Dans un discours adressé à la nation le samedi 3 février , le président sénégalais Macky Sall a annoncé le report indéfini de l’élection présidentielle prévue initialement le 25 février. Cette décision intervient juste avant le début de la campagne électorale, suite à la mise en place d’une commission parlementaire enquêtant sur des allégations d’atteinte à l’intégrité électorale impliquant deux juges du Conseil constitutionnel.
Le chef de l’État sénégalais a déclaré avoir abrogé son décret fixant la date du scrutin présidentiel au 25 février 2024, soulignant la nécessité de garantir un processus électoral transparent et libre. Il a annoncé son intention d’engager un dialogue national ouvert pour réunir les conditions nécessaires à une élection inclusive, mais n’a pas précisé de nouvelle date.
Le président Macky Sall a expliqué que le différend entre l’Assemblée nationale et le Conseil constitutionnel, lié à des allégations de corruption de juges, ne doit pas conduire à une nouvelle crise, rappelant les troubles meurtriers survenus en mars 2021 et juin 2023. Il a réaffirmé son engagement à ne pas être candidat et a promis de remettre le pouvoir au président élu début avril, conformément à ses précédentes déclarations en décembre.
Le contexte électoral était déjà complexe, marqué par des dissensions entre l’Assemblée nationale et le Conseil constitutionnel, qui avait validé un nombre record de vingt candidatures en janvier. L’élection, présentée comme la plus indécise depuis l’indépendance du pays en 1960, a suscité des doutes quant aux chances du Premier ministre Amadou Ba, choisi comme candidat du camp présidentiel en septembre, provoquant des divisions au sein de son propre camp.
Le Conseil constitutionnel a exclu de nombreux prétendants, y compris deux figures de l’opposition majeures : Ousmane Sonko, candidat antisystème en prison depuis juillet 2023 et disqualifié pour diverses raisons, et Karim Wade, ministre et fils de l’ancien président Abdoulaye Wade (2000-2012).