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Sénégal : procès du maire de Dakar, décision le 30 mars

Le jugement en délibéré du procès du maire de Dakar (Khalifa Sall, jugé avec sept de ses collaborateurs pour détournement…

Le jugement en délibéré du procès du maire de Dakar (Khalifa Sall, jugé avec sept de ses collaborateurs pour détournement de fonds publics) aura lieu le 30 mars 2018. La décision d’un tribunal correctionnel de la capitale sénégalaise a été prononcée vendredi soir.

Ce procès occupe l’actualité au Sénégal depuis plus d’un mois, à un an de la présidentielle de 2019 pour laquelle Khalifa Sall, 62 ans et maire de Dakar depuis 2009, est un probable candidat face au président Macky Sall élu en 2012 pour sept ans.

Khalifa Sall et ses co-prévenus (directeur administratif et financier, comptables, secrétaire…) sont jugés pour le détournement présumé d’1,83 milliard de FCFA (2,8 millions d’euros) entre 2011 et 2015.

Ils sont accusés de “faux et usage de faux en écriture de commerce, faux dans les documents administratifs, escroquerie portant sur les deniers, blanchiment de capitaux et association de malfaiteurs, détournement de deniers publics et complicité de détournement de deniers publics”.

Les avocats de Khalifa Sall maintiennent leur argumentation, adoptée depuis le début de ce procès ouvert le 14 décembre qui a effectivement démarré le 23 janvier après plusieurs reports.

Ils ont demandé l’annulation de la procédure, invoquant notamment absence d’un avocat au côté des prévenus en garde à vue, et la libération des accusés.

“Je conçois cette affaire comme étant un soutien que l’on apporte à un gouvernement qui projette de rester au pouvoir” en éliminant un adversaire, a déclaré vendredi Me Abdou Daly Kâne, un avocat de la défense, faisant allusion au scrutin présidentiel de 2019.

Le procureur de la République, Serigne Bassirou Guèye, a réaffirmé que les infractions visant les prévenus étaient constituées quelle que soit la nature des fonds. Pour lui, l’agent judiciaire et les avocats de l’Etat, le maire de Dakar a utilisé de “fausses factures”.

Le procureur avait requis le 16 février sept ans ferme et une amende de 5,49 milliards de francs CFA (8,37 millions d’euros) contre Khalifa Sall et le directeur administratif et financier de la Ville de Dakar, Mbaye Touré.

Il a réclamé des peines de deux ans, dont un avec sursis, à cinq années de prison ferme contre quatre prévenus et la relaxe pour deux autres.

L‘état du Sénégal réclame pour sa part plus de 10 millions d’euros de dommages et intérêts au maire et à ses co-accusés.

Socialiste dissident, le maire de Dakar est en détention provisoire depuis que cette affaire a éclaté en mars, ce qui ne l’a pas empêché d‘être élu député en juillet dernier.

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