Le Sénégal est dignement représenté parmi les récipiendaires du prix L’Oréal-UNESCO pour cette 10è édition. Le médecin Fatoumata Ba et la pharmacienne-biologiste Najah Fatou Coly, font partie des 20 femmes africaines lauréates des prix décernés vendredi à Dakar par la Fondation L’Oréal et l’Unesco.
Les 20 lauréates ont été sélectionnées dans 15 pays africains, pour la 10e édition du Programme L’Oréal-Unesco pour les femmes et la science en Afrique subsaharienne.
Fatoumata Ba, médecin et chercheuse à l’Université Gaston-Berger de Saint-Louis, a été récompensée pour ses recherches sur le syndrome d’apnées-hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS), un trouble entraînant une obstruction des conduits respiratoires de l’arrière-gorge et un relâchement des muscles des parois du pharynx. Elle poursuit des études doctorales en physiologie humaine. Le SAHOS est une pathologie assez fréquente et très peu connue. (…) Son taux de prévalence varie entre 5 et 25 % en Occident. Mais au Sénégal, nous n’avons pas de données’’ sur ce syndrome, a expliqué Mme Ba lors de la cérémonie de remise des prix aux lauréates.
L’un des objectifs de l’étude qui lui a valu la distinction est de disposer de données sur le SAHOS au Sénégal. Fatoumata Ba cherche à connaître la prévalence de ce syndrome à Saint-Louis surtout.
‘’C’est une pathologie sous-évaluée parce que 85% des patients souffrant du syndrome ne sont pas diagnostiqués’’, a-t-elle dit sur la base de données obtenues en Europe et aux Etats-Unis.
‘’C’est une pathologie grave, car elle entraîne des complications cardiovasculaires tels que l’hypertension artérielle, les arythmies, les accidents vasculaires cérébraux ou des syndromes métaboliques’’, a expliqué Mme Ba.
‘’C’est une pathologie grave, car elle entraîne des complications cardiovasculaires tels que l’hypertension artérielle, les arythmies, les accidents vasculaires cérébraux ou des syndromes métaboliques’’, a expliqué Mme Ba.
Elle estime qu’il ‘’est important de prendre en charge’’ le SAHOS dont les sujets atteints ‘’présentent des symptômes de la maladie du sommeil [et] n’arrivent pas à dormir correctement la nuit à cause de pauses respiratoires répétées, qui les obligent à se réveiller’’. Les malades sont victimes également de céphalées et de somnolence, selon la lauréate.
‘’Nous nous sommes fixé comme objectif d’étudier ce syndrome, notamment la fonction endothéliale (couche de cellules tapissant l’intérieur des vaisseaux sanguins), un témoin précoce de l’atteinte vasculaire’’, a-t-elle ajouté.
Mme Bâ affirme que le prix reçu lui permettra de continuer la recherche pour disposer de données sur cette maladie au Sénégal, d’inciter les pouvoirs publics à la prise en charge des malades et de sensibiliser les populations.
La pharmacienne-biologiste Najah Fatou Coly, enseignante à l’Université de Thiès, a reçu un prix de L’Oréal-Unesco pour ses recherches sur la prise en charge des nouveau-nés et la réduction des risques de mortalité néonatale.
‘’Nous avons constaté que les infections néonatales sont importantes, et nous nous sommes demandé s’il y a avait des marqueurs pour les diagnostiquer (…) sans ambiguïté’’, a expliqué Mme Coly, soulignant que les maladies du nouveau-né découlent souvent d’une ‘’grossesse mal suivie’’ ou d’un accouchement sans assistance adéquate.
‘’Au Sénégal, la mortalité néonatale est estimée à 19 pour 1000. Sept pour cent des décès sont causés par les infections néonatales d’origine bactérienne’’, affirme Najah Fatou Coly, ancienne interne des hôpitaux et doctorante à l’Université Cheikh-Anta-Diop de Dakar.
‘’L’objectif de cette recherche est de permettre une prise en charge très rapide des nouveau-nés et de réduire le risque de mortalité néonatale’’, a dit la biologiste, qui envisage de soutenir sa thèse de doctorat en 2020.
‘’L’objectif de cette recherche est de permettre une prise en charge très rapide des nouveau-nés et de réduire le risque de mortalité néonatale’’, a dit la biologiste, qui envisage de soutenir sa thèse de doctorat en 2020.
Le prix qu’elle a reçu, qui est doté de 10.000 euros (environ 6,5 millions de francs CFA), lui permettra, a-t-elle dit, de poursuivre son projet de recherche. ‘’Mon principal défi, c’est d’avoir un laboratoire de recherche équipé au sein de l’université qui m’héberge, pour enseigner et mener à bien d’autres projets.’’
Source : APS