Période électorale: le Réseau des journalistes pour les élections (Rje) appelle le ministère de l’Intérieur à renforcer la sécurité des journalistes

A moins de 24 h de l’élection présidentielle, le Réseau des journalistes pour les élections (Rje) a pris les devants afin d’éviter la violence contre les journalistes ce jour.

La sortie de Ndèye Fatou Niang, présidente du Rje s’appuie sur les violences enregistrées au courant de la campagne (terminée hier vendredi) notamment les affrontements survenus à Tambacounda, le 11 février dernier. Des journalistes avaient été blessés. A ce sujet, elle a rappellé que ce jour «le minibus transportant les journalistes chargés de suivre le convoi du candidat du Parti de l’Unité et du Rassemblement (PUR), a été victime d’une agression à Tambacounda. Sur un groupe de vingt-sept (27) journalistes, (8) huit d’entre eux ont subi des blessures».

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L’association qui a vu le jour en 2012 demande alors au ministre de l’Intérieur de mettre en place des dispositifs sécuritaires pour les professionnels des médias. La présidente de l’association des journalistes appelle également les patrons de presse à assister les journalistes. Interviewée par senego.com, elle regrette par ailleurs la montée du discours violent en cette période.

Présidentielle au Sénégal : deux personnes interpellées à la suite de la bagarre entre militants de Macky et Sonko

La bagarre a éclaté hier entre les partisans des deux formations politiques.

Dans l’après-midi d’hier 18 février, une bagarre a éclaté entre militants de Pastef et ceux de Benno Bokk Yakaar. C’était à Aéré Lao, localité située à 40 km de Ndioum, dans le département de Podor.

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Les deux parties se rejettent mutuellement la faute. D’un côté, on accuse les pros -Macky Sall d’être à l’origine de la rixe. De l’autre, les partisans de Sonko sont pointés du doigt.

D’après les informations relayées par le journal Voxpopuli, deux personnes ont été interpellés et on enregistre des blessés.

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Le 11 février dernier, des partisans de Issa Sall et Macky Sall se sont affrontés à Tambacounda. Des violences qui causé la mort de deux personnes de sources officielles et de plusieurs blessés.

Sénégal-Tambacounda: les éléments de Dic sur les lieux du drame

La Direction des investigations criminelles entend faire la lumière sur les évènements du 11 février dernier.

Ils sont arrivés hier en début de soirée. Les éléments de la Direction des investigations criminelles (Dic) sont à Tambacounda. Lieux des affrontements entre militants du Pur et la coalition Benno Bokk Yakaar (Bby) ayant causé la mort de deux personnes (de source officielle) et plusieurs blessés.

Ces fins limiers vont travailler en collaboration avec leurs collègues de la gendarmerie locale pour faire la lumière sur ces violences.

Il faut signaler que le procureur de la région de Tambacounda, Demba Traoré a indiqué le 12 février que 27 partisans du Pur ont été interpellés dans le cadre de ces affrontements.

Présidentielle au Sénégal: les heurts de Tambacounda remettent en débats la protection des candidats

Le ministre de l’Intérieur a pris certaines mesures allant dans ce sens, le 12 février dernier.

Le ministre de l’Intérieur Aly Ngouille Ndiaye, l’a réitéré: tous les candidats à l’élection présidentielle du 24 février prochain seront désormais sous la protection des forces de police et de gendarmerie.

Alors que dans son communiqué à la suite des affrontements de Tambacounda ayant causé la mort de trois personnes, il assurait que «des éléments de la police nationale et de la gendarmerie nationale seront mis au service de leur [candidats] sécurité respective jusqu’à la fin des élections», le ministre va donner plus de précision lors de son entretien, le 12 février avec le vice-président de l’Organisation non gouvernementale (Ong) Jamra, Mame Mactar Guéye.

«Dès aujourd’hui, il sera affecté à chacun des cinq candidats une sécurité rapprochée d’une trentaine de gendarmes. Ce qui aura pour conséquence évidente le désarmement de tous leurs éléments de sécurité privés. Lesquels pourront certes continuer à assister les candidats, mais sans armes ni uniformes paramilitaires», peut-on lire sur le communiqué final de la concertation entre les deux hommes.

Une mesure qui devrait mettre fin à l’usage des éléments de sécurité privés par les candidats. Une pratique qui, selon le vice-président de Jamra, est illégale car en violation de la loi du 6 juillet 1978, qui «interdit formellement l’exercice de toutes activités de police privée; et soumettant à autorisation préalable l’ouverture et l’exploitation de toute entreprise de surveillance, de gardiennage ou d’escorte de biens privés».

D’autres points étaient inscrits à l’ordre du jour ce cette rencontre dont le déplacement des lieux de certains bureaux de vote.

Les candidats, généralement de l’opposition, incriminés au sujet de l’usage des sociétés privées de sécurité se sont toujours justifiés par le refus du gouvernement de leur octroyer une protection. A propos, on se souvient qu’en octobre 2018, Ousmane Sonko, le leader de la formation politique Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef) était monté au créneau pour dénoncer la «fin de non-recevoir à [notre] demande de protection» apposé par le ministre de l’Intérieur.

 

Amadou Thiam: L’expression de la violence est l’arme des faibles pour convaincre avec une prétendue force

Les esprits faibles en sont dépositaire à tout temps et en tout lieu.

La responsabilité est à voir à tous les niveaux et sous tous les angles. Il faut assainir le milieu politique, curer la société dans son intégralité et nettoyer les milieux religieux.

Ce que nous constatons aujourd’hui avec les partis politique a longtemps existé autour d’une certaine frange de marabouts et des hommes de sport notamment les lutteurs. Et pendant longtemps, l’Etat s’est montré tolérant ou faible. Dans chacun des cas, il a doublement failli à sa mission. Celle de garantir la sécurité à tous ses citoyens.

Primo, en laissant des civils se prendre en charge leurs protections rapprochées, l’Etat expose les autres dans une anxiété permanente et une oppression éventuellement pour un rien. Les bras armés et milices on en trouve à tout coin de rue. Le plus irritant dans tout ça est que ces derniers disposent de tenue et d’équipements parfois plus sophistiqués que ceux de nos forces de l’ordre régalien dû à l’Etat.

Secundo, pour ce qui est des cas précis de la sécurité des candidats en lice pour l’élection présidentielle du 24 février 2019, l’Etat en prenant ses responsabilités d’interdire tous gros bras et milices, devrait mettre autour des cinq (5) candidats une sécurité nécessaire à leur protection physique et celle de leurs biens.

Ce n’est qu’à ce moment seulement que l’équilibre des forces en présence serait atteint de manière optimale. Et force restera à la loi. Loi qui est au-dessus de tous sans distinction aucune.

La responsabilité des candidats est totale et entière dans ces événements malheureux survenus un peu partout sur l’étendue du territoire national. Tous les heurts se sont passés devant le regard des candidats ou de leurs responsables immédiats. Au nom de quoi devrions-nous faire confiance à des gens qui cautionnent déjà la violence et l’impunité. Parce que pour des mesures fortes, on attendait de la part du candidat dont le cortège a fait des morts (au nombre de 3) de livrer les criminelles) aux forces de l’ordre, au lieu de fuir pour se faire ensuite rattraper comme un vulgaire assassin.

Au-delà de ce fait particulier et douloureux de Tambacounda que nous condamnons avec la dernière énergie, nous attendons de tous les candidats et leaders de coalitions des mesures fortes. Lorsqu’un candidat aura expulsé de son convoi un militant ou bras armé faiseur de troubles, nous aurons au moins eu un ouf de soulagement et nourri un brin d’espoir en lui.

Le plus regrettable dans cette affaire de meurtres à sang froid de trois (3) de nos concitoyens, nous entendons des candidats défendre ces actes odieux qui n’honorent pas notre pays. Il s’y ajoute qu’il y a des candidats et hommes politiques en présence qui ont la violence au bout des lèvres et dans le verbe. Loin de caricaturer qui que soit, nous sommes convaincu que ce n’est pas avec la haine que l’on gagnera le cœur des Sénégalais.

Nous interpellons les religieux et tous les leaders d’opinions à conscientiser les masses à ne pas vendre leur âme au diable. Il y a des forces tapies dans l’ombre et qui cherchent des brèches par cette présidentielle pour déstabiliser le pays. Ce Sénégal qui nous a vus naître et grandir.

La preuve la plus parfaite est qu’aujourd’hui un ancien président qui a élu domicile dans un hôtel de la place où il reçoit à longueur de journée des acteurs politiques. Dit-il pour empêcher la tenue de l’élection. Une élection présidentielle qui est inscrite dans le calendrier républicain de l’Etat du Sénégal.

L’Etat est la chose la plus importante qui nous réunit en son sein et à son tour. Notre quête du pouvoir ne devrait pas occulter cet aspect tant essentiel qui surpasse largement notre égo.

Que Dieu bénisse le Sénégal !

Amadou Thiam

Juriste Spécialisé en Contentieux des Affaires