La justice sénégalaise ‘’ira jusqu’au bout’’, dans l’affaire de corruption dans laquelle est cité Papa Massata Diack, en lien avec le procès de son père, Lamine Diack, l’ex-patron sénégalais de l’athlétisme mondial accusé d’avoir couvert des faits de dopage au profit d’athlètes russes, en échange de contrats de sponsoring, assure le garde des Sceaux, Malick Sall.
Le procès de Lamine Diack, ancien maire de Dakar et président de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF), de 1999 à 2015, s’est ouvert le 8 juin dernier devant le tribunal correctionnel de Paris.
L’ancien patron sénégalais de l’IAAF est accusé d’avoir conclu en 2011 un accord avec Valentin Balakhnitchev, alors président de la Fédération russe d’athlétisme et trésorier de l’IAAF : retarder les sanctions contre des athlètes en contrepartie d’une entente avec des sociétés russes, sur des contrats de sponsoring et de diffusion des Mondiaux d’athlétisme.
Ces athlètes, au nombre de 23, étaient soupçonnés de dopage, alors que se profilaient les JO de 2012 et les Mondiaux d’athlétisme de 2013 à Moscou, dans un contexte où l’IAAF, quant à elle, manquait d’argent.
Le dirigeant sénégalais est poursuivi pour corruption active et passive, abus de confiance et blanchiment en bande organisée. Ses avocats rejettent toutes les charges portées contre lui.
L’affaire vise également son fils Papa Massata Diack, alors conseiller marketing de l’IAAF, que les enquêteurs accusent d’avoir joué un ‘’rôle central’’ dans ce système de corruption, aidé par l’avocat Habib Cissé, ex-conseiller de Lamine Diack.
Papa Massata Diack sera jugé en son absence, tout comme Valentin Balakhnitchev et Alexeï Melnikov, un ancien entraîneur russe.
Selon le ministre sénégalais de la Justice, la loi sénégalaise n’autorise pas l’extradition de Papa Massata Diack pour qu’il soit jugé en France. Mais il promet que ‘’la justice sénégalaise ira jusqu’au bout dans cette affaire’’.
‘’Ce que le juge français a demandé, le juge sénégalais l’a fait. L’enquête a été faite. Les rapports ont été transmis par les juges sénégalais aux juges français’’, a déclaré Malick Sall au cours de l’émission ‘’Jury du dimanche’’, sur Iradio (privée).
Papa Massata Diack ‘’peut être jugé à Paris par défaut’’, et ‘’les juges sénégalais aussi feront leur travail’’, a insisté le garde des Sceaux, ministre de la Justice.
L’ancien responsable marketing de l’IAAF est visé par deux procédures judiciaires de la justice sénégalaise.
Pour l’affaire dans laquelle son père est jugé devant la 32e chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Paris, une commission rogatoire avait été envoyée aux juges sénégalais par leurs homologues français.