Lors de sa première participation au 65e sommet de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) à Abuja ce dimanche 7 juillet, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a appelé à des réformes visant à rapprocher l’institution des populations et à renforcer l’unité régionale.
Dans son allocution, diffusée par les services de communication de la présidence, Faye a réaffirmé l’engagement du Sénégal envers la Cédéao, en soulignant l’importance des relations historiques et fraternelles entre les membres. « Je réitère ici l’ancrage du Sénégal dans la Cédéao, en tant que membre fondateur et au regard des relations d’amitié fraternelle et de coopération conviviale que mon pays a toujours entretenues avec tous les membres de notre organisation depuis l’époque des pères fondateurs », a-t-il déclaré.
Faye a insisté sur la nécessité de promouvoir les projets communautaires et de transformer l’image de la Cédéao, souvent perçue comme influencée par des puissances extérieures et distante des populations. « Il est impératif que nous poursuivions nos efforts pour des retrouvailles de toute la famille afin de consacrer toutes nos forces et nos ressources aux projets et initiatives communautaires qui nous rassemblent », a-t-il préconisé.
Le président sénégalais a également critiqué les sanctions imposées par la Cédéao, soulignant leur impact négatif sur les populations et suggérant une réflexion sur leur pertinence. « Le moment est peut-être venu de réfléchir davantage sur les sanctions communautaires extrêmes, qui, au regard de leurs impacts économiques et sociaux sévères, renforcent malheureusement l’idée d’une institution qui punit ses populations au lieu d’être à leur service et à leur secours », a-t-il recommandé.
Faye a mis en garde contre le risque de voir le Mali, la Guinée, et le Burkina Faso quitter la Cédéao, soulignant les dommages potentiels pour le panafricanisme. Il a appelé à tout faire pour éviter le retrait de ces pays, considérant cela comme un échec majeur pour l’unité africaine. « Nous devons tout faire pour éviter le retrait des trois pays frères de la Cédéao. Ce serait le pire des scénarios et une grande blessure au panafricanisme que les pères fondateurs nous ont légué et que nous avons la responsabilité historique de sauvegarder et de transmettre aux générations futures ».
Pour conclure, Faye a prôné des réformes nécessaires pour adapter l’organisation aux réalités contemporaines et renforcer les objectifs communs. « Il me semble également nécessaire d’engager les réformes idoines pour adapter la Cédéao aux réalités de son temps et consolider notre marche collective vers nos objectifs communs », a-t-il ajouté.
Reconduit à la tête de la Conférence des Chefs d’État et de gouvernement de la Cédéao, le président nigérian Bola Tinubu a demandé à Bassirou Diomaye Faye de devenir l’envoyé de l’organisation auprès des pays de l’Alliance des États du Sahel (AES). Faye a accepté cette mission et s’est déjà rendu au Mali et au Burkina Faso dans le cadre de ses déplacements régionaux depuis son arrivée au pouvoir en mars dernier.