Au Maroc, le suivi sanitaire et biologique des pêcheries actives s’effectue désormais dans toutes les eaux maritimes du royaume, grâce à la politique de décentralisation menée par l’Institut national de recherche halieutique (INRH) qui a implanté des centres régionaux sur tout le long du littoral.
A travers leurs laboratoires, ces centres procèdent à une évaluation indirecte des stocks en complément de l’évaluation directe faite par les navires de recherche, a expliqué à un groupe de journalistes en visite dans la région, le chef du centre régional de l’INRH de Dakhla, Ait Chattou El Mustafa.
C’est un suivi des pêcheries d’une manière régulière à travers les échantillonnages biologiques au niveau du port et au niveau des sites de pêche artisanale, a-t-il expliqué en visitant ce centre construit sur plusieurs hectares avec de nouveaux bâtiments en phase de finition pour de nouveaux laboratoires.
L’INRH, dont le siège se trouve à Casablanca, ‘’dispose de tous les moyens nécessaires pour assurer le suivi des pêcheries avec l’appui au niveau administratif’’, poursuit-il, à l’occasion d’une visite d’un groupe de journalistes africaines.
Le laboratoire de surveillance et de suivi du milieu marin s’occupe du volet sanitaire des coquillages consommés au niveau de la région, explique le chef du laboratoire des pêches, Sidy Baibat. Il y a également un laboratoire de pathologies à Tanger, qui se charge du suivi des coquillages et d’autres fruits de mer.
‘’La région de Dakhla est une zone poissonneuse où débarque une quantité importante de poissons, notamment les petits pélagiques, comme la sardine, la sardinelle, les céphalopodes comme les poulpes, les calamars et la sèche et d’autres espèces’’, explique-t-il.
Des opérations d’échantillonnage sont menés au niveau des points de débarquement de pêche artisanale de la région et du port. Des enquêtes de satisfaction socio-économique sont également faites par les agents du centre halieutique auprès des populations de pêcheurs à Dakhla. L’objectif, souligne Sidy Baibat, est ‘’de compléter les informations recueillies par les deux navires de recherche de l’INRH en haute mer’’.
Pour gérer normalement une recherche halieutique, il faut combiner l’évaluation directe et l’évaluation indirecte, affirme le chercheur. C’est ce qui, selon lui, justifie la nécessité de ‘’disposer de centres régionaux et des laboratoires régionaux au niveau de chaque site’’.
L’INRH dispose de deux navires de recherche à Agadir, d’où ils effectuent des missions sur tout le territoire national.
Des opérations d’embarquement des équipes scientifiques de l’INRH à bord des navires de pêche commerciale sont également effectuées, pour compléter les informations sanitaires afin de mieux gérer d’une manière durable les stocks et leur préservation.
Créé en 1998 pour une recherche de proximité avec un seul centre implanté à Casablanca, l’INRH a développé par la suite une politique de décentralisation le long du littoral marocain. Avant, les agents devaient parcourir plus de 1800 km pour faire des prélèvements tout le long de la côte.
Aujourd’hui, grâce à la politique de décentralisation, l’INRH dispose de centres régionaux à Layoune et à Agadir où se trouve aussi un centre de valorisation des produits de la mer.
Il a aussi une station de surveillance de la salubrité du milieu marin à Walidya, un centre spécialisé de pathologies à Tanger et un centre spécialisé d’aquaculture à Médire. Les agents de l’INDH parcourent tout le littoral marocain, de la Méditerranée à l’Atlantique.