Quatre mille cent trente-trois individus ont sollicité le réconfort des boutiques de droits de l’Association des juristes sénégalaises (AJS) établies dans la région de Sédhiou (sud) tout au long de l’année 2023. Parmi eux, 826 âmes brisées par des violences, une triste réalité révélée par la présidente de la commission droits des femmes de l’AJS, Seynabou Dieng.
« Au courant de l’année 2023, les neuf boutiques de droits de l’AJS ont eu à recevoir 4132 personnes sollicitant des services d’assistance et d’orientation juridique, parmi lesquelles 826 sont victimes de violences. La plupart d’entre elles sont passées par la ligne d’appel 116 mise en place par le Projet d’appui à la stratégie nationale pour l’équité et l’égalité de genre (PASNEEG) pour faciliter l’orientation des victimes de violences », selon Mme Dieng, la voix empreinte d’une préoccupation profonde.
Elle partageait ainsi ces chiffres alarmants à l’occasion d’une journée de consultations juridiques gratuites, un événement conjointement orchestré avec le groupe thématique genre de l’Agence italienne de développement, dans le cadre de la campagne des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre (VBG).
L’objectif, a-t-elle rappelé avec un souffle d’espoir dans sa voix, est de rapprocher les justiciables de la justice. « C’est pour nous une occasion de sortir le droit de la technicité prétoire et des amphithéâtres, pour le mettre à la portée des populations », a-t-elle expliqué, révélant une volonté ardente de rendre la justice accessible à tous.
Elle a souligné également que les victimes de violences à Sédhiou sont dirigées vers la boutique de droits régionale, offrant une prise en charge intégrée et holistique. « Les boutiques de droits ont pour objectif de contribuer à l’éradication de tous les blocages juridiques et les pesanteurs socioculturelles, qui empêchent les femmes de jouir d’une pleine citoyenneté et de libérer leurs potentialités », a-t-elle ajouté, exprimant un engagement ferme envers la justice et l’égalité.
Selon elle, les sollicitations des justiciables à l’occasion de cette journée de consultations juridiques tournent autour de la violence, notamment les violences économiques et sexuelles. « Pour cette dernière catégorie de violence, les filles de moins de quinze ans sont les plus touchées », a-t-elle révélé, un frisson d’indignation perceptible dans ses mots.
Elle pense que ce phénomène social mérite une réponse sociale, soulignant que tout le monde est interpellé pour « y mettre du sien », afin de faire face aux violences faites aux femmes et aux filles. C’est un appel à l’action, un appel vibrant à la solidarité dans la lutte contre ces atrocités qui touchent le tissu même de la société.