Ousmane Sonko et Jean-Luc Mélenchon en appel à la transformation du Sénégal et des relations Afrique-Europe

Le président du parti Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (PASTEF-Les patriotes), Ousmane Sonko, a…

Le président du parti Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (PASTEF-Les patriotes), Ousmane Sonko, a déclaré, jeudi, que les nouvelles autorités sénégalaises réussiront à ‘’transformer le pays’’ dans le bon sens, en référence à la promesse de rupture systématique du président de la République, Bassirou Diomaye Faye.

‘’Nous avons un pays à transformer, et nous le transformons’’, a affirmé Sonko devant une audience d’étudiants à l’université Cheikh-Anta-Diop de Dakar, où il coanimait une conférence avec Jean-Luc Mélenchon, le leader du parti français La France Insoumise (LFI), sur le thème : ‘’Échanges sur l’avenir des relations Afrique-Europe’’. La salle était comble, remplie d’étudiants venus écouter les deux leaders.

Le leader des ‘’Insoumis’’ et sa délégation sont arrivés au Sénégal jeudi pour un séjour de quatre jours à l’invitation de PASTEF. Sonko a rappelé le ‘’travail intense [qui] est en train d’être mené depuis un peu plus d’un mois’’ par les nouvelles autorités issues du scrutin présidentiel du 24 mars dernier. La coalition « Diomaye Président », dont PASTEF est membre fondateur, a remporté l’élection présidentielle avec 54% des suffrages.

‘’Il en sera ainsi dans l’accomplissement de la mission que nous a confiée le peuple sénégalais durant tout notre mandat’’, a promis Sonko, nommé Premier ministre après l’installation du président Faye le 2 avril dernier. Il a ajouté que les nouvelles autorités se donneront les moyens d’atteindre les objectifs d’un ‘‘développement inclusif’’ dans un Sénégal prospère et une Afrique en progrès. ‘’Rien ne nous sera impossible dans l’atteinte de nos objectifs’’, a-t-il affirmé.

Se définissant comme un panafricain mû par la souveraineté du continent, Sonko se dit conscient des attentes que le changement de régime au Sénégal suscite bien au-delà des frontières. ‘’Au-delà d’un pays à transformer, nous avons un continent à inspirer par notre capacité à faire de notre mission une œuvre utile et salutaire’’, a-t-il déclaré sous les acclamations de la foule.

Jean-Luc Mélenchon, lors de son discours, a évoqué la nécessité de réévaluer les relations entre la France et le Sénégal, et plus largement entre la France et l’Afrique. ‘’Il nous faut des relations basées sur la justice, un dialogue sincèrement authentique, franc et fondé sur le respect mutuel’’, a-t-il déclaré, déplorant que les relations passées aient été ‘’au profit de l’Europe et de la France, assises sur des schémas historiques de spoliation’’.

Il a critiqué une certaine élite politique française qui, selon lui, considère les sentiments anti-occidentaux en Afrique comme des manipulations extérieures. ‘’Il faut arrêter les raccourcis infantilisants. La transparence doit être au cœur de nos relations au bénéfice de nos peuples’’, a-t-il insisté.

Mélenchon a également défini le patriotisme comme ‘’l’amour des siens, mais aussi se mêler de tout avec la constance dans la défense des principes, contrairement à ce que fait l’Europe qui use de deux poids deux mesures’’. Évoquant les tensions politico-judiciaires pré-électorales au Sénégal, il les a qualifiées de ‘’révolution citoyenne’’ visant à lutter contre l’impérialisme occidental.

Les deux leaders ont ainsi souligné l’importance de l’indépendance et de la souveraineté, termes récurrents dans leurs discours, affirmant que ‘’l’indépendance n’est pas un statut géopolitique, mais c’est rompre les dépendances’’.

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