CORAF : assurer la pérennité des parcs agricoles en Afrique de l’Ouest et du Centre

Alors que le Conseil Ouest et Centre Africain pour la Recherche et le Développement Agricole (CORAF) prépare ses activités pour…

Alors que le Conseil Ouest et Centre Africain pour la Recherche et le Développement Agricole (CORAF) prépare ses activités pour 2025, la question du financement demeure centrale. Ce mardi, l’organisation a tenu une réunion pour évaluer la campagne 2024 et planifier l’expansion des parcs de technologies agricoles dans la région.

La suspension des financements de l’USAID constitue un défi, mais le CORAF reste confiant. Le Dr Lamien Nieyidouba , chargé de programme, a souligné que l’organisation n’a jamais voulu dépendre d’un seul bailleur. « Nous bénéficions du soutien de partenaires comme la Banque mondiale et la coopération suisse, qui continuent à nous accompagner » , a-t-il affirmé.

Pour pérenniser son action, le CORAF mise sur une diversification des financements et l’implication des gouvernements locaux . L’objectif est d’ étendre ces parcs et de rapprocher les innovations des producteurs .

Le Sénégal, pionnier des parcs agricoles en Afrique de l’Ouest

Depuis 2020, le Sénégal est un modèle régional dans le développement des parcs de démonstration . Initialement installés à Bambey , ces parcs sont désormais présents dans sept régions .

Cette initiative a été portée par le Dr Aliou Faye , chercheur à l’ Institut Sénégalais de Recherche Agricole (ISRA) . Il a développé la plateforme I-RICH , qui vise à diffuser les innovations agricoles au-delà des laboratoires.

Les parcs de démonstration adoptent une approche « one-stop show » , rassemblant des variétés améliorées, des pratiques culturelles innovantes et des outils d’aide à la décision . Leur impact est visible :

La variété de mil SL 28 affiche un rendement de 3,7 tonnes/hectare , contre moins d’une tonne pour les variétés traditionnelles.
Un agriculteur cultivant trois hectares peut obtenir jusqu’à 10 tonnes de mil , assurant sa sécurité alimentaire et un surplus commercialisable .

Une approche complète pour transformer l’agriculture

Les parcs de technologies agricoles s’appuient sur trois piliers :

Variétés améliorées : adaptées aux conditions climatiques pour maximiser le rendement.
Pratiques culturelles innovantes : comme l’ association mil-niébé , qui améliore la rétention d’eau et la résilience climatique.
Outils d’aide à la décision : pour ajuster les stratégies agricoles selon l’environnement.

L’impact de cette approche est scientifiquement prouvé , avec plusieurs mémoires d’ingénieurs agronomes validant les résultats obtenus.

Un appel aux gouvernements et au secteur privé

Pour garantir l’extension de ces parcs , le Dr Nieyidouba appelle les autorités nationales à soutenir financièrement cette initiative. Il plaide également pour une mobilisation du secteur privé , afin d’ accélérer l’adoption des technologies agricoles.

L’avenir des parcs de technologies agricoles repose sur une coopération renforcée entre bailleurs, États et acteurs du secteur privé . Leur succès au Sénégal montre qu’une agriculture plus performante et résiliente est possible en Afrique de l’Ouest et du Centre .

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