Le gouvernement sénégalais poursuit son ambitieux projet d’expansion du Train Express Régional (TER). Alors que la mise en service du tronçon Dakar-Aéroport International Blaise Diagne (AIBD) est prévue avant juin 2025, les autorités planifient déjà l’extension du réseau vers Thiès et Mbour. Une initiative qui vise à renforcer la mobilité urbaine et interurbaine, mais qui soulève également des questions sur les coûts et la gestion du projet.
Une extension en vue pour le TER
Invité de l’émission Point de Vue sur la RTS, le ministre des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens, Yankhoba Diémé, a confirmé cette volonté d’expansion. « Nous avons déjà reçu six des sept rames commandées initialement. En prévision des Jeux Olympiques de la Jeunesse (JOJ) 2026, cinq rames supplémentaires ont également été commandées », a-t-il déclaré.
Cette extension du réseau ferroviaire s’inscrit dans une stratégie plus large visant à moderniser les infrastructures de transport au Sénégal. Elle devrait notamment faciliter les déplacements entre Dakar, Thiès et Mbour, trois pôles économiques et touristiques majeurs du pays.
Un coût bien plus élevé que prévu
Cependant, le projet s’accompagne de défis financiers majeurs. Le ministre a révélé que le coût total du TER s’élève à 1 200 milliards FCFA, bien au-delà des 500 milliards FCFA initialement annoncés par l’ancien régime. Cette révélation confirme les critiques formulées par Ousmane Sonko, alors dans l’opposition, concernant la gestion financière du projet.
Un contrat désavantageux pour l’État
Autre point préoccupant : les termes du contrat liant le Sénégal à la Société d’Exploitation du TER (SETER). Selon Yankhoba Diémé, l’accord garantit un seuil de rentabilité en dessous duquel l’État doit compenser les pertes, plaçant ainsi l’ensemble du risque financier sur les épaules du Sénégal.
« Nous sommes en train de renégocier les termes de l’accord pour obtenir un meilleur deal », a affirmé le ministre. Il a également évoqué la possibilité d’une entrée de l’État dans le capital de la SETER afin de lever certains blocages et d’assurer une gestion plus équilibrée du projet.
Un défi de taille pour le gouvernement
Avec ces révélations, la gestion du TER revient au centre des débats publics. Alors que l’extension du réseau vers Thiès et Mbour s’annonce comme un nouveau défi, le gouvernement doit également faire face à des questions de transparence et de rentabilité.
Le TER, présenté comme un projet phare de modernisation du Sénégal, reste un symbole fort des ambitions du pays en matière d’infrastructures. Cependant, sa réussite dépendra de la capacité des autorités à maîtriser les coûts, à renégocier des contrats équitables et à garantir un service de qualité pour les usagers.
Perspectives pour l’avenir
À l’approche des Jeux Olympiques de la Jeunesse 2026, le TER jouera un rôle clé dans le transport des visiteurs et des athlètes. Son extension vers Thiès et Mbour pourrait également stimuler le développement économique de ces régions, à condition que les défis actuels soient relevés avec efficacité.
En attendant, le gouvernement sénégalais reste déterminé à faire du TER un succès, malgré les obstacles financiers et logistiques. L’avenir dira si cette ambition se concrétisera au bénéfice de tous les Sénégalais.