Les négociations entre le Fonds monétaire international (FMI) et le Sénégal pour un nouveau programme d’aide financière sont suspendues. L’institution financière a annoncé, le lundi, qu’elle ne débutera pas les discussions tant que le gouvernement n’aura pas corrigé les erreurs de communication concernant des données économiques cruciales sous l’administration de l’ex-président Macky Sall.
Cette décision intervient après que le FMI a gelé la facilité de crédit actuelle de 1,8 milliard de dollars, en attendant un audit approfondi des finances du pays. Le mois dernier, le gouvernement de Bassirou Diomaye Faye a révélé que la dette nationale et le déficit budgétaire étaient bien plus élevés que les chiffres rapportés auparavant. Un rapport de la Cour des comptes indique que la dette sénégalaise atteignait 99,67 % du PIB fin 2023, contre les 74,41 % annoncés par l’ancienne administration.
Des réformes économiques exigées
Edward Gemayel, chef de mission du FMI pour le Sénégal, a souligné que la correction de ces incohérences était une condition sine qua non pour débloquer de nouveaux financements. Toutefois, il a assuré que, dès que cette question serait résolue, le FMI pourrait agir « très, très vite ».
Par ailleurs, le FMI insiste sur la nécessité de réformes économiques, notamment la suppression progressive des subventions énergétiques, jugées trop coûteuses. Selon Gemayel, ces aides, qui représentent 4 % du PIB, profitent davantage aux ménages aisés qu’aux plus vulnérables.
L’espoir des ressources pétrolières et gazières
L’institution financière estime néanmoins que les revenus pétroliers et gaziers du Sénégal pourraient jouer un rôle clé dans l’équilibre budgétaire du pays. Avec une production offshore dépassant les prévisions, ces ressources devraient générer environ 1 % du PIB par an sur les cinq prochaines années.
Une transparence indispensable
Alors que Dakar espère obtenir un nouvel accord avec le FMI d’ici juin 2025, la transparence des finances publiques devient une priorité absolue. Les autorités devront démontrer leur engagement à assainir la gestion budgétaire et à rectifier les erreurs passées pour restaurer la confiance des partenaires internationaux.