Le nouveau régime sénégalais se penche sur les contrats conclus à la fin du mandat de Macky Sall, avec une attention particulière portée sur le regroupement sénégalo-turc « DakarNaval-Ozata Shipyard ». Les enjeux financiers de ce contrat sont estimés à près de 80 milliards de francs CFA, selon le quotidien L’Observateur.
Le Président Diomaye Faye a convoqué l’ancien ministre de la Pêche Pape Sagna Mbaye et le Directeur général de la société des infrastructures de réparation navale de Dakar pour discuter de cette affaire. Il s’agit notamment de revoir l’intervention du président sortant, Macky Sall, qui avait choisi le groupement sénégalo-turc « DakarNaval-Ozata Shipyard » pour bénéficier d’une nouvelle concession juste avant son départ, remplaçant ainsi l’ancienne convention attribuée à Dakarnave.
Selon L’Observateur, « DakarNaval-Ozata Shipyard » a remporté l’appel d’offres parmi cinq candidats, offrant une proposition jugée plus attrayante que celle de son concurrent principal, le consortium « Damen-Atmar-Maritalia ». Dans le procès-verbal du dépouillement, le groupement sénégalo-turc a proposé un ticket d’entrée de 3 milliards de francs CFA, bien supérieur aux 550 millions proposés par Damen. De plus, il a offert des conditions plus avantageuses pour la prise en charge des impératifs du service public, de la sécurité et de la défense nationale, compte tenu du caractère sensible et stratégique de l’exploitation des chantiers navals.
En outre, l’actionnariat du projet serait réparti à hauteur de 70% pour l’État et les opérateurs privés sénégalais, et 30% pour le partenaire turc. Les retombées financières sont estimées à 107 milliards de francs CFA. Cependant, le consortium « Damen-Atmar-Maritalia » a contesté la procédure auprès de l’Autorité de Régulation de la Commande Publique (ARCOP), obtenant ainsi une suspension provisoire de la part de l’organisme de régulation.
Le nouveau ministre des Pêches, Fatou Diouf, a été chargé par le président sénégalais de suivre de près cette affaire, illustrant ainsi l’importance accordée à cette question par le gouvernement.