Lors du Conseil des ministres du mercredi 9 avril 2025, le Premier ministre Ousmane Sonko a tiré la sonnette d’alarme sur la crise de la santé mentale au Sénégal. À la lumière de récents événements tragiques, il a attiré l’attention du Conseil sur l’urgence de réformer la loi n°75-80 du 9 juillet 1975, désormais jugée obsolète, concernant les maladies mentales et le régime d’internement.
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Le chef du gouvernement a pointé l’absence d’un cadre structuré de politique publique pour la santé mentale. Il a également déploré la non-application du programme national de santé mentale 2024-2028. Parmi les défis évoqués : l’errance persistante des malades mentaux, l’intégration encore limitée des soins psychiatriques dans les structures de santé de base, ainsi que l’absence de financements dédiés.
Concernant les malades mentaux errants, qui représentent un véritable problème de santé publique, Ousmane Sonko a souligné la dimension sociale de cette pathologie. Il appelle à une mobilisation collective des familles, communautés et autorités pour une prise en charge plus humaine et efficace.
En réponse à cette situation alarmante, le Premier ministre a ordonné la création d’un Comité ad hoc interministériel, chargé de finaliser la révision de la loi de 1975 et de déployer le plan stratégique 2024-2028. Ce comité devra regrouper le ministère de la Santé, de la Justice, de l’Intérieur et de la Famille, et devra livrer ses résultats au plus tard fin août 2025.
Les réformes attendues incluent :
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Le renforcement des unités spécialisées en psychiatrie.
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Le recrutement de médecins psychiatres.
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L’organisation de retraits humanitaires des malades errants de l’espace public.
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L’application stricte des visites réglementaires dans les centres d’internement.
Enfin, un vaste programme de sensibilisation sera lancé, en collaboration avec le ministère de la Famille et des Solidarités. L’objectif est de briser les tabous, informer les citoyens et favoriser une approche inclusive de la santé mentale.