Le Tribunal de grande instance de Tambacounda a mis en délibéré au 2 juillet le verdict du procès sur la mort d’Ibrahima Diop dit Ibou, un jeune tué lors d’affrontements pendant la présidentielle de 2019, dans la capitale orientale du Sénégal.
La première chambre criminelle du Tribunal de grande instance, en charge de l’affaire, a vu défiler à la barre 13 accusés. Deux des membres du groupe ont comparu pour les chefs d’accusation de meurtre, tandis que les autres sont accusés de coups et blessures volontaires et détention illégale d’armes blanches.
Les événements à l’origine de cette affaire remontent au 11 février 2019, quand des affrontements ont opposé la garde rapprochée du Parti de l’unité et du rassemblement (PUR) à des partisans de Benno Bokk Yaakaar (BBY), au quartier Dépôt de Tambacounda.
Ces échauffourées ont pris une tournure tragique lorsqu’un tailleur, Ibrahima Diop dit Ibou, a été poignardé mortellement d’un coup de couteau dans le dos.
Le certificat de genre de mort avait fait état de plaies thoraciques postérieures provoquées par une arme blanche dont une pénétrante ayant atteint le poumon.
A la barre, le présumé meurtrier, Moustapha Ndiaye, a nié avoir porté le coup de couteau fatal à la victime. Il a tout au plus reconnu le port d’un couteau et d’une matraque pendant les affrontements.
Or, lors de son premier interrogatoire, l’accusé avait nié sa présence sur les lieux, avant de reconnaître plus tard n’avoir pas dit la vérité lors de son troisième interrogatoire.
La deuxième personne accusée du meurtre, Ousmane Sidibé, avait quant à lui reconnu qu’il était porteur d’un couteau et d’un gourdin lors des affrontements. Ce sont des armes dont lui et ses compagnons avaient été dotés à l’occasion de la campagne électorale, a-t-il expliqué.
Il avait déclaré que c’est en compagnie de Moustapha Ndiaye et de Mouhamadou Moustapha Ndiaye dit Ahmed qu’il avait poursuivi les jeunes jusque dans la ruelle de Tambacounda où le corps d’Ibrahima Diop avait été retrouvé. Il avait ajouté qu’ils étaient armés chacun d’un couteau et d’un gourdin.
Dans son réquisitoire, le procureur de la République, Demba Traoré, a déploré le fait que les deux jeunes accusés du meurtre d’Ibrahima Diop avaient d’abord nié les faits qui leur sont reprochés, avant de revenir sur les déclarations.
Il a requis une peine de prison à perpétuité contre Moustapha Ndiaye, estimant que « toutes les preuves l’accusent’’.
Le procureur a aussi demandé une peine d’emprisonnement de deux ans, dont six mois ferme, pour les 12 autres accusés qui comparaissent pour divers chefs d’accusation.
L’avocat Théophile Kayossi, qui assure la défense de Moustapha Ndiaye, a déclaré que personne parmi ceux qui ont participé aux affrontements n’a avoué avoir vu son client porter un coup fatal à la victime.
Il a plaidé pour que son client ne soit pas condamné pour ses « actes de maladresse’’ à la barre, expliquant qu’il cherche tout simplement à prouver son innocence. Il a par conséquent invité le Tribunal à le relaxer.