Auteur/autrice : Cynthiche Pandi

La Fédération sénégalaise des associations de personnes handicapées (FSAPH) lance un appel aux candidats à l’élection présidentielle du 24 mars 2024 pour prendre en compte leurs préoccupations, notamment en préconisant la création d’une haute autorité chargée de coordonner et de suivre les politiques publiques inclusives au handicap.

Dans un communiqué, la FSAPH exprime des attentes fortes envers les candidats, notamment concernant la mise en place d’une haute autorité pour assurer la coordination et le suivi des politiques publiques inclusives au handicap. Elle appelle également à la pleine mise en œuvre des services prévus par la carte d’égalité des chances, ainsi que la création d’un fonds d’appui aux personnes handicapées pour favoriser leur autonomisation économique.

Parmi les autres revendications, la FSAPH demande l’application de l’article 29 sur le quota de 15% lors des recrutements dans la fonction publique et le secteur privé. Elle souligne également l’importance de disposer de données statistiques précises pour garantir une allocation adéquate des ressources budgétaires aux niveaux national et territorial.

La FSAPH se félicite de voir certains candidats intégrer des axes relatifs au handicap dans leur programme et se dit prête à les accompagner dans l’approfondissement des questions liées à l’inclusion du handicap.

Alors que le Sénégal se prépare à élire son cinquième président de la République le 24 mars 2024, dix-neuf candidats sont en lice pour le scrutin.

Anta Babacar Ngom, candidate de la coalition de l’Alliance pour la relève citoyenne (ARC) à l’élection présidentielle du 24 mars, a fait une promesse ambitieuse lors d’un événement de campagne à Saint-Louis : lancer des « complexes industriels intégrés » visant à créer un million d’emplois par an et à mettre fin au chômage des jeunes tentés par l’émigration irrégulière.

Elle a souligné l’importance de développer simultanément l’agriculture, la pêche et l’élevage, en notant que 400 000 hectares de terre aménageables restent inexploités dans la région, une situation qu’elle a qualifiée d’aberrante. Ngom a déclaré que son objectif était d’occuper cette jeunesse qui se tourne vers l’Europe en quête d’emploi, malgré les risques associés à l’émigration clandestine.

La candidate s’est engagée à exploiter pleinement le potentiel agricole, halieutique et d’élevage de la région. Elle a également promis que son arrivée au pouvoir marquerait la prospérité des producteurs, pêcheurs et éleveurs, mettant ainsi fin à la domination des fonctionnaires aisés.

« Le temps du renouveau est venu », a-t-elle affirmé, appelant les citoyens à tourner le dos à une génération de politiciens dont l’échec est manifeste. Ngom a également salué le succès du Prytanée militaire de Saint-Louis et a proposé son ouverture aux filles pour favoriser l’égalité des chances dans l’éducation.

En visite à Sédhiou, le candidat à la présidentielle, Khalifa Ababacar Sall, s’est engagé à revitaliser les secteurs de la pêche et de l’agriculture pour atteindre l’autosuffisance alimentaire dans la région du sud du Sénégal.

Accueilli chaleureusement par une foule de partisans et de sympathisants, Khalifa Sall a souligné l’importance stratégique de Sédhiou, une région dotée d’une géographie propice à la pêche et à l’agriculture, deux piliers potentiels pour résoudre les problèmes d’autosuffisance alimentaire.

Lors de ses visites au marché central de Sédhiou, Khalifa Sall a exprimé son intention de revitaliser les secteurs de la pêche et de l’agriculture afin de favoriser l’indépendance économique et de soutenir les communautés locales. Il a qualifié l’importation de produits halieutiques et agricoles dans une région aux ressources abondantes d’inacceptable

Lors d’un rassemblement à Touba, le candidat de la coalition « And nawle and ligueey » à l’élection présidentielle du 24 mars, Serigne Mboup, a exposé sa politique de développement économique. Son plan prévoit la création de six pôles régionaux dans le but de générer un million d’emplois à travers le Sénégal.

Serigne Mboup a déclaré lors d’un « ndogou » (repas de rupture du jeûne) organisé pour la presse à son domicile à Khaïra, que chaque pôle régional bénéficiera d’une forte gouvernance locale, avec la nomination d’un ministre d’État pour chacun d’entre eux. Il a également annoncé une enveloppe financière conséquente de 1000 à 1500 milliards de francs CFA allouée à ces six pôles.

Ces pôles régionaux seront gérés localement, afin de réduire la dépendance à Dakar pour les décisions administratives. Serigne Mboup a promis des mesures telles que des exonérations, des avantages et même le paiement des impôts au niveau local.

Sa politique de développement repose sur trois axes : le partenariat public-privé, les grands travaux de l’État et un suivi-évaluation rigoureux. En mettant en place ces mécanismes, Serigne Mboup aspire à offrir aux populations la possibilité de travailler et de prospérer dans leurs propres régions, sans avoir à se déplacer vers Dakar ou d’autres endroits.

Le président du Parti Républicain pour le Progrès (PRP), Déthié Fall, candidat à la prochaine présidentielle, a annoncé son engagement à revitaliser Thiès en tant que capitale du rail s’il est élu président.

Déthié Fall a souligné l’importance de Thiès en tant que point de départ stratégique pour relier d’autres régions telles que Tambacounda, Diourbel, Linguère, Ranérou et jusqu’à Saint-Louis, renouant ainsi avec l’histoire ferroviaire du Sénégal.

Ayant obtenu son diplôme d’ingénieur à l’Ecole Polytechnique de Thiès (EPT), Déthié Fall exprime son attachement à la ville et insiste sur la nécessité de préserver l’infrastructure ferroviaire qui a été un pilier du succès économique et social du pays pendant des années.

Il s’est engagé à moderniser la gare de Thiès avec des équipements de pointe, la comparant aux gares emblématiques de l’Europe, comme celle de Montparnasse à Paris. Cette initiative, selon lui, serait une preuve tangible du changement positif que des leaders compétents et engagés peuvent apporter au Sénégal.

En plus de la revitalisation du chemin de fer, Déthié Fall a abordé d’autres problématiques urbaines telles que l’éclairage public, le cadre de vie et l’assainissement, qu’il entend traiter en collaboration avec les collectivités territoriales.

Il a également promis de réhabiliter les industries locales, soulignant leur importance en tant que source de fierté nationale. Son programme comprend la promotion de l’industrialisation et la mise en place de grandes industries capables de produire des biens de consommation localement.

Enfin, Déthié Fall a souligné son engagement envers des questions sociales cruciales telles que le chômage des jeunes, l’autonomisation des femmes, ainsi que l’amélioration des secteurs de la santé, de l’éducation et de l’environnement.