La France a décidé de fermer ses bases militaires permanentes au Sénégal et dans d’autres pays d’Afrique de l’Ouest et Centrale d’ici l’été 2025. Cette information a été confirmée par une source militaire française, citée par l’Agence de presse sénégalaise (APS).
Les discussions sont en cours pour organiser ce retrait. « À l’été 2025, il n’y aura plus de base militaire française permanente au Sénégal », a déclaré la source. Paris prévoit de maintenir une coopération adaptée aux besoins des autorités sénégalaises, sans présence permanente.
Une réponse aux aspirations de souveraineté
Ce changement stratégique reflète les aspirations des pays africains à plus de souveraineté. « La présence militaire française est souvent perçue comme une atteinte à cette souveraineté. Nous en sommes conscients », a reconnu la source. Ces bases alimentaient un sentiment négatif envers la France.
Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a confirmé cette orientation. En janvier 2024, il a annoncé la fin de toute présence militaire étrangère sur le territoire sénégalais dès 2025.
Les accords militaires en révision
Depuis 2012, un accord bilatéral entre la France et le Sénégal définissait leur coopération. Cet accord offrait des avantages aux deux parties. La France bénéficiait d’un accès stratégique aux infrastructures sénégalaises et d’exonérations fiscales. En retour, le Sénégal profitait d’une assistance technique et de formations militaires.
Cet accord peut être dénoncé avec un préavis de six mois. La restitution des installations se fera sans compensation, sauf accord spécifique.
Un retrait à l’échelle continentale
Ce retrait s’inscrit dans une réorganisation globale des forces françaises en Afrique. Depuis 2023, la France a quitté le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad.
Au Tchad, les autorités ont dénoncé l’accord militaire avec la France en novembre 2024, qualifiant cet accord d’« obsolète ». Le président Mahamat Idriss Déby Itno a salué cette décision comme un « tournant historique ».
Un climat diplomatique tendu
Ce retrait se déroule dans un contexte diplomatique tendu. Le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a contesté les propos d’Emmanuel Macron. Le président français avait déclaré que le retrait des bases résultait de négociations préalables. Sonko a réfuté ces affirmations, affirmant que cette décision reflétait la souveraineté du Sénégal.
Au Tchad, le gouvernement a également demandé à la France de respecter les aspirations des peuples africains. Selon un communiqué tchadien, Paris devrait se concentrer sur les préoccupations internes de la France.