à la location auprès de privés.

Il a aussi relevé la priorité à accorder aux actions de réduction de la facture d’électricité des administrations publiques

Le Premier Ministre a ensuite fait part des préparatifs de sa Déclaration de Politique générale devant l’Assemblée nationale prévue au cours des prochaines semaines.

Il a, enfin, rendu compte de l’état d’avancement des travaux de la Commission ad hoc chargée du Contrôle et de la vérification des titres et occupations sur les anciennes et nouvelles dépendances du Domaine public maritime (DPM) dans la région de Dakar, dont le rapport sera remis au Président de la République dans les délais impartis.

AU TITRE DES COMMUNICATIONS DES MINISTRES :

 Le Ministre des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens a fait une communication sur les perturbations notées dans le convoyage, par la compagnie nationale, des pèlerins aux Lieux saints de l’Islam ;

 Le Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement a fait une communication sur la journée nationale « Setal Sunu Réew » tenue le 1er juin 2024 ;

 Le Ministre du Tourisme et de l’Artisanat a fait le bilan de la saison touristique 2023-2024 et des perspectives de relance du secteur du tourisme.

AU TITRE DES MESURES INDIVIDUELLES

Le Président de la République a pris les décisions suivantes :

 Monsieur Matar SENE, titulaire d’un Master 2 en Gestion des Ressources humaines, est nommé Délégué général à la Protection sociale et à la Solidarité nationale en remplacement de Madame Aminata SOW ;

 Madame Amsatou Sow SIDIBE, professeure agrégée des Facultés de droit de classe exceptionnelle, est nommée Président du Comité sénégalais des Droits de l’homme, en remplacement de Maître Papa SENE ;

 Monsieur Papa Toby GAYE, ingénieur électronicien, précédemment Secrétaire général de la Société nationale d’électricité (SENELEC SA), est nommé Directeur général de la Société nationale d’électricité (SENELEC SA), en remplacement de Monsieur Papa Mademba BITEYE ;

 Monsieur Alioune GUEYE, expert-comptable, est nommé Directeur général de la Société des Pétroles du Sénégal (PETROSEN Holding SA), en remplacement de Monsieur Adama DIALLO ;

 Monsieur Mouhamadou DIOP, ingénieur polytechnicien des ponts et chaussées, est nommé Directeur général de la Société des Pétroles du Sénégal (PETROSEN Trading and Services SA), en remplacement de Monsieur El hadj Manar SALL ;

 Monsieur Jean Michel SENE, ingénieur électronicien et énergéticien spécialisé en instrumentation nucléaire est nommé Directeur général de l’Agence sénégalaise d’Electrification rurale (ASER), en remplacement de Monsieur Baba DIALLO ;

 Madame Mame Coumba NDIAYE, ingénieur statisticienne et économiste de l’énergie, est nommée Directeur général de l’Agence pour l’Economie et la Maitrise d’Energie (AEME), en remplacement de Monsieur Saër DIOP ;

 Monsieur Mor BAKHOUM, maître de conférence assimilé en droit de la concurrence, est nommé Secrétaire technique du Conseil national de Suivi du Contenu Local au Ministère de l’Energie, du Pétrole et des Mines ;

 Monsieur Amadou GUEYE, ingénieur automobile, est nommé Directeur général de l’Agence de Promotion des sites industriels (APROSI), en remplacement de Monsieur Momath BA ;

 Madame Aïssatou DIALLO, ingénieur agro-industrielle, est nommée Coordonnateur du Programme national de Développement des Agropoles du Sénégal, en remplacement de Monsieur Djily LO ;

 Monsieur Justin CORREA, titulaire d’un Master 2 en Comptabilité et Finances, est nommé Directeur du Centre international du Commerce extérieur du Sénégal (CICES), en remplacement de Monsieur Salihou KEITA ;

 Madame Rougui Aladji SOW, titulaire d’un Master en Audit et Contrôle de gestion, est nommé Coordonnateur national du Programme de Modernisation et de Gestion des Marchés (PROMOGEM), en remplacement de Madame Yaye Fatou DIAGNE ;

 Monsieur Sambou BIAGUI, titulaire d’un Diplôme d’Etudes supérieures spécialisées en Communication évènementielle et Planification stratégique, est nommé Directeur général de la Maison de la presse « Babacar TOURE », en remplacement de Monsieur Bara NDIAYE ;

 Madame Ndeye Fatou NDIAYE, ingénieur en Electronique et en Systèmes de Communication, est nommée Coordonnateur de l’Unité de Coordination et de Gestion du Fonds de Développement du Service universel des Télécommunications (FDSUT), en remplacement de Monsieur Modou Mamoune NGOM ;

 Monsieur Aliou FALL, titulaire d’un Diplôme d’Etudes Approfondies en lettres modernes, est nommé Directeur de l’Alphabétisation et des Langues nationales, en remplacement de Madame Ndèye Name DIOUF ;

 Monsieur Abdoulaye NDIAYE, Docteur en droit, juriste-conseil, spécialisé en passation des marchés, est nommé Directeur de l’Administration générale et de l’Equipement au Ministère de l’Énergie, du Pétrole et des Mines ;

 Monsieur Aboubakry BOCOUM, Inspecteur du Trésor, est nommé Directeur de, l’Administration générale et de l’Equipement au Ministère de la Jeunesse, des Sports et

de la Culture ;

 Monsieur Al Hassane DIOP, Economiste, spécialiste en Gestion des Entreprises et de projets, est nommé Directeur de l’Administration générale et de l’Equipement au Ministère des Pêches, des Infrastructures maritimes et portuaires, en remplacement de Monsieur Abdoulaye NDIAYE, appelé à d’autres fonctions.

Le Ministre de la Formation Professionnelle,
Porte-Parole du Gouvernement
Amadou Moustapha Njekk SARRE

Le Sénégal s’engage pour la restauration des terres à l’occasion de la Journée Mondiale de l’Environnement

À l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement ce 5 juin ,le Sénégal a marqué l’événement par une action symbolique forte. Le Président Bassirou Diomaye Faye a planté un arbre, soulignant l’importance de la restauration des terres dans la lutte contre la désertification et le renforcement de la résilience face à la sécheresse.

Cet acte symbolique s’inscrit dans une série d’initiatives visant à promouvoir un environnement durable et à sensibiliser la population sur les défis environnementaux auxquels le pays est confronté. En plantant cet arbre, le Président Faye a rappelé l’importance de chaque geste individuel dans la protection de notre planète et la promotion de pratiques écologiques.

« En luttant contre la désertification et en renforçant la résilience face à la sécheresse, nous bâtissons un Sénégal durable et prospère », a déclaré le Président Faye. Il a souligné que la restauration des terres est cruciale pour assurer la sécurité alimentaire, protéger les ressources en eau et soutenir la biodiversité.

Le geste du Président s’accompagne d’un appel à l’action pour tous les Sénégalais. Il a encouragé chaque citoyen à contribuer à la préservation de l’environnement en adoptant des pratiques durables telles que la plantation d’arbres, la réduction de la consommation d’énergie, et le soutien aux initiatives de conservation.

La célébration de la Journée mondiale de l’environnement au Sénégal démontre l’engagement du pays à répondre aux défis environnementaux globaux. En promouvant des actions concrètes et en sensibilisant la population, le Sénégal se positionne comme un acteur clé dans la lutte contre le changement climatique et la dégradation des terres.

Cette journée a également été l’occasion pour diverses organisations et communautés de se mobiliser à travers des activités de nettoyage, des ateliers de sensibilisation et des campagnes de plantation d’arbres, contribuant ainsi à un effort collectif pour un avenir plus vert et plus résilien

8e édition de la conférence annuelle sur la Paix et la Sécurité en Afrique à Rabat

La 8e édition de la Conférence annuelle sur la paix et la sécurité en Afrique (APSACO) se tiendra à Rabat (Maroc) les 10 et 11 juin 2024, avec pour thème « la médiation dans les conflits internes africains ». Cet événement mettra l’accent sur le besoin urgent de trouver des solutions efficaces aux défis sécuritaires actuels et émergents à travers le continent, a-t-on appris ce mercredi d’un communiqué des organisateurs.

La conférence se tiendra au siège du Policy Center for the New South, sur le campus de Rabat de l’université Mohammed VI Polytechnique, du lundi 10 au mardi 11 juin 2024. L’APSACO rassemble des experts et des praticiens qui examineront les structures et les mécanismes de la paix et de la sécurité du continent, en mettant en relief le contexte historique, les atouts et le potentiel de l’Afrique pour surmonter les défis actuels et futurs.

Réforme de la justice au Sénégal : propositions du dialogue national

Le dialogue national sur la réforme et la modernisation de la justice au Sénégal a proposé ce mardi plusieurs recommandations pour améliorer le fonctionnement et l’organisation du système judiciaire. Parmi ces recommandations, on retrouve la mise en place d’une cour constitutionnelle et l’instauration d’un juge des libertés et de la détention.

Les participants au dialogue national ont également recommandé la limitation des pouvoirs du procureur de la République, une plus grande compétence accordée aux juges d’instruction, ainsi qu’une révision des codes existants, tels que le code pénal, le code de procédure pénale, le code de procédure civile et le code de la famille. Une autre proposition de réforme concerne le Conseil supérieur de la magistrature, qui devrait être rendu plus autonome et doté de pouvoirs élargis pour en faire un organe délibératif plutôt que Le dialogue national a été marqué par la participation de divers acteurs, tels que des universitaires, des magistrats, des avocats, des journalistes, des sociologues, des représentants de partis politiques, des personnes handicapées et même d’anciens détenus.

. Il est important de noter qu’un large consensus a été dégagé autour de la refondation de la justice et de la justice de proximité, avec des maisons de la justice qui doivent servir d’option aux citoyens en conflit et dont les compétences doivent être élargies.

. Le président Bassirou Diomaye Faye, élu en mars dernier, a engagé ces réflexions inclusives pour une justice plus juste, en soulignant qu’il ne s’agissait pas d’un procès en inquisition, mais plutôt d’un débat lucide et serein pour identifier les forces et les faiblesses du système judiciaire et rechercher l’ensemble des solutions pour améliorer ses performances.

La décision de lever l’interdiction du transport terrestre de l’anacarde crée la discorde

La levée de l’interdiction de l’exportation de l’anacarde par voie terrestre a été très controversée. Cette mesure a créé un malaise entre les dockers, les transporteurs et les autres acteurs de la filière.

Certains militent en faveur d’un transport exclusif par voie maritime, tandis que d’autres pensent qu’il faut s’ouvrir à d’autres moyens de transport.

Les dockers de Ziguinchor, qui avaient été privés d’activité pendant deux ans en raison de problèmes de navires, espéraient que la reprise du trafic maritime allait leur redonner du travail. Mais leur enthousiasme initial s’est rapidement transformé en frustration lorsque le ministre a finalement autorisé le transport routier.

« Quand le ministre était venu ici pour dire que maintenant à partir d’aujourd’hui, c’est au port. On a applaudi. Mais à notre grande surprise, c’est officiel qu’ils ont laissé la route. C’est ce qui nous a étonnés », dénonce Moctar Dabo, le président des dockers.

Les acteurs de la filière de l’anacarde, qui avaient soutenu les dockers dans ce combat, annoncent désormais des actions pour empêcher le transport par voie terrestre. « Si on doit bloquer la route, on va le bloquer. Si on doit passer la nuit au pont, on va passer la nuit au pont », menace Aboubacar Camara, leur porte-parole.

À l’inverse, les transporteurs se félicitent de cette décision, y voyant un « avantage absolu » qui leur permet d’étendre leur activité de Ziguinchor à Dakar. Thierno Ba, secrétaire général du regroupement des transporteurs de Ziguinchor, souligne que cela profite également à la population locale.

Restitution des travaux des Assises de la Justice à Diamniadio

Les travaux des Assises de la justice, lancés le 28 mai dernier par le Président de la République Bassirou Diomaye Faye, au Centre International Abdou Diouf de Diamniadio (CICAD), seront restitués ce mardi. Le rapporteur général, le professeur Babacar Guèye, est chargé de compiler et de présenter l’ensemble des travaux issus des deux principales commissions : la commission réforme et la commission modernisation.

Après la cérémonie de clôture, un rapport définitif sera transmis aux autorités. Cependant, comme l’a souligné un membre d’une sous-commission, « il faut que tous les membres des deux commissions s’entendent sur tous les points. C’est à la fin des discussions ouvertes que le rapport définitif sera envoyé au président de la République le 17 juin prochain ».

Trois commissions ont été créées pour mener à bien ces travaux : la commission de réforme de la justice, la commission de modernisation de la justice et la commission technique, chargée de rédiger le rapport définitif.

La commission réforme de la justice est subdivisée en deux sous-commissions. La première, intitulée « Organes, usagers et imaginaire », se concentre sur les entités judiciaires, les attentes des usagers et les perceptions de la justice. La seconde, « Organisation et fonctionnement de la Justice », aborde les aspects structurels et opérationnels du système judiciaire.

De même, la commission modernisation est divisée en deux sous-commissions : « Imaginaire, infraction, détention et exécution des décisions de justice », qui traite de la perception des infractions, des conditions de détention et de l’application des décisions de justice, et « Les acteurs de la justice », qui se penche sur le rôle et les responsabilités des différents intervenants du secteur judiciaire.

Ces assises visent à proposer des réformes et des mesures de modernisation pour améliorer le système judiciaire du pays, en tenant compte des recommandations des différentes commissions. Le rapport final, qui sera soumis au Président de la République, représente une étape cruciale dans la mise en œuvre de ces réformes.

Condamnation de deux opposants pour diffusion de fausses nouvelles

Lundi 3 juin, l’activiste sénégalais Bah Diakhaté et l’imam Cheikh Tidiane Ndao ont été condamnés à trois mois de prison ferme et à une amende de 100 000 francs CFA pour diffusion de fausses nouvelles. Ces deux opposants avaient été accusés d’offense au Premier ministre et de diffamation après avoir tenu des propos virulents à l’encontre d’Ousmane Sonko.

Un seul chef d’inculpation a été retenu par le juge : la diffusion de fausses nouvelles. L’accusation d’offense à une personne exerçant les prérogatives de chef de l’État a été rejetée, les avocats des prévenus ayant souligné qu’Ousmane Sonko est Premier ministre et non président.

Bah Diakhaté et Cheikh Tidiane Ndao avaient été arrêtés il y a deux semaines sur ordre du procureur après la diffusion sur les réseaux sociaux d’une vidéo dans laquelle ils accusaient Ousmane Sonko de manquer de fermeté sur la question de l’homosexualité, de mentir sur sa déclaration de patrimoine et de vendre un immeuble dont les revenus n’étaient pas déclarés.

Les avocats de la défense ont annoncé leur intention de faire appel, jugeant la condamnation trop sévère étant donné qu’aucun des deux prévenus n’avait un casier judiciaire.

Au Sénégal, la diffusion de fausses nouvelles est passible de prison, mais les organisations de défense des droits de l’homme demandent depuis plusieurs années la suppression des peines d’emprisonnement pour ce type de délit.

Ousmane Sonko révoque 130 passeports diplomatiques suite à un rapport de vérification

Le Premier ministre Ousmane Sonko a pris des mesures décisives concernant les passeports diplomatiques. Les détenteurs des 130 passeports délivrés entre le 1er février et le 31 mars 2024 risquent de perdre ce document officiel. Cette décision fait suite à un rapport de vérification produit par les Affaires étrangères.

Selon l’Observateur, qui a publié cette information le lundi 3 juin 2024, cette action s’inscrit dans le cadre des mesures de suivi décidées lors du Conseil des ministres du 17 avril 2024. Le président avait en effet demandé un audit des différents ministères pour évaluer leur fonctionnement.

En réponse, la ministre de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères, Yassine Fall, a émis une note confidentielle référencée 00417/Miaae/IS le 22 avril 2024. Cette note charge l’Inspection des services de procéder à une vérification administrative et financière des directions et services du ministère pour la période du 1er octobre 2023 au 31 mars 2024. L’objectif est de contrôler la gestion des ressources humaines, financières et matérielles ainsi que les actes administratifs ayant une incidence organisationnelle et fonctionnelle.

L’Ambassadeur Boubacar Sow, chef de l’Inspection interne, a mené cette mission et produit un rapport détaillant la délivrance des passeports diplomatiques durant cette période. Ce rapport révèle des incohérences dans la liste des bénéficiaires, soulevant des questions sur la légitimité de certaines attributions de passeports diplomatiques.

Il est à noter qu’une démarche similaire avait été entreprise en 2012 par l’ancien président Macky Sall, qui avait annulé presque tous les passeports diplomatiques en circulation.

Cette mesure par Ousmane Sonko s’inscrit donc dans une volonté de transparence et de rigueur administrative, visant à corriger les anomalies et à assurer une gestion plus stricte des documents officiels.

30 kg de cocaïne interceptés par la Douane Sénégalaise

La Douane sénégalaise vient de réaliser une nouvelle prouesse en interceptant 30 kg de cocaïne. Les agents de la Brigade commerciale des Douanes de Keur-Ayip, Subdivision de Kaolack, Région douanière du Centre, sont à l’origine de cette opération réussie, selon un communiqué de la Division de la Communication et des Relations publiques.

La saisie a eu lieu le samedi 1er juin à bord d’un véhicule Hyundai Santa Fe immatriculé à l’étranger. La drogue était dissimulée dans les cavités des portières et de la malle arrière du véhicule. Grâce à un scanner portatif acquis dans le cadre du Programme de Modernisation de l’Administration des Douanes (PROMAD), les agents ont pu déjouer le modus operandi des trafiquants et découvrir la cargaison illicite.

La valeur totale de la drogue saisie est estimée à 2,4 milliards de francs CFA. Les deux convoyeurs, le chauffeur et son accompagnant, ont été arrêtés et la procédure judiciaire est en cours. En plus de la drogue, trois fusils de fabrication artisanale ont également été saisis lors de cette opération.

Keur Ayip est devenu un point d’entrée majeur de la drogue au Sénégal en raison de sa position géographique stratégique et de sa proximité avec de nombreuses portes d’entrée du pays. La Douane rappelle une saisie récente de 13 kg de cocaïne dans la même région. Sur les 300 kg de chanvre indien saisis entre janvier et fin mai 2024 par la Subdivision de Kaolack, 105 kg ont été interceptés par la Brigade commerciale des Douanes de Keur-Ayip.

L’administration des Douanes réaffirme sa détermination à combattre le trafic illicite sous toutes ses formes et invite les populations à soutenir les opérations de ciblage et d’investigation lancées depuis le début de l’année pour lutter contre les réseaux de trafic criminel.

Dialogue National sur la réforme de la justice à Diamniadio

Les travaux du Dialogue national sur la réforme et la modernisation de la justice ont débuté mardi au Centre international de conférence Abdou Diouf (CICAD) de Diamniadio, sous la présidence du chef de l’État, Bassirou Diomaye Faye.

Le Bureau d’information gouvernementale (BIG) a décrit cet événement comme « un cadre essentiel pour examiner en profondeur notre système judiciaire afin de l’améliorer », soulignant que les réflexions devraient aboutir à des résultats concrets.

Plusieurs personnalités importantes étaient présentes, y compris le président de l’Assemblée nationale, Amadou Mame Diop, le président du Conseil économique, social et environnemental, Abdoulaye Daouda Diallo, et la présidente du Haut Conseil du Dialogue social, Aminata Mbengue Ndiaye. Des membres du gouvernement, des élus territoriaux, des représentants de missions diplomatiques, des associations, des experts, et des guides religieux et coutumiers participent également aux travaux.

Les discussions porteront sur des thèmes cruciaux tels que le statut des magistrats, l’organisation et le fonctionnement du Conseil supérieur de la magistrature, les conditions de détention, la réinsertion sociale des détenus, et la prise en charge des enfants en danger ou en conflit avec la loi.

Le président Faye a réitéré son engagement envers la concertation pour améliorer la gouvernance publique, en accord avec son discours d’investiture et ses orientations au Conseil des ministres. Il a insisté sur l’importance d’un débat lucide et serein, sans chercher à désigner des coupables, mais plutôt à identifier les forces et faiblesses du système judiciaire pour en améliorer les performances.

En lançant ce dialogue, le président Faye a mobilisé toute la nation, des institutions aux citoyens, pour relever le défi de la modernisation de la justice sénégalaise. Il a également rappelé que la justice doit être rendue au nom du peuple, et que la plateforme électronique +Jubbanti+ a été mise en place pour recueillir les contributions citoyennes.

Le président Faye a souligné la nécessité de réformer non seulement le volet pénal, mais aussi les affaires civiles, le droit du travail, et le contentieux administratif. Il a appelé à un système plus transparent pour la gestion des carrières des magistrats, un régime de privation de liberté mieux encadré, et une humanisation de l’univers carcéral.

Les travaux du Dialogue national se poursuivront jusqu’au 4 juin, date à laquelle les résultats seront restitués.