Depuis plusieurs mois, les cimentiers sénégalais et les autorités sont en discussion pour ajuster les prix du sac du ciment.
Les cimentiers doivent faire face à la conjoncture internationale – d’abord le Covid-19 puis la guerre entre la Russie et l’Ukraine – avec une hausse des coûts de production, alors que le prix du sac de ciment, soumis au régime de l’homologation, n’a pas encore bougé. Ils discutent alors depuis plusieurs mois avec les autorités pour ajuster les prix, tandis que certains ont dû arrêter leur activité.
Depuis le début du mois d’août, plus de 90% du personnel de la cimenterie Dangote Sénégal est en congé collectif et l’usine est à l’arrêt. En cause : l’explosion des coûts de production liée à la hausse du dollar et à l’augmentation du prix du fret et du charbon, matière qui représente 66% de leurs coûts variables.
Ousmane Mbaye est le directeur général de la société Dangote Sénégal. « Tous ces impacts font qu’actuellement, l’industrie de la cimenterie traverse des moments très difficiles. Les coûts de production ont tellement explosé que ce n’était plus rentable de produire et vendre à ce prix actuel sur le marché. »
Mais les prix du ciment sont sous le régime de l’homologation. Des ajustements ne peuvent donc pas être faits sans l’autorisation du ministère du Commerce. Ousmane Mbaye espère que les discussions avanceront d’ici septembre, date à laquelle il souhaite reprendre la production. « Nous espérons trouver d’ici quelque temps une solution qui arrangera tout le monde, un ajustement des prix compte tenu des coûts qui ont explosé. Et chercher le juste milieu entre préserver le pouvoir d’achat du consommateur et préserver les investissements et les emplois. »
Le ministère du Commerce a déjà examiné la demande des cimentiers et terminé ses conclusions qu’il doit encore remettre au conseil national de la consommation avant qu’une décision ne soit prise.