Le président sénégalais Macky Sall a annonçé une augmentation des bourses et une baisse du prix des repas dans les universités publiques du pays, en faveur des étudiants, en grève depuis la mort d’un des leurs au cours d’affrontements avec la gendarmerie le 15 mai, a-t-on appris mardi.
Deux semaines après la mort de Mouhamadou Fallou Sène, un étudiant de 25 ans tué par balle sur le campus de l’Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis (nord), Macky Sall a reçu lundi soir au palais présidentiel des représentants de la Coordination nationale des étudiants.
Les « demi-bourses » mensuelles passeront de 18.000 à 20.000 francs CFA (de 27,4 euros à 30,4 euros) et les « bourses entières » de 36.000 à 40.000 FCFA (54,8 euros à 60,9 euros), a ensuite annoncé la présidence.
Le chef de l’Etat, dont la candidature pour un second mandat à la présidentielle de février 2019 est probable, a aussi « réitéré » son instruction « fixant les délais de paiement au plus tard le 5 de chaque mois », alors que les récents événements ont été déclenchés par des protestations contre les retards de paiement des bourses.
Le prix du petit-déjeuner dans les restaurants universitaires va par ailleurs passer de 75 FCF (10 centimes d’euros) à 50 FCFA (7 centimes) et celui du déjeuner et du dîner de 150 FCFA (22 centimes) à 100 FCFA (15 centimes), selon la présidence, qui a annoncé d’autres mesures dans le domaine de la santé, du transport et de l’hébergement.
La reprise des cours reste toutefois incertaine, les mouvements étudiants, dont certains réclament la démission de plusieurs ministres, paraissant divisés.
A Saint-Louis, les étudiants, qui ont boycotté la rencontre avec Macky Sall, maintenaient leur mot d’ordre de grève, selon un correspondant de l’AFP.
En revanche, des étudiants de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar, le plus grand des établissements universitaires du pays, ont appelé à un retour à la normale dès mardi.
Depuis la mort de Mouhamadou Fallou Sène, des manifestations, dont certaines émaillées de heurts, ont rassemblé des milliers d’étudiants à Dakar et Saint-Louis, mais aussi à Ziguinchor (sud), Thiès (ouest) et Bambey (centre).
La mort de ce jeune père d’un enfant a suscité une vague d’émotion au Sénégal, où les deux derniers cas d’étudiants dans des confrontations avec les forces de l’ordre remontaient à 2001 et 2014, et mis en lumière les difficiles conditions de vie des étudiants.