Le thiéré, le couscous sénégalais, a été sacré meilleur couscous du monde cette semaine lors de la 22e édition du concours « Cous Cous Fest », organisé en Italie. Reportage à Dakar où se perpétue ce savoir-faire ancestral.
Dans sa cour et comme chaque jour, Aïssatou Cissé, 60 ans, assise sur un petit tabouret, s’active devant cinq énormes bassines de couscous. Tout devra disparaître le soir au marché. « C’est la tradition, les ancêtres le préparaient pour le repas du soir, et c’est bon pour la santé aussi », raconte-t-elle.
Dans son boubou orange, Aissatou Cissé s’arme de patience. La graine de mil est trempée, pilée, mélangée avec de l’eau, puis passée à la vapeur. Il faut ensuite la tamiser et ajouter une poudre à base de feuilles de baobab. « Quand il y a un mariage, on le prépare pour servir le dîner », explique-t-elle.
Ce plat est consommé en particulier par la communauté sérère, mais aussi à l’occasion de la Tamkhrarit, le Nouvel An musulman. Ensuite, à chacun sa sauce. Quatre marmites sont sur le feu, avec des haricots, du poulet ou du névadaye, sauce de feuille de moringa et recette populaire.
Seul problème pour Aïssatou Cissé et sa famille : le prix du maïs importé du Canada, 300 francs CFA le kilogramme, environ 45 centimes d’euros. Mais la tradition du thiéré se transmet de génération en génération. Elle-même l’a apprise de ses grands-parents.
Cette semaine, une cheffe sénégalaise originaire de Dakar, Marème Cissé, et son fils Falilou Diouf, qui tiennent un restaurant en Sicile, ont remporté la 22e édition du concours Cous Cous Fest organisé en Italie. Ils ont gagné avec une version au poulpe sur lit de mangue.
Source: RFI