Le Sénégal se dirige vers une crise socio-économique imminente alors que la décision du président Macky Sall de reporter l’élection présidentielle est vivement contestée. Si le décret abrogeant la convocation du collège électoral reste en vigueur, de nombreux services vitaux pourraient être paralysés dès la semaine prochaine.
La décision du président de reporter indéfiniment l’élection présidentielle prévue pour le 25 février 2024 a été rejetée de manière unanime par divers secteurs de la société. Cette mesure, jugée « antidémocratique », a semé l’inquiétude au sein de la population sénégalaise et a déclenché une mobilisation sans précédent.
Le front social, composé de candidats à la présidentielle, d’organisations de la santé, de l’éducation, de l’enseignement supérieur, ainsi que de nombreuses entités de la société civile, s’unit pour restaurer l’ordre constitutionnel. Ces acteurs s’engagent à contraindre le président Sall à retirer son décret par tous les moyens légaux disponibles.
Les arguments avancés par le président Sall pour justifier le report de l’élection ont été rejetés par les membres du front social. Selon eux, les institutions du pays reposent sur une base constitutionnelle solide qui ne peut être remise en cause. La séparation des pouvoirs, garantie par la Constitution, doit être préservée à tout prix.
Les syndicats, notamment le Syndicat démocratique des travailleurs de la santé et du secteur social (Sdt-3S) et le Cadre unitaire des syndicats du moyen secondaire (Cusems), dénoncent vigoureusement le prolongement du mandat présidentiel. Ils estiment qu’il est inacceptable pour un président en fin de mandat de chercher à prolonger délibérément son pouvoir.
Des personnalités influentes, telles que l’évêque de Dakar Mgr Benjamin Ndiaye, appellent également au respect strict de la Constitution et des règlements établis.
Face à cette mobilisation populaire et à la désapprobation croissante, plusieurs proches du président Sall, dont l’ancien ministre de la Culture Youssou Ndour, ont démissionné de leurs fonctions gouvernementales.
En somme, la société sénégalaise se lève en masse pour défendre la légalité constitutionnelle et exiger le respect des principes démocratiques fondamentaux.