Khalifa Ababacar Sall, âgé de 68 ans, est un personnage central de la scène politique sénégalaise. De son passé d’instituteur à ses multiples mandats ministériels et locaux sous le règne du Parti socialiste, il incarne une figure influente depuis des décennies. Sa participation à l’élection présidentielle du 24 mars marque une étape cruciale dans sa longue carrière politique.
La validation récente de sa candidature pour ce scrutin, après un revers en 2019, semble être une victoire personnelle pour ce natif de Louga, ville du nord du Sénégal. Engagé très tôt dans le militantisme politique, il s’est rapidement distingué au sein du Parti socialiste, occupant diverses fonctions de responsabilité, malgré une exclusion ultérieure pour dissidence.
Son parcours politique est marqué par des mandats de député et de ministre, débutant dès 1983. Après une période de consultant international, il devient maire de Dakar en 2009, puis est réélu en 2014. Cependant, son ascension vers la présidence est entravée par des accusations de détournement de fonds, l’amenant à être condamné en 2017. Malgré cela, ses partisans crient au procès politique, soulignant son évincement comme une manœuvre pour éliminer un concurrent potentiel à l’élection présidentielle de 2019.
Le rapprochement entre l’ancien leader du PS, Ousmane Tanor Dieng, et le président Macky Sall, ainsi que l’ambition de jeunes politiciens, ont compliqué son parcours. Exclu du PS pour insubordination, il perd son poste de maire en 2022, remplacé par l’un de ses lieutenants, Barthélémy Dias.
Khalifa Ababacar Sall incarne pour ses partisans des valeurs de dignité, de persévérance et de résistance en politique. Son destin politique semble s’articuler autour de l’élection présidentielle de cette année. Sa réussite à accéder à la présidence serait une réhabilitation politique après ses déboires judiciaires et une revanche pour les socialistes après des années dans l’opposition.