Communiqué du Conseil des Ministres du 24 Avril 2024

Le Conseil des ministres s’est tenu ce mercredi 24 avril 2024 au Palais de la République, sous la présidence du Chef de l’Etat, Son Excellence, Monsieur Bassirou Diomaye Diakhar FAYE.

A l’entame de sa communication, le Président de la République a rappelé que la lutte contre la cherté du coût de la vie reste une priorité de l’action gouvernementale.

Le Chef de l’Etat a constaté la dérégulation des marchés des produits et services de grande consommation en termes d’approvisionnements, de stocks et de prix. Dans ce lot, il a attiré toute l’attention du Conseil sur la situation des denrées de première nécessité.

Aussi indique-t-il, les prix homologués en gros et surtout en détail du riz, du sucre, de l’huile, de la farine, du lait et du pain notamment, doivent faire l’objet d’une surveillance particulière et permanente de la part du Gouvernement et des services compétents de l’Etat.

Le Président de la République a, en outre, rappelé au Conseil la forte préoccupation de ses concitoyens concernant, la baisse et la régulation des coûts des loyers et les facilitations pour l’accès à un logement décent.

Le Chef de l’Etat a, dès lors, donné des instructions au Premier Ministre, aux Ministres en charge du Commerce et de l’Industrie, des Finances et du Budget et de l’Agriculture, de lui proposer, avant le 15 mai 2024, un plan d’urgence opérationnel de lutte contre la vie chère, assorti de mesures hardies de baisse des prix des denrées de consommation courante ainsi que de certains services essentiels.

Le Président de la République a, dans cette perspective, souligné la nécessité d’impliquer les associations de consommateurs, les industriels et les opérateurs économiques en vue de bâtir des consensus durables dans l’application effective de nouvelles mesures visant l’allègement du coût de la vie pour les ménages. Il a, en outre, insisté sur l’impératif d’assurer le contrôle permanent des prix sur le terrain et la maitrise de toute velléité de spéculation, notamment à l’approche des grandes fêtes et évènements religieux.

Le Chef de l’Etat a, à ce titre, demandé au Premier Ministre de mettre en place, à la Primature, un dispositif d’alerte précoce et de suivi des prix et approvisionnements du pays en produits et denrées essentiels.

Le Président de la République est également revenu sur l’impérieuse nécessité d’assurer un suivi permanent de l’évolution des coûts des loyers (baux à usage d’habitation et commercial) à Dakar et dans les capitales départementales.

Le Chef de l’Etat a, au demeurant, invité le Ministre de l’Industrie et du Commerce à veiller à la transformation du commerce intérieur qui passe par la modernisation du commerce de proximité, en l’occurrence les boutiques de quartier et le développement de stratégies innovantes et efficaces de promotion de la consommation des produits de nos terroirs.

Le Président de la République, après avoir analysé la conjoncture économique internationale actuelle et ses impacts sur la vie nationale, a invité le Gouvernement à engager, dès la prochaine campagne de production agricole, la mise en œuvre de la Doctrine de Souveraineté alimentaire (DSA), en cohérence avec la nouvelle politique d’industrialisation, de valorisation et de consommation de nos produits locaux.

Le Chef de l’Etat a ainsi demandé au Premier Ministre de superviser la nouvelle vision volontariste, endogène et consolidée de nos politiques publiques dont l’objectif est d’atténuer de manière significative la cherté du coût de la vie et de soutenir durablement l’amélioration du pouvoir d’achat des populations par l’accès à des denrées et produits courants de qualité et à des prix accessibles.

Le Président de la République a d’ailleurs, sous ce chapitre, donné des instructions au Premier Ministre pour accentuer les réformes visant l’amélioration de la concurrence dans ces différents secteurs d’activité et la préservation soutenue des droits des consommateurs. Ensuite, le Chef de l’Etat a ensuite beaucoup insisté sur la formation professionnelle et technique ainsi que l’emploi des jeunes qui demeurent, selon lui, des priorités nationales. A ce sujet, il a demandé au Premier Ministre de prendre les mesures idoines visant à mutualiser et optimiser les ressources et interventions de toutes les structures publiques de soutien et de promotion de la formation professionnelle, de l’entreprenariat et de l’emploi des jeunes.

Il a, à cet égard, demandé d’harmoniser les bases de données sectorielles relatives aux demandes et offres d’emplois. Le Chef de l’Etat a demandé au Premier Ministre et aux Ministres en charge des Finances, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et du Travail de procéder, dans les meilleurs délais, à une revue de l’écosystème des structures, moyens d’intervention et offres de formation professionnelle et technique, en vue d’améliorer l’allocation des ressources destinées aux cibles de la formation professionnelle et technique.

Il a sur ce point, indiqué l’urgence d’implémenter à la Primature un système de suivi des politiques de promotion de l’emploi des jeunes et de veiller à l’insertion professionnelle rapide des jeunes diplômés de l’enseignement en français et en arabe. Le Président de la République a également demandé au Premier Ministre de veiller à la territorialisation des politiques de formation professionnelle et technique et d’emploi des jeunes.

Le Chef de l’Etat a, par ailleurs, demandé au Gouvernement d’engager avec les partenaires sociaux (les centrales syndicales des travailleurs et le Patronat) des concertations régulières pour une « trêve sociale ».

Il a souligné la nécessité de procéder à l’actualisation consensuelle du code du travail et de la convention nationale Etat- employeurs. Il a aussi appelé à la tenue, après le 1er mai, de la conférence sociale autour du thème majeur de « l’employabilité et l’emploi des jeunes ».

Le Président de la République a, dans le même élan, informé le Conseil des audiences qu’il a accordées, le mardi 24 avril 2024, aux responsables des centrales syndicales les plus représentatives et aux dirigeants des organisations du Patronat, dans le cadre des concertations pour la consolidation de la stabilité sociale et des efforts collectifs de lutte contre la vie chère, la relance de l’économie nationale et la création d’emplois pour les jeunes.

Le Chef de l’Etat a aussi demandé au Premier Ministre d’assurer, avec chaque ministre concerné, la coordination du suivi permanent de la prise en charge des doléances et recommandations des partenaires sociaux (centrales syndicales et organisations patronales).

Le Président de la République s’est également dit particulièrement soucieux du renforcement de la réconciliation nationale. Celle-ci passe, à son avis, par la justice dans le traitement adéquat des cas des victimes des évènements de janvier 2021 à février 2024, notamment les familles endeuillées et les blessés. A cet effet, le Chef de l’Etat a demandé au Premier Ministre de mettre en place une commission d’indemnisation des victimes des évènements de janvier 2021 à février 2024.

Ladite commission, indique-t-il, devra s’atteler, dans les meilleurs délais, à identifier les victimes et procéder à l’évaluation des préjudices subis, ainsi qu’à la prise en charge effective des blessés en cours de traitement.

En outre, le Premier Ministre devra faire, avec les Ministres concernés, le point sur l’état d’avancement de ce dossier prioritaire tous les quinze (15) jours en Conseil des ministres. Au titre de son agenda diplomatique, le Président de la République est revenu sur ses visites de travail et d’amitié effectuées en République islamique de Mauritanie et en République de Gambie, successivement les 18 et 20 avril 2024.

Le Chef de l’Etat a remercié les Présidents Mouhamed Ould Cheikh El GHAZOUANI et Adama BARROW pour l’accueil exceptionnel et l’hospitalité généreuse qui lui ont été réservés ainsi qu’aux délégations qui l’accompagnaient dans ces deux pays frères. Les travaux très fructueux de l’étape de Nouakchott, a informé le Président de la République, ont porté notamment sur :

– le renforcement de la coopération en matière de défense et de sécurité à la frontière face aux menaces transversales que sont le terrorisme, la criminalité transnationale organisée, le trafic international de drogue et d’êtres humains ainsi que la migration irrégulière ;

-la redynamisation de la coopération en matière de pêche. A cet effet, le Président GHAZOUANI a assuré que son pays est disposé à partager les ressources halieutiques et prôné un échange d’expériences en matière de gestion de ces ressources.

Il a également invité les deux pays à une surveillance maritime commune renforcée pour faire face aux bateaux pilleurs ;

– le retard noté dans les travaux d’exécution du pont de Rosso, chaque partie étant invitée à lever les goulots d’étranglement ;

– la coopération en matière d’énergie. L’accent a été mis sur le retard de vingt-huit mois (28) mois des travaux de GTA et la nécessité de constituer un seul bloc uni face à l’opérateur BP pour ne pas décevoir les attentes des populations ;

S’agissant de l’étape de la Gambie, le Chef de l’Etat a informé le Conseil que ses entretiens très fructueux en tête à tête avec le Président Adama BARRO ont porté dans tous les domaines de la coopération avec un accent particulier sur :

-la défense et la sécurité, un domaine dans lequel le Sénégal continuera d’appuyer la Gambie dans sa quête de stabilité ;

– le renforcement de la lutte contre les actes criminels de coupe et de trafic illicites de bois qui continuent de détruire les forêts respectives des deux pays ;

– la coopération dans le domaine de la pêche, les concertations en vue de consolider les acquis notamment en termes de facilités accordées aux pêcheurs des deux pays seront poursuivies ;

– la libre circulation des personnes et des biens, les transports terrestres, aériens et maritimes qui feront l’objet d’un suivi permanent ;

– la hausse de la taxe du ciment en provenance du Sénégal dont la mesure a été suspendue en attendant la circulaire qui devrait être signée pour la rapporter.

Enfin, le Président de la République a évoqué l’audience qu’il a accordée à Monsieur Charles Michel, Président du Conseil européen le lundi 22 avril 2024.

Dans sa communication au Conseil, le Premier Ministre a fait part de l’audience qu’il a accordée à Son Excellence Mohamed Juldeh JALLOH, Vice-président de la Sierra Leone, le lundi 22 avril 2024 sur instruction de Monsieur le Président de la République.

Ensemble, ils ont procédé à la revue des principaux axes de coopération entre le Sénégal et la Sierra-Léone. Ils ont également échangé sur les voies et moyens de sa redynamisation en vue d’offrir plus d’opportunités aux secteurs privés des deux pays.

A cet effet, ils ont convenu de proposer aux deux Présidents, de la Sierra-Léone et du Sénégal, la tenue d’une commission mixte avant la fin de l’année 2024.

Le Premier Ministre a également informé de la conception d’un projet de nouveau référentiel du dialogue social conforté par les riches échanges tenus respectivement avec les organisations syndicales représentatives et patronales sous la houlette de Monsieur le Président de la République.

Ces travaux aboutiront à une gamme de mesures devant permettre une baisse conjoncturelle du prix de denrées de première nécessité et un canevas pour la refondation du dialogue social prenant en compte notamment l’équité salariale, les engagements du Gouvernement, la sécurité des emplois et les droits et devoirs syndicaux.

Conformément aux directives de Monsieur le Président de la République, formulées à l’occasion de la réunion du Conseil des ministres du mardi 09 avril 2024, pour la mise en place effective et rapide des cabinets ministériels et la proposition, pour chaque ministère, d’une nouvelle organisation rationalisée ainsi que des nominations conformes d’une part, à la règlementation en vigueur et, d’autre part, aux objectifs sectoriels validés, le Premier Ministre a annoncé la mise à disposition des Ministres et Secrétaires d’Etat dès ce jeudi de trois (3) circulaires :

 une circulaire relative à la composition des cabinets des ministres et secrétaires d’Etat pour rappeler les règles relatives à la constitution des cabinets des ministres et secrétaires d’Etat ainsi qu’aux fonctions et conditions de nomination de leurs membres ;

 une circulaire relative aux relations entre les ministres et secrétaires d’état pour préciser lesdites relations en vue d’éviter d’éventuels conflits et dysfonctionnements afin d’instaurer au sein du département ministériel une plus grande cohésion et une meilleure cohérence de l’action gouvernementale ;

 une circulaire relative à l’organisation du travail gouvernemental pour rappeler l’importance de l’organisation et de la méthode dans l’efficacité du travail gouvernemental (programmation, organisation, coordination, contrôle et suivi évaluation des politiques, projets et programmes).

Le Premier Ministre a, par ailleurs, fait part de l’élaboration du Plan d’action gouvernemental avec un canevas qui sera mis à la disposition de chaque ministère par circulaire. Cette dernière précisera :

– les actions les plus urgentes à exécuter par les ministères, avant le 10 juin 2024, en tenant compte des allocations budgétaires inscrites dans la loi de finances initiale 2024 ;

– les actions prioritaires au titre du second semestre de l’année en cours ainsi que les ressources budgétaires nécessaires ;

– les programmes et projets à l’horizon 2029. L’ensemble de ces informations mises en cohérence, sera la trame de la déclaration de politique générale que le Premier Ministre présentera à l’Assemblée nationale.

S’agissant du travail d’élaboration du document de référence en matière de politiques économique et sociale, le PROJET, le Premier Ministre a affirmé qu’il portera exclusivement le sceau de l’expertise sénégalaise et sera achevé au troisième trimestre de l’année 2024. A cet effet, un comité technique restreint sera mis en place à la Primature.

Cette instance sera composée notamment des ministères en charge du Plan, des Finances, de l’Industrie, de la Souveraineté alimentaire, de l’Emploi, de la transformation du Secteur public et du Bureau Organisation et Méthodes (BOM).

A l’issue des travaux, poursuit le Premier Ministre, le cadre de référence pour la matérialisation de la vision de Monsieur le Président de la République pour un Sénégal souverain, juste et prospère à travers la conception de programmes et projets de transformation systémique sera soumis à la validation du Chef de l’Etat avant la fin du troisième trimestre de l’année 2024.

La première phase du plan d’action pluriannuel du PROJET sera inscrite, précise-t-il, dans le projet de loi de finances initiale 2025, qui sera soumis à l’approbation de l’Assemblée nationale, au début du mois d’octobre prochain.

AU TITRE DES COMMUNICATIONS DES MINISTRES :

– Le Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation a fait une communication sur la situation de l’enseignement supérieur et de la recherche ;

– Le Ministre des Pêches, des Infrastructures maritimes et portuaires a fait une communication sur la procédure de sélection d’un opérateur pour l’exploitation des chantiers navals de Dakar ;

– Le Ministre de la Famille et des Solidarités a fait une communication sur le lancement du Projet de Résilience et de Développement Communautaire de la Vallée du Fleuve Sénégal (PRDC/VFS) financé par la Banque Mondiale ;

– Le Ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture a fait une communication sur la mise en vente publique aux enchères de la bibliothèque du Président Léopold Sédar SENGHOR en France ;

– Le Ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage a fait une communication sur la préparation de la Tabaski 2024, le bilan de la campagne agricole 2023 et la préparation de la campagne agricole 2024-2025.

AU TITRE DES MESURES INDIVIDUELLES

Le Président de la République a pris les décisions suivantes :

Monsieur Bara DIOUF, Gestionnaire administratif et financier, est nommé Délégué général à la Promotion des Pôles Urbains de Diamniadio et du Lac Rose, en remplacement de Monsieur Diène Farba SARR ;

Monsieur Bacary Sega BATHILY, Spécialiste en Management de projets, est nommé Directeur général de l’Agence pour la Promotion des Investissements et des Grands Travaux (APIX SA), en remplacement de Monsieur Abdoulaye BALDE ;

Monsieur Pape Alé NIANG, Journaliste, est nommé Directeur général de la Radiotélévision Sénégalaise (RTS), en remplacement de Monsieur Racine TALLA ;

Monsieur Waly DIOUF BODIANG, Inspecteur principal des Impôts et des Domaines, est nommé Directeur général de la Société nationale du Port Autonome de Dakar, en remplacement de Monsieur Mountaga SY ;

Monsieur Cheikh Mamadou Abiboulaye DIEYE, Ingénieur en Génie et Travaux publics, est nommé Directeur général de l’Aéroport International Blaise DIAGNE (AIBD SA), en remplacement de Monsieur Abdoulaye DIEYE ;

Monsieur Fadilou KEITA, Manager en Gestion financière, est nommé Directeur général de la Caisse des Dépôts et Consignations, en remplacement de Monsieur Cheikh Issa SALL ;

Monsieur Maguette KANE, Inspecteur des Postes et Services financiers, est nommé Directeur général de la Société nationale La Poste, en remplacement de Monsieur Mohamadou DIAITE ;

Monsieur Bassirou KEBE, Spécialiste en Management de projets, est nommé Directeur général de la Société nationale des Habitations à Loyer Modéré (SN HLM), en remplacement de Mamadou Diagne SY MBENGUE ;

Monsieur Mouhamadou Moctar MAGASSOUBA, Spécialiste en finances d’entreprise, est nommé Directeur général de la Société immobilière du Cap Vert (SICAP SA), en remplacement de Monsieur Mamadou KASSE ;

Monsieur Serigne Mamadou MBOUP, Spécialiste en Management et en Stratégie touristique et hôtelière, est nommé Directeur général de la Société d’Aménagement et de Promotion des Côtes et Zones touristiques du Sénégal (SAPCO SA) en remplacement de Monsieur Souleymane NDIAYE ;

Madame Marie Rose FAYE, Experte en Gestion et en Management des Ressources humaines, est nommée Directeur général de l’Agence de Développement et d’Encadrement des petites et moyennes entreprises (ADEPME), en remplacement de Monsieur Idrissa DIABIRA ;

Madame Yaye Khadidiatou Djamila DIALLO, Spécialiste en Droit des Affaires, est nommée Directeur général de l’Agence nationale de la Petite enfance et de la Case des Tout-Petits, en remplacement de Madame Maïmouna CISSOKHO ;

Monsieur Tidiane SIDIBE, Expert en gestion de projets et en Développement territorial, est nommé Directeur général de l’Agence nationale de l’Aménagement du Territoire (ANAT), en remplacement de Monsieur de Mamadou DJIGO ;

Monsieur Sékouna DIATTA, Maitre de Conférences en Ecologie, est nommé Directeur général de l’Agence sénégalaise de Reforestation et de la Grande Muraille Verte, en remplacement de Monsieur Oumar Abdoulaye BA ;

Docteur Cheikh DIENG, Expert en Environnement, est nommé Directeur général de l’Office national de l’Assainissement du Sénégal (ONAS) en remplacement de Monsieur Mamadou Mamour DIALLO ;

Monsieur Magatte DIAKHATE, Inspecteur des Impôts et des Domaines, est nommé Directeur de la Législation et de la Coopération internationale, en remplacement de Mouhamadou Lamine SY ;

Monsieur Abdou GNING, Inspecteur des Impôts et des Domaines, est nommé Directeur des Domaines, en remplacement de monsieur Mamadou GUEYE.

 

Fait à Dakar, le 24 avril 2024 Le Ministre de la Formation Professionnelle,

Porte-Parole du Gouvernement Amadou Moustapha Njekk SARRE

Le Sénégal accueille une mission du FMI pour évaluer sa situation économique

Le journaliste Madiambal Diagne rapporte que le Fonds monétaire international (FMI) envoie une équipe d’experts au Sénégal pour une mission d’une semaine, à partir du vendredi 26 avril 2024. Cette visite intervient peu après le déplacement d’une délégation gouvernementale sénégalaise à Washington la semaine précédente, composée notamment des ministres des Finances et du Budget, de l’Économie et du Plan, ainsi que du Secrétaire général du gouvernement.

La mission sénégalaise avait pour objectif d’échanger avec le FMI sur les orientations économiques et financières envisagées par les nouvelles autorités et leur adéquation avec le programme en cours entre le Sénégal et le FMI.

Les discussions entre les deux parties étant encore préliminaires, la mission du FMI à venir permettra d’approfondir ces échanges. Le représentant-résident du FMI à Dakar, Mesmin Koulet-Vickot, souligne que cette mission évaluera la gestion économique du trimestre en cours et vérifiera la conformité des données comptables fournies par le gouvernement sortant.

La mission sera également l’occasion pour les autorités sénégalaises de confirmer leur engagement envers le programme 2023-2026, qui prévoit un décaissement total de 1150 milliards de francs CFA, et de convenir avec le FMI des modalités pour respecter ces engagements.

La délégation du FMI sollicite des rencontres avec le président de la République et le Premier ministre pour obtenir leur confirmation de poursuivre le programme. Ces rendez-vous revêtent une importance cruciale et pourraient déterminer la suite des événements. Si nécessaire, une seconde mission du FMI serait prévue pour juin 2024 afin de revoir le programme et préparer un deuxième décaissement en juillet 2024, sous réserve de validation par le Conseil d’administration du FMI.

Cependant, le gouvernement sénégalais pourrait hésiter à accepter certaines conditions du programme, notamment la réduction ou la suppression des subventions sur certains produits de base, en raison de ses engagements électoraux visant à réduire le coût de la vie. Cette position soulève des questions quant à la capacité du gouvernement à maintenir un équilibre budgétaire sans compromettre sa situation financière.

Le FMI envisage de rendre publiques les conclusions de sa mission, conformément à sa pratique habituelle.

Le Ministre de l’Éducation nationale rencontre le G7

Le Ministre de l’Éducation nationale a récemment rencontré le G7, une coalition des sept principaux syndicats d’enseignants du Sénégal, pour discuter des réformes nécessaires au système éducatif. Lors de cette rencontre, le successeur de Moussa Baldé, Moustapha Guirassy, a partagé la vision du gouvernement visant à transformer l’éducation pour façonner une société mieux éduquée.

Guirassy aspire à un système où l’école joue un rôle crucial dans la formation holistique de l’individu, tout en reconnaissant le rôle crucial de la société dans ce processus. Son objectif ultime est de préparer la jeunesse sénégalaise à compétitionner à l’échelle mondiale, à relever tous les défis et à être bien équipée sur les plans moral, spirituel et social.

Les représentants du G7 ont exprimé leurs préoccupations lors de cette réunion. Hamidou Diédhiou, porte-parole du groupe, a salué l’ouverture du Ministre et a souligné l’importance de sa vision pour la transformation du système éducatif. Les membres du G7 ont également exprimé leur enthousiasme pour le projet présenté par le Ministre, tout en rappelant les défis historiques auxquels l’éducation sénégalaise est confrontée.

La réunion a également permis de discuter des axes à réactualiser ou à mettre en œuvre, en ligne avec la vision de refondation du système éducatif défendue par le Ministre Guirassy.

Blogueur guinéen condamné au Sénégal : un verdict contesté à la lumière du droit de la CEDEAO »

Dans une affaire récente au Sénégal, le tribunal de grande instance de Dakar a infligé une amende de 50 000 francs CFA au blogueur guinéen Djibril Agi Sylla pour séjour irrégulier. Cependant, cette décision a suscité des critiques de la part de son avocat, Maître Amadou Aly Kane, qui la juge non conforme aux textes de la CEDEAO.

Maître Kane affirme que son client risquerait des représailles s’il était renvoyé en Guinée en raison de ses prises de positions critiques envers la junte au pouvoir à Conakry. Selon lui, aucun texte sénégalais ne justifie la condamnation de Sylla pour séjour irrégulier, étant donné qu’il est un ressortissant de la CEDEAO, un réfugié politique fuyant la persécution dans son pays.

Le principe fondamental sous-jacent est l’interdiction du refoulement vers un pays où la vie du demandeur d’asile est en danger. Maître Kane souligne que le Sénégal risque des poursuites devant les instances internationales des droits de l’homme, notamment la Cour de la CEDEAO, en violant les textes communautaires et le droit international des droits de l’homme.

Il appelle ainsi à une décision de principe affirmant que les ressortissants de la CEDEAO ne peuvent être considérés en situation de séjour irrégulier dans l’espace communautaire, afin de garantir le respect des droits des réfugiés politiques dans la région.

Le Premier Ministre, M. Ousmane SONKO, a rencontré ce lundi le Vice-président de la Sierra Leone, M. Mohamed Juldeh JALLOH.

Le Premier Ministre, M. Ousmane SONKO, a rencontré hier lundi le Vice-président de la Sierra Leone, M. Mohamed Juldeh JALLOH.

À la demande du Chef de l’Etat, S.E.M Bassirou Diomaye FAYE, les deux hommes ont tenu une séance de travail en vue de consolider les acquis. La coopération entre les deux pays a été passée en revue afin de redynamiser ses différents axes, notamment l’économie, la culture, la recherche scientifique et l’aéronautique. Le Premier Ministre et le Vice-président ont salué les nouvelles perspectives.

Lancement de l’Observatoire national de la démocratie participative à Dakar

L’ONG Enda Ecopop et le projet USAID d’appui à la gestion des finances publiques ont conjointement inauguré, mardi à Dakar, un Observatoire national de la démocratie participative (ONDP). Cette initiative vise à encourager l’État et ses démembrements à adopter une approche plus ouverte et transparente dans l’élaboration de leurs budgets.

Abdoulaye Cissé, directeur exécutif par intérim de l’ONG Enda Ecopop, a souligné que ce cadre permettra à tous les acteurs impliqués dans les processus de démocratie participative, en particulier dans le budget participatif, d’accéder à toutes les informations pertinentes sur l’évolution des actions en cours. Il permettra également d’assurer le suivi des actions, ainsi que d’échanger sur les perspectives, défis et enjeux.

Mamadou Mansour Diagne, représentant du projet USAID d’Appui à la gestion des finances publiques, a souligné que cette initiative vise à mieux mettre en œuvre les directives de l’UEMAO en matière de transparence budgétaire et de bonne gouvernance dans la gestion des finances publiques.

Pour Papa Aly Lo, chef de division étude et planification à la Direction de la promotion de la bonne gouvernance, cet observatoire contribuera à matérialiser l’engagement du Sénégal dans l’institutionnalisation de l’approche du budget participatif, dans le cadre du Partenariat pour le gouvernement ouvert.

Renforcer la coopération pour un développement durable en Afrique

Lors de la dixième session du Forum régional africain sur le développement durable (FRADD), Monique Nsanzabaganwa, vice-présidente de la Commission de l’Union africaine (UA), a souligné la nécessité pour les Nations Unies et l’Union africaine d’harmoniser leurs actions afin d’attirer davantage d’investissements privés en faveur des pays africains.

Sous le thème « Renforcer le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et l’Agenda 2063 : l’Afrique que nous voulons et éliminer la pauvreté en période de crises multiples », cette session met en avant la nécessité de mettre l’accent sur le capital humain, le secteur privé, la jeunesse, les femmes et les ressources naturelles pour assurer un développement durable.

Monique Nsanzabaganwa a également souligné le besoin urgent de s’attaquer aux défis de réduction de la pauvreté et de renforcement des programmes de développement durable. Elle a appelé à une collaboration renforcée entre les Nations Unies et l’UA pour mobiliser les financements nécessaires.

Abdoulaye Mazaima, président de la précédente édition du forum, a mis en avant l’importance de transformer le continent africain à partir des objectifs de développement durable (ODD) pour le bénéfice des générations actuelles et futures. Il a souligné les défis multiples auxquels l’Afrique est confrontée, notamment en matière de changements climatiques et d’inégalités régionales.

Claver Gatete, secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique des Nations unies (UNCEA), a insisté sur la nécessité de se remettre sur la bonne voie pour atteindre les ODD et l’Agenda 2063. Il a souligné l’importance d’une action transformatrice face aux défis climatiques et économiques, ainsi que le rôle crucial du secteur privé dans cet effort.

En conclusion, la coopération entre les agences des Nations unies, l’UA, les banques de développement et le secteur privé est essentielle pour catalyser un changement transformateur et assurer un développement durable en Afrique.

Le Parlement britannique approuve la loi controversée sur l’expulsion vers le Rwanda des demandeurs d’asile entrés illégalement

Dans une décision historique, le Parlement britannique a donné son aval, dans la nuit de lundi à mardi, à la mise en œuvre du projet de loi controversé visant à expulser vers le Rwanda les demandeurs d’asile ayant pénétré illégalement au Royaume-Uni. Cette mesure, conçue pour décourager l’immigration clandestine, a suscité des réactions mitigées aussi bien sur la scène nationale qu’internationale.

La délibération a été précédée par une longue lutte entre la chambre haute et la chambre basse, mettant en lumière les divergences au sein du gouvernement britannique. Porté par l’exécutif, ce projet de loi a été présenté comme une pierre angulaire de sa politique migratoire, notamment pour contrer les traversées illégales de la Manche.

Kigali a accueilli favorablement cette décision, exprimant sa satisfaction quant à l’adoption du projet de loi par le Parlement britannique. Toutefois, cette initiative a suscité des inquiétudes au niveau international. L’ONU et le Conseil de l’Europe ont vivement critiqué cette mesure, exhortant le gouvernement britannique à réévaluer sa position et à agir en conformité avec le droit international des droits de l’homme.

Initialement annoncé il y a deux ans par le gouvernement conservateur, ce projet de loi vise à déplacer vers le Rwanda les demandeurs d’asile entrés clandestinement au Royaume-Uni, avec un accent particulier mis sur les traversées de la Manche à bord de canots pneumatiques.

L’appui financier au Rwanda, prévu dans le cadre d’un nouveau traité entre les deux nations, constitue un élément central de cette mesure. Cependant, des préoccupations persistent quant à la désignation du Rwanda comme un pays tiers sûr, notamment en raison des inquiétudes concernant les droits de l’homme sous le régime du président Paul Kagame.

La bataille législative entre les deux chambres du Parlement britannique a finalement pris fin avec l’approbation définitive du projet de loi, malgré les amendements proposés par la chambre des Lords. Cette décision assure l’entrée en vigueur de la loi, marquant un tournant significatif dans la politique migratoire du pays.

Cette mesure revêt également une importance politique, avec le Premier ministre mettant en avant sa volonté de mener à bien ces expulsions, dans un contexte où les conservateurs font face à des échéances électorales délicates.

Toutefois, le projet de loi a suscité de vives critiques, tant de la part de l’opposition que d’organisations de défense des droits de l’homme, qualifiant cette initiative de « brutale » et de violant les droits fondamentaux des individus. Les appels à une approche plus humanitaire et respectueuse des droits de l’homme se multiplient, mettant en lumière les défis persistants auxquels est confrontée la politique migratoire britannique.

Malgré les réserves exprimées par certaines parties prenantes, le gouvernement britannique reste déterminé à mettre en œuvre cette mesure, symbolisant un défi majeur pour la protection des droits des demandeurs d’asile et des migrants dans le contexte actuel.

Renforcer le partenariat entre le Sénégal et l’Union Européenne : Une vision pour un avenir prospère

En visite à Dakar, le Président du Conseil européen, Charles Michel, a été accueilli ce lundi 22 avril au Palais de la République par le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye. Cette rencontre a été l’occasion de renforcer les liens déjà solides entre le Sénégal et l’Union Européenne, ainsi que d’explorer de nouvelles voies pour un partenariat plus étroit et fructueux.

Dans sa déclaration à la presse, le président sénégalais a exprimé sa gratitude pour le soutien continu de l’UE dans divers secteurs clés tels que l’eau, l’énergie, l’agriculture, la santé, les transports, le numérique, la jeunesse et l’emploi. Il a souligné l’importance d’un partenariat repensé, aligné sur une vision commune d’un ordre international plus équitable et adapté aux réalités du monde moderne.

Le président sénégalais a également salué l’engagement du Président Michel en faveur des relations euro-africaines, en particulier son soutien à l’adhésion de l’Afrique au G20, en vue d’une gouvernance mondiale plus équilibrée et inclusive.

En ce qui concerne les priorités du Sénégal, le président a souligné l’importance de développer un modèle économique endogène axé sur l’industrialisation, en mettant l’accent sur le secteur primaire, tout en renforçant les infrastructures économiques telles que les chemins de fer, l’électrification, les télécommunications et le réseau routier. Il a également insisté sur la nécessité de réduire progressivement le déficit budgétaire grâce à des dépenses publiques de meilleure qualité, une fiscalité plus efficace et une lutte contre l’évasion fiscale.

Enfin, les deux dirigeants ont discuté de la situation au Sahel et de la lutte contre le terrorisme, reconnaissant que la paix et la stabilité des deux continents sont étroitement liées.

Cette rencontre a souligné l’engagement des deux parties à renforcer davantage leur partenariat pour un avenir prospère, et le président sénégalais a réaffirmé sa disponibilité constante pour travailler en étroite collaboration avec les partenaires européens dans cette direction.

Appel à la Coopération Africaine pour la Gestion des Bassins Transfrontaliers

Lundi, lors d’un atelier régional sur l’hydro-diplomatie et la gouvernance des eaux transfrontalières en Afrique de l’Ouest et Centrale, le Haut-commissaire de l’Organisation pour la Mise en Valeur du Fleuve Sénégal (OMVS), Mohamed Abdel Vetah, a appelé les États africains à renforcer leur coopération dans la gestion des bassins transfrontaliers par le biais du développement de formations en hydro-diplomatie.

M. Vetah a souligné l’importance de telles formations pour les futurs diplomates impliqués dans la gestion des ressources transfrontalières d’eau en Afrique, afin de contribuer à renforcer la coopération régionale. Il a également salué le leadership du Sénégal dans ce domaine, tout en mettant en avant la nécessité d’initiatives similaires inspirées d’expériences réussies comme celles des États-Unis et de la Suisse.

Malgré l’existence d’accords et de mécanismes de coopération dans plusieurs grands bassins, M. Vetah a souligné la fragilité de la coopération transfrontalière face aux enjeux croissants liés à la gestion des ressources en eau. Il a averti que le partage de cette ressource vitale pourrait devenir une source de tensions et de conflits majeurs dans les années à venir, soulignant l’importance d’une collaboration étroite entre les pays pour prévenir les conflits et optimiser l’utilisation des ressources de manière pacifique, équitable et durable.

Enfin, il a mis en avant les bénéfices de la gestion conjointe du fleuve Sénégal par l’OMVS, soulignant les nombreux projets collaboratifs bénéficiant aux populations locales grâce à cette coopération pacifique.