Dans un entretien exclusif avec le journal français « Le Figaro », la ministre de la Justice et garde des sceaux, Me Aïssata Tall Sall, revient sur les tensions entre le pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire au Sénégal. Alors que l’Assemblée nationale a voté en faveur du report des élections suite à la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire, la ministre rejette toute implication de l’exécutif dans cette décision.
Selon Me Aïssata Tall Sall, le report des élections est le résultat d’une initiative de l’opposition, préoccupée par le traitement réservé à son candidat, Karim Wade, par le Conseil constitutionnel. Elle insiste sur le respect de la séparation des pouvoirs et décline toute responsabilité de l’exécutif dans cette affaire.
La ministre rappelle également que le président Macky Sall, en tant que garant de l’ordre constitutionnel, ne pouvait pas intervenir dans le différend entre l’Assemblée nationale et le Conseil constitutionnel. Elle souligne que la durée du mandat présidentiel demeure inchangée, conformément à l’article 27 de la Constitution sénégalaise.
Malgré les critiques émanant de l’opposition et de la société civile, qualifiant la situation de « coup d’État constitutionnel », Me Aïssata Tall Sall défend la légalité des actions entreprises par le gouvernement. Elle affirme que le Sénégal reste une démocratie solide où la primauté de la loi est respectée.
La ministre assure également que le dialogue est engagé avec la communauté internationale pour expliquer la situation et garantir le déroulement pacifique et inclusif des élections à venir. Elle réaffirme l’engagement du gouvernement à maintenir l’ordre public dans le calme et la stabilité, conformément aux principes démocratiques du pays.