La Cour d’appel de Dakar a confirmé, ce lundi, la condamnation du journaliste Madiambal Diagne, patron du groupe Avenir Communication, pour diffamation à l’encontre du juge Souleymane Téliko, actuel directeur général du Centre de formation judiciaire (CFJ).
Cette décision valide le jugement rendu le 17 juin 2021 par le tribunal correctionnel de Dakar, qui avait infligé à Madiambal Diagne :
- Trois mois de prison ferme
- Une amende de 500.000 francs CFA
- 5 millions de francs CFA de dommages et intérêts à verser à Souleymane Téliko
Un différend judiciaire lié à des accusations publiques
L’affaire remonte à des déclarations faites par Madiambal Diagne lors d’une émission télévisée. Il y affirmait que le juge Souleymane Téliko avait été mis en cause dans un rapport de l’Union européenne (UE) pour avoir indûment perçu des indemnités dans le cadre de sa mission au sein des Chambres africaines extraordinaires, chargées de juger l’ancien président tchadien Hissène Habré.
Face à ces accusations, Souleymane Téliko a vigoureusement contesté les propos du journaliste et saisi la justice pour diffamation.
Une condamnation qui soulève des questions sur la liberté de la presse
Ce verdict relance le débat sur la liberté d’expression et la responsabilité des journalistes au Sénégal. Alors que certains y voient une mesure nécessaire pour protéger l’honneur et la réputation, d’autres s’interrogent sur les implications pour la presse et les limites du droit à l’information.
Avec cette condamnation confirmée, Madiambal Diagne devra purger sa peine, sauf recours en cassation. L’affaire illustre les frictions entre le monde judiciaire et les médias, dans un contexte où la régulation de la parole publique est de plus en plus scrutée.