Le Premier Ministre Ousmane Sonko a présidé, ce mardi 18 mars 2025, une réunion interministérielle dédiée à l’état civil à la Primature. Cette rencontre a mis en lumière un diagnostic alarmant et abouti à l’adoption de mesures ambitieuses pour moderniser le système d’enregistrement des actes de naissance, de mariage et de décès au Sénégal.
Le constat est sans appel : plus de 600 000 élèves sont sans acte de naissance, ce qui menace leur accès aux examens officiels. De plus, 60 % des communes peinent à gérer l’état civil en raison d’un manque de coordination, de coûts élevés et d’infrastructures inadaptées, notamment dans les zones reculées et la diaspora. La fraude documentaire est également préoccupante, avec 30 000 cas suspects recensés en 2024, tandis que des régions comme Kolda, Sédhiou et Kaffrine affichent un taux d’enregistrement des mariages et décès inférieur à 40 %.
Pour répondre à ces défis, Ousmane Sonko a annoncé plusieurs mesures phares. Parmi elles, la gratuité potentielle des déclarations de naissance, mariage et décès, ainsi que la digitalisation du système d’état civil, avec un objectif de 90 % d’actes numérisés d’ici 2027. Un plan de régularisation massif sera également déployé, notamment en Casamance où 50 000 actes de naissance sont en attente.
Le gouvernement renforcera aussi la gestion de l’état civil dans les consulats et ambassades, tout en s’appuyant sur les volontaires du Service civique national et les organisations communautaires pour encourager les déclarations systématiques. Enfin, un projet de loi sur l’informatisation de l’état civil sera soumis à l’Assemblée nationale.
Avec ces réformes, le Sénégal vise à garantir à chaque citoyen son droit à une identité légale, tout en modernisant et sécurisant son système d’état civil.