Le Sénégal de Diomaye Faye : Vers un adieu progressif au franc CFA

Lors de sa campagne électorale, Bassirou Diomaye Faye avait déjà évoqué son intention de mettre fin à l’utilisation du Franc CFA. Maintenant président, son gouvernement s’engage dans une démarche prudente pour réaliser cette promesse emblématique, tout en prenant en compte les implications économiques.

L’abandon du Franc CFA, symbole de la souveraineté monétaire retrouvée et de l’émancipation vis-à-vis des anciennes puissances coloniales, est une aspiration largement partagée par la jeunesse ouest-africaine. Cependant, une rupture abrupte pourrait provoquer des troubles économiques, repoussant ainsi les investisseurs et plongeant le pays dans une crise financière.

Dans cette démarche, le président Diomaye Faye opte pour une approche prudente. Il prévoit d’abord des consultations avec les pays voisins concernés par l’éco, la future monnaie commune de l’Afrique de l’Ouest. Cette approche s’inscrit dans l’esprit de la réforme du franc CFA entérinée en 2020, qui prévoit l’abandon du CFA au profit de l’éco d’ici 2027.

Toutefois, cette transition nécessite des efforts considérables en matière de convergence économique et budgétaire entre les quinze pays impliqués. Si les conditions régionales ne sont pas réunies, le Sénégal pourrait envisager l’option d’une monnaie nationale. Cependant, cela implique des réformes économiques et financières importantes, telles que la renégociation de la dette, l’amélioration de la balance commerciale et l’accumulation de réserves d’or pour garantir la stabilité de la future monnaie.

La réforme a déjà réduit le contrôle exercé par la France sur le Franc CFA, mais le nom reste, symbolique mais encombrant. La parité avec l’euro reste garantie, ce qui est rassurant pour certains opérateurs, mais peut être un obstacle pour favoriser les exportations.

Le Sénégal, sous la direction de Diomaye Faye, émerge ainsi comme un acteur clé dans la transformation monétaire de la région, mais avec une approche pragmatique et progressive pour éviter les perturbations économiques majeures.

Le gouverneur de la BCEAO salue le scrutin présidentiel au Sénégal et félicite le président élu

Le gouverneur de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), Jean Claude Kassi Brou, a loué la conduite exemplaire du scrutin présidentiel qui s’est tenu dimanche dernier au Sénégal. Il a également exprimé ses félicitations au président élu, Bassirou Diomaye Faye.

« Je voudrais exprimer mes félicitations aux autorités et au peuple sénégalais pour le bon déroulement de l’élection présidentielle du 24 mars 2024 », a déclaré M. Brou lors d’une discussion avec des journalistes à l’issue de la première session ordinaire 2024 du Conseil d’administration de la BCEAO.

Les principaux points abordés lors de cette session ont inclus « l’approbation des comptes de la BCEAO pour l’exercice 2023, notamment l’analyse du rapport financier et du rapport d’exécution du budget, ainsi que l’examen des conclusions de la réunion du comité d’audit de la BCEAO, tenue le 25 mars 2024 ».

M. Brou a adressé ses « chaleureuses félicitations au nouveau président élu du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye ».

Par ailleurs, Jean Claude Kassi Brou a exprimé sa « reconnaissance » envers le président Macky Sall, dont le mandat prend fin le 2 avril 2024, pour « son soutien personnel ainsi que celui de l’État du Sénégal envers la BCEAO ». « Je tiens à saluer ses nombreuses contributions qui ont permis de renforcer les acquis du Sénégal en matière de développement économique et social ainsi que de stabilité politique », a-t-il souligné. Il a notamment mentionné « son implication personnelle » lors de la célébration du 50e anniversaire de la BCEAO en 2012, marquée par sa présence au lancement de la nouvelle gamme de billets de 500 FCFA.

Selon M. Brou, « le Sénégal, en tant que pays hôte de l’institut d’émission, a toujours joué un rôle crucial, sous la direction forte et éclairée de ses différents chefs d’État, dans le processus d’intégration monétaire de notre région ouest-africaine ».

« Il est évident que cet engagement découle de la remarquable tradition historique du pays et de son peuple en faveur de la consolidation de l’intégration africaine », a conclu M. Brou.

Renforcement des liens sécuritaires entre le Niger et la Russie : Entretien téléphonique entre Tiani et Poutine

Le chef de la junte nigérienne, Abdourahamane Tiani, a tenu une discussion téléphonique le mardi 26 mars avec le président russe, Vladimir Poutine, dans le but de renforcer les liens sécuritaires entre les deux pays.

Selon un communiqué officiel nigérien diffusé à la radio publique, les deux chefs d’État ont échangé sur la nécessité de renforcer la coopération sécuritaire pour faire face aux menaces actuelles. Le général Tiani, qui est à la tête du pays depuis le renversement du président Mohamed Bazoum en juillet dernier, a exprimé sa gratitude pour le soutien de la Russie au Niger et pour son engagement dans la préservation de la souveraineté nationale.

Des accords militaires ont déjà été conclus entre les deux pays. Un communiqué du Kremlin souligne que les deux parties sont disposées à intensifier le dialogue politique et à développer une coopération mutuellement avantageuse dans divers domaines. Ils ont également discuté de la situation dans la région du Sahara et du Sahel, mettant l’accent sur la nécessité de coordonner les actions pour assurer la sécurité et lutter contre le terrorisme.

Du côté nigérien, l’entretien s’est déroulé en présence du Premier ministre Ali Mahaman Lamine Zeine, du ministre de la Défense, le général Salifou Mody, et du ministre de l’Intérieur, le général Mohamed Toumba. En mars dernier, le Niger a dénoncé avec effet immédiat l’accord de coopération militaire avec les États-Unis, remettant en question la présence d’un peu plus de 1 000 soldats américains sur son territoire, tout en se tournant vers d’autres partenaires pour renforcer sa sécurité.

Lutte renforcée contre le trafic illicite : Saisies douanières de produits prohibés en mars

Les services douaniers ont intensifié leurs efforts dans la lutte contre le trafic illicite au cours du mois de mars, aboutissant à la saisie de divers produits prohibés sur l’ensemble du territoire national, rapporte une source officielle.

Une des saisies notables concerne des ailerons de requins, découverts emballés dans 75 sacs, totalisant un poids de 2 976 tonnes, d’une valeur estimée à 74 millions de francs CFA sur le marché intérieur. Cette opération a été menée par la brigade spéciale des Douanes de l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD), comme l’a confirmé un communiqué de la Division communication de la Douane. Les ailerons, destinés à l’exportation, étaient dissimulés dans des caisses enveloppées de sacs en plastique et de polystyrène.

Cette saisie s’inscrit dans le cadre du rôle crucial de la Douane dans l’application de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) de 1973, visant à protéger les espèces en danger. Deux individus de nationalité étrangère ont été appréhendés dans le cadre de cette opération.

Par ailleurs, dans la région de Fatick, un contrôle effectué par la brigade mobile des Douanes a permis la saisie de 51 cartons de faux médicaments, incluant des médicaments vétérinaires, d’une valeur totale estimée à 148 millions de francs CFA. Cette opération s’est déroulée sur l’Autoroute Ila Touba, à bord d’un véhicule « van » où le convoyeur a été arrêté.

À Yarakh, un quartier de la commune de Hann Bel Air à Dakar, les autorités douanières ont intercepté deux motos « Jakarta » transportant du chanvre indien. La drogue, en provenance d’un pays voisin et débarquée sur la plage de Yarakh, pesait 137 kg, évaluée à près de 10 millions de francs CFA.

Dans le département de Nioro (Kaolack), à Keur Ayip, la brigade commerciale des Douanes a saisi 3 paquets de chanvre indien soigneusement dissimulés dans les pneus de secours d’un bus en provenance du Sud, ainsi que 7 kg de chanvre indien conditionnés dans une valise à bord d’un car de transport en commun « car Ndiaga Ndiaye » en provenance d’un pays voisin. Trois individus impliqués dans cette affaire ont été appréhendés et remis au Parquet de Kaolack.

Ces opérations reflètent l’engagement des unités douanières à renforcer leurs stratégies de sécurisation de la chaîne logistique internationale pour lutter plus efficacement contre le trafic illicite de produits prohibés importés en contrebande.

Le Dernier Conseil des Ministres de Macky Sall : Une Transition Sereine pour le Sénégal

Aujourd’hui, le président sortant du Sénégal, Macky Sall, présidera son ultime Conseil des Ministres, marquant ainsi un pas décisif vers une transition harmonieuse vers la présidence de son successeur, Bassirou Diomaye Faye.

Depuis l’annonce précoce de la victoire de son successeur dès le premier tour de l’élection présidentielle, Macky Sall a multiplié les gestes de bonne volonté, visant à assurer une transition apaisée et constructive à la tête de l’État.

Ce mercredi, lors de cette réunion ministérielle, les adieux seront à l’ordre du jour. Le Premier Ministre, Me Sidiki Kaba, et son équipe ministérielle se concentreront sur les préparatifs méticuleux des formalités de passation de service.

Il reste à voir si le président sortant demandera à ses ministres de rester disponibles pour offrir conseils et avis au prochain gouvernement dirigé par Bassirou Diomaye Faye. Car au-delà des individus, ce sont les institutions qui perdurent.

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Il convient de rappeler que Macky Sall ne compte pas ralentir le rythme. Le 2 avril 2024, après avoir transmis le pouvoir à son successeur, il entrera en fonction ailleurs. Ayant été désigné envoyé spécial du 4P (Pacte de Paris pour les peuples et la Planète), il commencera son mandat dès la fin de son mandat présidentiel le 2 avril.

Élection Présidentielle : Participation de 62% et Victoire sans Contestation

Le taux de participation à l’élection présidentielle de dimanche a été estimé à environ 62%, selon les données du ministère de l’Intérieur.

Bien que ce chiffre soit légèrement inférieur aux 65% enregistrés en 2019, il représente une nette amélioration par rapport aux élections locales et législatives, qui ont stagné en dessous de 50%, comme l’a souligné Mouhamadou Makhtar Cissé lors d’une interview sur TV5.

Le ministre de l’Intérieur, en charge de l’organisation de ce scrutin, exprime sa fierté envers le peuple sénégalais pour son expression libre et démocratique. Il évoque un « sentiment de bonheur et de soulagement pour le peuple », soulignant que c’est là l’essentiel.

Selon M. Cissé, la Commission nationale devrait rendre publics les résultats d’ici vendredi, avant que le Conseil constitutionnel ne les confirme officiellement.

Il est important de noter que l’élection de Bassirou Diomaye Faye, le candidat de la coalition « Diomaye Président », n’a rencontré aucune contestation, car il a remporté la majorité absolue des voix, selon les résultats officiels.

Message de félicitations du roi du Maroc à Bassirou Diomaye Faye, président élu du Sénégal

Les félicitations affluent pour Bassirou Diomaye Faye suite à son élection en tant que président du Sénégal. Après les salutations du président français Emmanuel Macron, des dirigeants béninois, malgache, guinéen, du président sortant Macky Sall et de l’opposant Amadou Bah, le roi du Maroc, Mohammed VI, a également exprimé ses félicitations. Dans un message adressé mardi, le roi Mohammed VI a assuré à Bassirou Diomaye Faye de sa détermination à œuvrer pour la diversification et le renforcement du partenariat stratégique prometteur entre les deux nations, au profit de la jeunesse et de l’unité et prospérité de l’Afrique, selon l’Agence de presse marocaine (MAP).

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« Le peuple sénégalais vous a confié la responsabilité de diriger notre nation en vous élisant dès le premier tour à la présidence de la République du Sénégal. Je vous félicite chaleureusement et vous adresse mes meilleurs vœux de réussite dans l’exercice de vos hautes fonctions », a déclaré le souverain dans son message.

Le roi marocain a souligné que les peuples marocain et sénégalais partagent une communauté de valeurs et de destin, basée sur une tradition culturelle et spirituelle solide, qui a toujours été une constante dans les relations entre les deux pays. « Le lien privilégié entre le Maroc et le Sénégal est un héritage précieux que nos deux nations ont su préserver. Vous pouvez compter sur l’engagement constant du Royaume à coopérer pour perpétuer et renforcer cette relation », a-t-il ajouté.

Bassirou Diomaye Faye : Portrait du 5ième plus jeune président de l’histoire du Sénégal

Bassirou Diomaye Faye, élu dès le premier tour, incarne l’espoir et le changement pour le Sénégal. Voici un aperçu de cinq éléments clés à connaître sur le cinquième président de ce pays.

Né le 25 mars 1980 dans la région centrale du Baol, Bassirou Diomaye Faye, à l’âge de 44 ans, devient le plus jeune président de l’histoire du Sénégal. Il a suivi des études de droit et a obtenu sa maîtrise à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar en 2004. Par la suite, il a intégré l’ENA et a poursuivi une carrière fructueuse en tant qu’inspecteur des impôts, où il a croisé le chemin d’Ousmane Sonko.

Bien qu’il n’ait pas été le premier choix de son parti, Bassirou Diomaye Faye a été désigné candidat le 19 novembre 2023, remplaçant ainsi Ousmane Sonko, dont la candidature avait été invalidée par la Cour Constitutionnelle. Malgré des débuts complexes, les deux hommes ont uni leurs forces et mené une campagne conjointe après leur libération de prison.

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Le 18 avril 2023, Bassirou Diomaye Faye a été inculpé et placé en détention provisoire pour « outrage à magistrat et diffamation ». Grâce à une amnistie, il a été libéré dix jours avant les élections. Sa libération officielle a eu lieu le 15 mars 2024.

Bassirou Diomaye Faye se présente comme le « candidat du changement de système » et défend un « panafricanisme de gauche ». Il a fait des promesses électorales importantes, notamment le rétablissement de la souveraineté nationale et la lutte contre la corruption. Il s’est également engagé à renégocier les contrats gaziers et pétroliers conclus par le président sortant Macky Sall avec les multinationales étrangères.

Interprétation de la défaite électorale : Mbaye Ndiaye invoque la volonté divine

Le directeur des structures de l’Alliance pour la République (APR) et ministre d’État, Mbaye Ndiaye, attribue la défaite de Benno Bokk Yaakaar à la volonté divine. Il réfute ainsi la thèse du manque d’unité et de soutien envers leur candidat, Amadou Ba, pour expliquer ce revers électoral.

Selon lui, « Ce n’est pas lié à une question de représentativité ou de manque de satisfaction des populations d’ici ou d’ailleurs. C’est simplement la volonté divine qui s’est exprimée à travers le cœur de tous les Sénégalais, électeurs. L’électeur est le seul souverain qui donne le pouvoir », a-t-il affirmé lors d’une interview sur les ondes de la RFM.

Il insiste sur le fait que « Cette défaite, quelle que soit son ampleur, n’est pas liée à une question d’entente ou de non-entente entre les militants de Benno Bokk Yaakaar ou de l’APR. C’est une volonté divine. Jamais cela ne s’est réalisé au Sénégal ».

Selon Mbaye Ndiaye, les scores élevés obtenus par le « Président Bassirou Diomaye » ne sont pas le fruit d’une volonté individuelle, mais plutôt de l’ordre divin. Il encourage à interpréter ces événements sous cet angle.

Finalement, il appelle tous les Sénégalais à accepter cette décision comme étant la volonté divine et souhaite une réussite à celui qui a été élu président.

Félicitations et espoir pour le Président Bassirou Diomaye Faye

Un collectif d’organisations de la société civile, unies sous la bannière de « Sursaut Citoyen et Demain Sénégal », adresse ses chaleureuses félicitations au président nouvellement élu, Bassirou Diomaye Faye, tout en exprimant leur confiance quant à la concrétisation des objectifs du Pacte national de bonne gouvernance démocratique.

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Dans une déclaration relayée par l’APS, ces organisations saluent la victoire éclatante et légitime du président élu, soulignant sa position en tant que premier signataire du Pacte national de bonne gouvernance démocratique, fruit des délibérations des Assises Nationales et des recommandations de la Commission nationale de réforme des institutions (CNRI).

« Sursaut Citoyen et Demain Sénégal » nourrit l’espoir que les réformes préconisées par ce Pacte seront rapidement et efficacement mises en œuvre par les nouvelles autorités.

Encourageant l’ensemble des mouvements citoyens à unir leurs efforts, ces organisations appellent à une mobilisation continue pour la réalisation des objectifs du Pacte national de bonne gouvernance démocratique, répondant ainsi aux aspirations du peuple en faveur du renforcement de la démocratie, de l’État de droit et de la bonne gouvernance.

Elles considèrent que malgré les défis nombreux et les événements regrettables ayant précédé l’élection présidentielle du 24 mars 2024, cette dernière représente une étape décisive dans l’histoire politique du pays. Cette victoire est interprétée comme le résultat de la détermination du peuple sénégalais et comme une manifestation de sa volonté inébranlable de défendre sa souveraineté.