Le secrétaire général du syndicat national des pêcheurs du Sénégal, Moustapha Dieng, soulève plusieurs problématiques liées à la réduction de la zone de pêche due à l’installation de plateformes pétrolières. Avant l’avènement de ces structures, les pêcheurs jouissaient d’une liberté de navigation plus étendue en mer, ce qui favorisait leurs activités. Cependant, avec l’introduction des plateformes, leur accès aux zones de pêche est limité, notamment dans un rayon de 500 mètres autour de celles-ci. De plus, l’éclairage des plateformes attire les poissons environnants, créant une concentration de biodiversité qui rend les zones adjacentes moins attractives pour la pêche traditionnelle.
Une situation particulièrement préoccupante se présente à Saint-Louis et Sangomar, où les plateformes sont installées sur des récifs coralliens millénaires, jadis des lieux de résidence essentiels pour les poissons. Moustapha Dieng déplore le fait que ces récifs, comme « Diatara » à Saint-Louis, autrefois fréquentés par des milliers de pirogues de pêche, soient désormais interdits d’accès. Cette restriction entraîne des pertes économiques considérables pour les pêcheurs locaux, qui se voient privés de leurs zones de pêche traditionnelles.
Face à cette situation, le syndicat propose des solutions au président Bassirou Diomaye Faye. Il appelle à la mise en place d’une indemnisation équitable, impliquant l’État du Sénégal, les compagnies pétrolières et les pêcheurs eux-mêmes. L’objectif est de compenser les pertes subies par les pêcheurs directement impactés par la réduction de leurs zones de pêche, plutôt que d’indemniser seulement le secteur de la pêche dans son ensemble. Cette démarche tripartite vise à garantir une réponse juste et adaptée aux défis rencontrés par les communautés de pêcheurs face à l’exploitation pétrolière croissante.