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Lutte contre la corruption: Birima Mangara plaide pour des solutions africaines

Les chercheurs africains doivent, eux-mêmes, trouver des réponses scientifiques pour lutter efficacement contre la corruption sur le continent, selon le…

Les chercheurs africains doivent, eux-mêmes, trouver des réponses scientifiques pour lutter efficacement contre la corruption sur le continent, selon le ministre sénégalais en charge du Budget, Birima Mangara. Il l’a dit à l’ouverture, hier, de la 8ème Conférence annuelle africaine de la Comptabilité et de la Finance à Dakar.

La corruption est un fléau mondial qui frappe l’Afrique de plein fouet. D’ailleurs, selon l’Indice de perception de la corruption 2017, environ ‘’23 sur les 54 pays africains, soit 43%’’, se situent dans la dernière partie des pays à forte prévalence de corruption. Hier, profitant de l’ouverture de la 8ème Conférence annuelle africaine de la Comptabilité et de la Finance qu’il a présidée, le ministre du Budget, Birima Mangara, a interpellé les experts en comptabilité et en finance sur la question, d’autant qu’à son avis, ils ‘’connaissent la conséquence des activités de corruption’’. Ainsi, le ministre estime qu’ils ont l’obligation de développer des mécanismes et dispositifs contribuant à lutter contre ce mal. ‘’Pendant de nombreuses années, dit-il, nous avons reçu des prescriptions provenant de l’étranger pour lutter contre la corruption. Mais elle est toujours présente. La question est donc de savoir si les chercheurs africains travaillant spécifiquement sur cette question, au niveau local, sont à même de trouver des solutions plus efficaces.’’

Mais ce n’est pas tout, Birima Mangara souligne qu’un autre challenge se pose pour le continent noir : le partage des résultats de recherches provenant des pays utilisant des langues différentes. Car, en raison de la barrière linguistique, il est fréquent que ceux qui résident dans les pays anglophones effectuent des recherches exclusivement dans les pays parlant la même langue et vice-versa. Ainsi, il a exhorté l’Association africaine de la Comptabilité et de la Finance (Aafa), initiatrice de ce rendez-vous, à briser cette barrière. Pour lui, cette association a un rôle ‘’considérable’’ à jouer dans le développement du continent. Dès lors, le ministre du Budget a rappelé que l’Organisation des Nations unies a établi les 17 Objectifs de développement durables (Odd). Au niveau continental, l’Union africaine a adapté son agenda 2063 dans ce sens. ‘’Cependant, le rôle et l’implication de la finance, particulièrement de la comptabilité, à la réalisation de ces initiatives restent à établir. Je vous invite donc en tant qu’association panafricaine à voir comment contribuer en termes de recherches et de pratiques à la réalisation des Odd en Afrique’’, a-t-il plaidé.

Selon Birima Mangara, la communauté universitaire a aussi un rôle ‘’crucial’’ à jouer pour offrir un leadership fondé sur des recherches ‘’équilibrées’’ et un savoir-faire qui aident le continent à répondre à ces aspirations. Donc, pour lui, l’impératif réside dans la saisie de l’opportunité qui s’offre à eux pour fournir des recherches adaptées aux besoins de l’Afrique. ‘’La recherche en Afrique est particulièrement importante. La plupart des références de recherches effectuées sur les questions et les enjeux du continent sont essentiellement d’initiatives hors-africaines. Cette posture doit changer’’, a-t-il insisté.

D’ailleurs, le directeur du CESAG, le Professeur Bayala Balibé Serge Auguste, a indiqué que l’objectif avec cette rencontre est de voir comment ces acteurs peuvent impacter sur les pratiques de management, de gouvernance pour réduire au maximum les phénomènes tels que la corruption. Mais également, améliorer la gouvernance des finances publiques et impulser le développement et l’émergence des pays africains. ‘’Nous assistons à l’évolution de notre union (Union économique et monétaire ouest-africaine, Uemoa) vers une réforme globale des finances publiques, pour aller vers une gestion axée sur les résultats. Ce qui va impacter, en termes budgétaires, les programmes où on va mettre l’accent sur la finalité, les objectifs, les résultats. A travers ces échanges, nous aurons, à l’issue, des recommandations qui peuvent aider à l’élaboration des politiques publiques afin de pouvoir répondre aux atteintes de nos autorités’’, a-t-il relevé.

En cette édition 2018, la quintessence des trois jours de réflexions va tourner autour de la gouvernance en Afrique à l’aune d’une croissance équitable et soutenue. En effet, pour les initiateurs, la résilience de l’espace communautaire passera ‘’inexorablement’’, non seulement, par un système financier comptable ‘’fort, structuré et inclusif’’, mais également par l’adoption et l’adaptation de cadres institutionnels ‘’propres’’ au continent.

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