Entre le ministre de l’Intérieur et le leader des Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), il est difficile de savoir qui croire dans l’affaire dite de Ziguinchor. Alors que le premier nommé ne cesse, depuis l’éclatement de cette affaire, de nier toute implication de la gendarmerie nationale dans ce qu’il est convenu d’appeler une tentative d’intimidation, le second contre-attaque.
Invité hier de l’émission ‘’Objection’’ diffusée sur la radio privée Sud Fm, Ousmane Sonko accable de nouveau le ministre de l’Intérieur, avec de nouvelles révélations. Selon le leader de Pastef, les éléments dépêchés au siège de son parti sis à Ziguinchor et dans le domicile de sa maman pour tenter de mettre la main sur leurs fiches de parrainage, sont bien de la brigade de la Section de recherches qui existe bel et bien à Ziguinchor. ‘’Je maintiens qu’Aly Ngouille Ndiaye a raconté des contrevérités, quand il dit que la brigade de recherches n’intervient pas à Ziguinchor. C’est absolument faux et c’est grave de la part d’un ministre. Il est habitué des faits. Il avait inscrit des informations fausses et erronées dans les décrets de présentation pour faire bénéficier à Frank Timis de notre pétrole. Je dénonce les actes posés au nom de l’Etat par Aly Ngouille Ndiaye’’, charge l’ancien inspecteur principal des impôts et des domaines.
A en croire le candidat déclaré à la prochaine élection présidentielle du 24 février 2019, Aly Ngouille Ndiaye a mobilisé tout l’arsenal des renseignements généraux pour essayer de créer des dossiers contre lui. ‘’Vous verrez des développements dans les jours à venir’’. Ainsi, il dénonce un complot ourdi depuis le ministère de l’Intérieur pour, dit-il, ternir sa réputation. ‘’Il raconte des contrevérités, parce qu’il y a une brigade de la section des recherches à Ziguinchor. Je maintiens mes accusations. C’était un complot contre le candidat Ousmane Sonko. Si leur complot avait réussi, je serais aujourd’hui désigné comme complice d’une activité contrevenant aux lois et règlements de ce pays. Ça a été cousu de fil blanc’’, fulmine-t-il.
Revenant sur les faits relatés par son n°2, Birame Soulèye Diop, lors d’une conférence de presse tenue le 18 septembre dernier, il soutient mordicus que des gendarmes de la section de recherches se sont effectivement rendus à trois endroits différents. D’abord, à Lindiane pour, dit-il, interroger le collecteur des signatures de Pastef dépêché sur place devant des témoins et pour réclamer leurs fiches de parrainage, avant de jouer à l’intimidation. Après Lindiane, les éléments incriminés de la gendarmerie se sont, selon lui, déportés à la permanence du parti à Ziguinchor pour aller demander les mêmes fiches de parrainage.
Et ‘’quand on leur a opposé un refus là-bas, ils se sont rendus au domicile de ma maman pour intimider ma famille’’. ‘’Ils ont nié cette intervention, en essayant de nous faire passer pour des menteurs aux yeux des Sénégalais. Mais le lendemain, ils sont revenus au domicile familial pour dire que ceux qui étaient venus n’étaient pas des gendarmes, mais plutôt des usurpateurs de fonction qu’ils ont eux-mêmes identifiés, qu’ils auraient même arrêté et qu’ils convoqueraient les témoins pour venir les identifier’’, souligne-t-il. Relevant, dans la foulée, que le lendemain de la Tamkharit, ils ont convoqué les 5 témoins pour les soumettre à un interrogatoire.
Et c’est sur les lieux que l’un des gendarmes qui étaient venus là-bas a été identifié par les témoins. ‘’Quand le complot a été déjoué, ils ont voulu étouffer cette affaire. Mais ça ne se passera pas comme ça. Notre avocat est en train de faire ce qu’il faut et dans les jours à venir, il y aura des suites judiciaires, parce qu’on ne laissera pas passer’’, fulmine-t-il.