L’Assemblée nationale a adopté samedi 04 mai, la révision de la Constitution portant suppression du poste de Premier ministre.
La question sera certainement abordée lors du Conseil des ministres ce mercredi 09 mai. Après l’adoption par les députés de la révision constitutionnelle, le chef du gouvernement, Mahammed Boun Abdallah Dionne, reconduit le 6 avril, doit à présent préparer la disparition de sa fonction.
C’est dans une ambiance surchauffée que cette réforme dénoncée par l’opposition est finalement passée. Il a fallu neuf heures pour en arriver là. «124 députés ont voté pour, et seulement sept contre», a annoncé le président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse. Un vote en faveur de cette modification de la Constitution ne surprend pas car le pouvoir dispose d’une large majorité au parlement.
Cette révision, qui porte sur une vingtaine d’articles de la Constitution, établit un nouvel équilibre entre les pouvoirs, en renforçant le caractère présidentiel du régime sénégalais.
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La suppression du poste de Premier ministre, prévue à brève échéance, n’est pas le seul changement que concède la Constitution révisée. Désormais, le président de la République ne pourra plus dissoudre l’Assemblée nationale, laquelle ne pourra plus déposer une motion de censure pour renverser le gouvernement.
Une Réforme qui est «uniquement technique et administrative», selon le ministre de la Justice Malick Sall.
D’ailleurs, le Président Macky Sall avait justifié la suppression du poste de Premier ministre par le souhait de se rapprocher davantage des services administratifs et de son peuple. Des explications battues en brèche par l’opposition qui estime que l’homme réélu à l’issue de la Présidentielle du 24 février dernier veut s’arroger plus de pouvoirs.
Le Sénégal s’était déjà passé de Premier ministre dans les années 1960 sous la présidence de Léopold Sédar Senghor et au début des années 1980 sous celle d’Abdou Diouf.