Retour de Wade: le temps de la consolidation des alliances

L’homme politique réitère son appel au boycott de l’élection présidentielle tandis qu’on enregistre une nouvelle coalition chez  Macky Sall.

Abdoulaye Wade a foulé la terre de ses ancêtres hier, jeudi. Après un bain de foule et une réunion avec le Parti démocratique sénégalais (PDS) et ses alliés. Il n’a pas manqué de réitérer le vœu de voir l’élection présidentielle du 24 février prochain boycotté car acquise au Président Macky Sall.

Il n’a pas manqué dans la foulée de faire des déclarations cassantes. Il a ainsi prédit la prison au leader du parti Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (PASTEF), Ousmane Sonko, lui aussi candidat à a présidentielle. «Le pape du Sopi» a d’ailleurs pris à témoin Pierre Atépa Goudiaby, l’architecte et homme politique recalé par le conseil constitutionnel qui a décidé de s‘allier à Ousmane Sonko.

Il fait ainsi référence au scandale qui a éclaboussé celui qui entend, une fois élu, s’attaquer entre autres aux négociations pétrolières jugées peu avantageuses pour le pays, selon lui. Des propositions déclinées dans un livre de 200 pages intitulé « Solutions ». Le leader du PASTEF est accusé de détournements d’une somme de 94 milliards. Des soupçons qui font l’objet d’une enquête qui serait diligentée par l’assemblée nationale. Le 6 février c’est le Front national de salut public de Malick Noël Seck a annoncé via sa page Facebook sa coalition avec le Président Macky Sall.

En rappel, Macky Sall est président de la République du Sénégal depuis 2012. Il avait remporté l’élection face à Abdoulaye Wade.

Campagne électorale: Ousmane Sonko, victime d’une attaque

Il aurait été attaqué dans la nuit de jeudi à vendredi alors qu’il tenait un meeting à Louga.

Ousmane Sonko donne des frayeurs au régime en place. C’est du moins ce qui ressort de ses déclarations. S’exprimant au sujet d’une attaque que ses partisans et lui aurait subi, lors d’un meeting, à Louga, le leader du mouvement politique Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (PASTEF), déclare faire peur au régime en place. « Ils nous suivent partout. Cet incident le prouve. Des renseignements généraux et policiers ne font que me suivre partout. Ils ont peur, raison pour laquelle ils le font. Pourquoi attendre 2h du matin pour attaquer ? C’est de la lâcheté », déplore Sonko.

Il n’hésite pas à tancer le président sortant « […] Beaucoup pensent que Macky Sall est poli et calme mais ce n’est pas le cas », lance le leader de « Sonko Président ».

Vers un remake Wade contre Macky Sall?

Comme en 2015, l’ancien président harangue les foules pour empêcher la réélection du chef d’Etat Macky Sall, le 24 février.

Le chef de l’Etat actuel du Sénégal, Macky Sall brandit son bilan comme arme contre ses détracteurs. C’est d’ailleurs sur cette corde qu’il compte jouer pour convaincre les électeurs à voter pour lui le 24 février prochain, jour du scrutin présidentiel.

Il a encore fait valoir cette “victoire” lors du meeting de la coalition Beno Bokk Yakkar. «Vous avez remarqué que personne n’attaque mon bilan. Ils attaquent plutôt la justice. Mais ils oublient que c’est cette justice qui a toujours été là depuis les indépendances. Les magistrats ne sont pas des hommes politiques. Ce sont des fonctionnaires qui rendent la justice au nom du peuple sénégalais», indiquait-il.

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Il répondait ainsi à la sortie de Abdoulaye Wade. Dans une vidéo de 13 minutes, l’ancien président dénonçait un scrutin taillé à la mesure du président en place «Nous avons choisi de nous opposer à la tenue d’une élection entièrement fabriquée dans le seul but de faire réélire le président sortant». L’homme politique de 92 ans appelait par l même occasion les citoyens à boycotter “la mascarade d’élection”.

Il prédit par ailleurs des évènements fâcheux pour le Sénégal si rien n’est fait «en visant une réélection au premier tour, Macky Sall a créé de graves dangers de déstabilisation du Sénégal dans la violence». Le « Pape du Sopi » fustige également les décisions rendues par la justice sénégalaise dans les cas, Khalifa Sall et Karim Wade, son fils, tout comme le choix des candidats pour la présidentielle.

Coincidence ou connivance? Difficile de l’affirmer mais les déclarations de Wade interviennent au moment où une coalition de l’opposition comprenant la majorité des candidats éliminés par le système de parrainage a lancé, le 21 janvier, un appel à la « confrontation » et la « mobilisation » contre ce qu’elle nomme « plan de réélection frauduleuse de Macky Sall au premier tour ».

Déjà en 2015, Abdoulaye Wade, battu au second tour en 2012 par Macky Sall, avait évoqué ce type de scénario en cas de condamnation de son fils Karim. Il n’avait pas réussi à mobiliser les foules.

Sénégal: Retour de Abdoulaye Wade au pays

L’ancien président du Sénégal, Abdoulaye Wade arrive à Dakar, ce jeudi 07 février 2019.

Son arrivée est prévue pour 15 heures. Abdoulaye Wade revient de Paris, d’où, il s’est opposé à la tenue de l’élection présidentielle du 24 février, au travers d’une vidéo. Sur l’itinéraire, le Pape du Sopi sera accueilli par les militants du Le Parti démocratique sénégalais (Pds) et alliés, entre autres.

Le président Macky Sall semble moins se réjouir de cette arrivé.  Les autorités ont également mis en place un dispositif sécuritaire particulier pour accueillir Wade. Des unités de maintien de l’ordre vont encadrer toutes les manifestations liées à l’arrivée du président Wade. Un encadrement qui n’est pas du goût des alliés de Wade.

L’homme politique qui n’a plus été au Sénégal depuis novembre 2017, compte faire un véritable périple pour son retour aux sources. Accueilli à l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd), il va emprunter la voie Autoroute sortie Sébikotane. Des arrêts seront observés à Diamniadio et Bargny. Pikine, Mbao et Thiaroye sont également au programme de l’homme de 92 ans. Ce parcours va  conduire celui qui a régné du 1ᵉʳ avril 2000 au 2 avril 2012 au pouvoir, dans la capitale dakaroise, notamment au lieu-dit Entrée Dakar et le Rond-Point Liberté 6.

Une fois le bain de foule terminé, toutes les sections du Département de Dakar, les Organismes internes, les Mouvements de Soutien, les partis alliés se rassembleront à la permanence nationale.