L’homme d’affaires et arabisant Serigne Mboup, élu à la tête de la municipalité de Kaolack lors des élections locales de 2022, se lance dans la course à l’élection présidentielle du 24 mars avec pour objectif de bâtir un Sénégal de justice, de paix et d’équité sociale.
Sa candidature a été saluée par certains de ses administrés pour son audace, lui qui est novice en politique et qui a réussi à remporter la mairie de Kaolack face à des concurrents issus des rangs du pouvoir.
Les Kaolackois, tout en reconnaissant cette audace, ont exprimé le souhait que leur maire fasse ses preuves à la tête de la municipalité avant de prétendre diriger le pays.
Serigne Mboup, issu d’une école coranique, défend son ambition en affirmant qu’il n’a pas de limites et qu’il serait prêt à diriger même des institutions prestigieuses comme la NASA. Il répond ainsi à ceux qui doutent de ses capacités intellectuelles.
Ayant repris l’entreprise familiale et fait prospérer la Compagnie commerciale Bara Mboup, il affirme que la gestion de ses entreprises est plus complexe que celle d’un État.
Président de la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Kaolack, Serigne Mboup veut montrer à travers sa candidature que les anciens élèves des écoles coraniques peuvent accéder à des postes de responsabilité.
Bien que critiqué pour son français, il s’exprime aisément en anglais, montrant ainsi sa polyvalence linguistique.
L’émergence de personnalités issues de l’éducation arabo-islamique dans la sphère politique s’inscrit dans une tendance où les intellectuels non européens cherchent à s’affirmer dans l’espace public, passant de l’économie informelle à la politique institutionnelle.
Si certains considèrent ces candidatures comme des formes de procuration, elles représentent néanmoins une revanche des marges et témoignent d’une évolution sociale et politique au Sénégal.