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La CICODEV recommande au Sénégal des stock de sécurité de denrées alimentaires

L’Institut panafricain pour la citoyenneté, les consommateurs et le développement (CICODEV) recommande à l’Etat de "mettre en place des stocks…

L’Institut panafricain pour la citoyenneté, les consommateurs et le développement (CICODEV) recommande à l’Etat de « mettre en place des stocks de sécurité pour garantir la disponibilité permanente des produits alimentaires sains et nutritifs de première nécessité à un coût acceptable pour les consommateurs les plus démunis ».
Il s’agit de permettre de « mieux faire face aux effets de la pandémie » de la Covid-19, souligne l’institut dans un communiqué évoquant une enquête menée en mai dernier par CICODEV Afrique.
Cette enquête a été conduite à travers ses 16 points focaux répartis dans les 14 régions du Sénégal, pour « recueillir l’avis et le ressenti des populations sur l’impact que cette crise a sur leur quotidien et leur sécurité alimentaire et nutritionnelle ».
« L’enquête menée par CICODEV révèle à suffisance qu’il existe de réelles menaces d’insécurité alimentaire qui peuvent engendrer un affaissement de l’économie nationale. Son objet s’inscrit en droite ligne de notre mission de générer des connaissances sur les impacts des choix et modèles des citoyens et d’informer, de défendre, de protéger, d’éduquer et de représenter les consommateurs, avec un accent particulier sur les droits des plus défavorisés », déclare Amadou Kanouté, directeur exécutif de Cicodev.
Le communiqué relève les conséquences des menaces immédiates des mesures de confinement sur la sécurité alimentaire en ville et dans les villages. Ces mesures « ont pu restreindre l’accès des populations à des ressources alimentaires suffisantes, diverses et nutritives », observe le document.
Il signale que « la fermeture du marché de Diaobé pendant huit semaines a entraîné un manque à gagner estimé à environ 5 milliards de francs CFA ».
« Les obstacles rencontrés par les producteurs sont essentiellement liés à la conservation des produits périssables, une situation difficile du fait de l’absence de centres de stockage dans certaines régions et des difficultés d’accès au crédit dans les banques », note le communiqué.
Devant cette situation, Cicodev invite les pouvoirs publics à « réduire autant que possible la dépendance du marché et surtout extérieur pour assurer la sécurité alimentaire de ses citoyens ».

Elle préconise aussi de « favoriser l’émergence de systèmes alimentaires (production, transformation, distribution, stockage, consommation, gestion des déchets) plus durables, plus résilients et plus favorables aux exploitations familiales locales ».

Les populations ont toutefois adopté des stratégies d’adaptation pour surmonter les difficultés engendrées par les restrictions liées aux mesures prises contre la propagation de la maladie à coronavirus.
« Dans les localités de Fatick, Kébémer, Tambacounda et Ziguinchor, les populations s’organisent pour s’approvisionner lorsque les légumes ou poissons sont à bon prix. Certains achètent et stockent des grandes quantités de produits alimentaires (riz, sucre, lait, dattes, œufs…) afin de prévenir les ruptures de stock. Tandis que d’autres s’approvisionnement en denrées périssables pour ensuite les mettre au frais à côté du canari ou chez les voisins qui possèdent des réfrigérateurs », indique la CICODEV.
Elle note que « la livraison à domicile à travers Internet ou par téléphone fait également partie des mécanismes de résilience notés dans certaines localités ».

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